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Jeux du Canada

La performance à tout prix

Grâce au travail acharné de chercheuses et de chercheurs, nous pouvons espérer minimiser l’impact du dopage sur les performances de nos athlètes.
Grâce au travail acharné de chercheuses et de chercheurs, nous pouvons espérer minimiser l’impact du dopage sur les performances de nos athlètes.
Photo : Michel Caron

Les compétitions sportives de haut niveau sont le théâtre de démonstrations étonnantes quant aux capacités physiques du corps humain. En effet, grâce à des années d’entraînement assidu, les athlètes parviennent à des performances qui, de notre point de vue, apparaissent complètement invraisemblables. Mais, lorsque l’entraînement ne suffit plus pour garder la cadence, certains sportifs se voient confrontés à la possibilité de recourir au dopage, un choix souvent imposé par les entraîneurs, les commanditaires et la pression de performer. Bien que le sujet demeure relativement tabou, le dopage est désormais omniprésent dans les sports professionnels et amateurs, une plaie que s’affaire à combattre l’Agence mondiale antidopage (AMA).

À l’aube du XXe siècle, les méthodes de dopage étaient très rudimentaires et les athlètes avaient recours à différents médicaments tels que la cocaïne et la nitroglycérine (aussi un explosif bien connu), ou encore à des poisons tels que la strychnine. Avec le développement de la science et de la médecine, les méthodes se sont raffinées et les possibilités de dopants sont aujourd’hui pratiquement infinies. Certaines substances sont bien connues, par exemple les stéroïdes anabolisants qui permettent d’augmenter rapidement la masse musculaire d’un athlète. On peut aussi penser à l’EPO (Érythropoïétine), tristement célèbre pour son utilisation massive dans les sports d’endurance, particulièrement le cyclisme. C’est d’ailleurs une des substances qui a mené à la radiation à vie de Lance Armstrong du Tour de France et à la perte de ses 7 titres précédents.

Bien que certaines substances soient connues dans le milieu, l’AMA est sans cesse confrontée à de nouvelles drogues, une tâche considérable pour les chimistes qui travaillent en contrôle antidopage. C’est ici qu’entre en jeu le laboratoire de la professeure Christiane Ayotte de l’Institut Armand Frappier à Laval. Avec ceux de Los Angeles et de Salt Lake City, il s’agit d’un des trois seuls laboratoires accrédités par l’AMA en Amérique du Nord. En plus d’effectuer les contrôles de routine pour les substances bien connues, l’équipe de Christiane Ayotte est responsable d’élaborer des méthodes de détection pratiques (par exemple la chromatographie en phase gazeuse) pour les substances émergentes ainsi que leurs métabolites. Le défi est de taille, sachant que de l’autre côté de la clôture, des scientifiques s’affairent à développer des techniques de dopage qui rendent la détection toujours plus difficile.

Il  serait sûrement utopique de croire à l’éradication totale du dopage dans les sports de haut niveau, mais grâce au travail acharné de chercheurs et chercheuses, nous pouvons à tout le moins espérer minimiser l’impact de ce fléau sur les performances de nos athlètes.


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