Robotique collaborative
Place aux « cobots », ces robots qui interagissent avec l’humain
Un robot autonome qui désinfecte les espaces intérieurs ou une visière que l’on personnalise en y inscrivant un nom pour aider les professeurs et éducateurs à se protéger et protéger les enfants de manière créative et amusante. Deux projets mis de l’avant par une entreprise beauceronne spécialisée en intégration robotique qui a su se renouveler en ces temps particuliers grâce à la robotique collaborative.
Quand des entreprises croient en l’innovation, osent le risque inhérent à faire de la recherche et du développement et savent se réinventer, elles sont de bonnes candidates pour des partenariats avec l’Université de Sherbrooke, également rapide à répondre aux enjeux de société et qui sait elle-même comment faire les choses autrement. Ce n’est donc pas un hasard si cette entreprise, Revtech Systèmes, est déjà partenaire avec l’UdeS : elle est l’un des 27 partenaires industriels de CoRoM, programme de formation du CRSNG-FONCER, qui vise à faciliter l’innovation en robotique collaborative dans le secteur manufacturier.
Rendu à mi-parcours, ce programme fait ressortir l’importance de bâtir les compétences techniques et professionnelles en robotique collaborative par les interactions entre les milieux industriel et universitaire. Le besoin en industrie est grandissant pour ce que l’on appelle dans le jargon des « cobots », des robots qui interagissent avec les humains. Ils sont conçus pour partager l’espace de l’humain et pour interagir avec lui de façon sécuritaire dans un contexte de production. Contact permis, même en temps de pandémie!
La robotique collaborative : le futur de la robotique
Nous n’en sommes qu’aux balbutiements en ce qui concerne cette branche du marché de la robotique, explique le coordonnateur du Programme CoRoM, Julien Duchesne. Mais cette branche représente le futur tout en étant déjà en déploiement. On évalue que ce marché représentera environ 10 milliards $ en 2025. C’est énorme! Actuellement, on parle d’une occupation de seulement 3% de l’espace robotique dans les industries par ces cobots.
Le premier colloque virtuel de CoRoM a eu lieu en avril dernier et a permis de réunir les universités, les étudiants et les partenaires industriels, les trois joueurs clés du programme, autour de partages édifiants en lien avec la robotique collaborative. Élaboré sous le thème Avancées en robotique collaborative, le colloque a réuni virtuellement 118 personnes et a permis de démontrer toute l’importance de la synergie entre ces trois joueurs : chacun a besoin de l’autre à différents moments du cheminement.
À la recherche de spécialistes en robotique
Pallier la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier est un enjeu important de la vitalité socioéconomique du Québec, particulièrement en 2020, avec la situation qui prévaut actuellement. Ce ne sont pas toutes les entreprises qui osent prendre le pari de la recherche et du développement en robotisation, vision associée à un certain lot de risques. Mais le faire permet un retour sur l’investissement et des gains rapides de productivité.
Avec la pénurie de main-d’œuvre qui sévit, se tourner vers la robotique et l’automatisation est une avenue plus qu’intéressante. Les tâches répétitives, monotones et sans valeur ajoutée sont un gaspillage de ressources humaines. Les employés sont capables de tâches très complexes, telles que le contrôle qualité ou la mise en production de nouvelles pièces, explique Catherine Bernier de Revtech Systèmes. Les employés peuvent alors se concentrer sur des tâches plus valorisantes et laisser aux robots les tâches plus répétitives, quand même souvent essentielles au roulement de la chaîne de production. De plus, les emplois s’en retrouvent bonifiés alors que les robots collaboratifs peuvent servir d’aide à la productivité des employés et même offrir des avancements intéressants comme des postes reliés à l’opération des cellules robotiques.
La crise actuelle a permis à plusieurs entreprises de reconnaître le besoin urgent d’utiliser la robotique pour s’immuniser contre les impacts d’une nouvelle crise de ce genre. La distanciation sociale et les problèmes de chaînes d'approvisionnement étrangères sont désormais de nouvelles raisons d’augmenter la productivité et de diminuer le nombre d’opérateurs par cellule de travail avec l’utilisation de robots collaboratifs.
Les cobots peuvent en effet stimuler les performances des entreprises et ainsi en augmenter la valeur. C’est pourquoi plusieurs secteurs d’activités ciblent des candidats aussitôt que possible, lors d’un stage en entreprise par exemple ou par une collaboration de recherche.
Et voilà toute la pertinence de CoRoM.
CoRoM : former les spécialistes dont on a besoin
CoRoM est justement la plaque tournante pour aider les entreprises et les chercheurs à se rencontrer et forger des partenariats dans ce domaine charnière. Le nombre de partenaires du Programme CoRoM n’a cessé d’augmenter : de 10 au lancement, il est rendu à 27.
L’idée principale derrière CoRoM est d’offrir aux étudiants inscrits des projets intéressants de recherche appliquée qui ont un impact positif sur la société, explique François Michaud, directeur du Programme CoRoM et membre de l'Institut interdisciplinaire d'innovation technologique (3IT). On veut créer une synergie autour de la robotique collaborative. Ce programme est disponible à l’UdeS, à l’Université Laval et à l’École de technologie supérieure. Avec nos partenaires industriels, on veut réussir à former des ingénieurs multidisciplinaires en robotique formés avec des spécialisations aux 2e ou 3e cycles en robotique collaborative.
Bourses plutôt attrayantes, formations techniques et professionnelles, stages et activités sur le terrain : tout est mis en place pour que ce premier programme canadien de formation universitaire en robotique collaborative soit une réussite. Le développement professionnel est au cœur des intérêts des étudiants, et la collaboration, un élément clé.
Industrie manufacturière en pleine transformation
Les étudiants de CoRoM sont appelés à intégrer de façon interdisciplinaire des notions d’ingénierie, d’affaires et même d’éthique afin de permettre aux robots de mieux collaborer avec les humains et les machines dans des environnements manufacturiers.
Ils vont développer des compétences recherchées par une industrie manufacturière en pleine transformation, dans le contexte de l’industrie 4.0, complète le coordonnateur. Beaucoup de choses sont encore à développer en lien avec l'interaction humain-robot, comme les systèmes de contrôle, les capteurs, la sécurité, la conception, l’intégration et la validation de systèmes robot-humain complexes. Il reste encore beaucoup de défis techniques à résoudre pour une relation optimale et sécuritaire entre les robots et les humains. On mise sur l’importance d’avoir du personnel hautement qualifié pour bien cerner les besoins des petites et moyennes et pouvoir y intégrer des tâches plus complexes.
Intérêt pour la robotique et les études supérieures ? https://corom.ca/fr/programme/appliquer/