Collaboration avec la France en recherche de pointe
Vers des matériaux de construction plus écologiques
Les sociétés modernes sont confrontées à des enjeux environnementaux sans précédent. Elles doivent impérativement revoir leur utilisation des ressources naturelles et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Parmi les solutions à mettre de l’avant : concevoir dès aujourd’hui des structures à base de matériaux plus écologiques et durables. Ainsi, il serait possible de réutiliser des matériaux qui, autrement, se retrouveraient dans des sites d’enfouissement de plus en plus encombrés, de répondre aux nouvelles normes pour le traitement des résidus de construction, de prolonger la vie des infrastructures et de favoriser une économie circulaire qui contribue à la préservation de l’environnement.
Afin de relever ces défis, l’Université de Sherbrooke s’associe à l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (IFSTTAR) pour développer les écomatériaux de demain. Ceux-ci seront utilisés dans le bâtiment, les infrastructures de transport et les ouvrages de génie civil en vue de réduire leur impact environnemental.
L’expertise pluridisciplinaire des deux institutions sera mise en commun au sein du tout nouveau Laboratoire international associé – Écomatériaux pour les infrastructures et le bâtiment (LIA-Écomat). L’entente de 5 ans officialisant cette collaboration a été signée plus tôt aujourd’hui par les deux partenaires.
« Notre défi est de développer des écomatériaux tout aussi efficaces que les matériaux traditionnels, et qui offrent une durée de vie égale ou supérieure. De plus, nous voulons que les travaux du laboratoire mènent à des retombées concrètes pour la société », souligne le Pr Arezki Tagnit-Hamou, directeur du LIA-Écomat et titulaire de la Chaire SAQ sur la valorisation du verre dans les matériaux à l’UdeS.
« Pour ce faire, deux moyens seront à consolider au sein de ce LIA : les cotutelles de thèses et la mutualisation de grands équipements scientifiques », mentionne Jean-Paul Mizzi, directeur général adjoint de l’IFSTTAR.
Le projet vise donc un transfert rapide vers des produits ou des techniques de construction utilisables par l’industrie. Pour y arriver, il misera sur la formation, au Canada et en France, de personnel hautement qualifié qui pourra promouvoir l’utilisation et le développement d’écomatériaux dans le secteur de la construction.
Les chercheurs présentent déjà des expertises reconnues dans des domaines comme les écobétons, les matériaux de construction, l’utilisation de fibres naturelles et la conception des structures et leur auscultation. À l’Université de Sherbrooke, les approches multidisciplinaires ont orienté des travaux sur le béton qui ont permis la création de chaires de recherche industrielle portant notamment sur les bétons haute performance, la valorisation des matériaux et des structures innovateurs et durables ainsi que la valorisation du verre dans les matériaux.
Les équipes du laboratoire Écomat se pencheront notamment sur l’intégration de matériaux alternatifs dans le béton en cherchant, par exemple, à récupérer des sous-produits industriels et des matériaux locaux et biosourcés dans les infrastructures de béton.
« La création de ce laboratoire répond précisément à notre volonté de propulser une recherche de pointe qui répond à des enjeux fondamentaux. C’est une illustration supplémentaire de la contribution de la recherche universitaire au mieux-être des générations futures », souligne le Pr Jacques Beauvais, vice-recteur à la recherche, à l’innovation et à l’entrepreneuriat.
En plus du professeur Tagnit-Hamou et de Loïc Divet (IFSTTAR), codirecteur du laboratoire, 39 autres professeurs, professionnels de recherche et stagiaires postdoctoraux des deux institutions œuvreront au sein du LIA-Écomat.