Une première nord-américaine
Génie électrique et génie informatique : première cohorte finissante formée sans aucune leçon magistrale
Le Département de génie électrique et de génie informatique de la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke honorait aujourd’hui sa première cohorte finissante de 132 étudiantes et étudiants formés intégralement par l’apprentissage par problèmes et par projets (APPI). Les deux programmes d'ingénierie sont les premiers en Amérique du Nord à être intégralement basés sur une formule d'APPI, donc sans aucune leçon magistrale.
« Après une session, on ne peut plus revenir à l’ancienne formation », a déclaré Marius Bulota, étudiant finissant, lors d’une entrevue concernant l’apprentissage par problèmes et par projets. « Selon moi, le programme est adapté aux besoins actuels des ingénieurs, c’est-à-dire faire preuve de leadership, gérer des équipes et faire de la conception et du développement de produits. »
Remodelés en 2001 selon cette approche pédagogique unique en Amérique du Nord qui favorise l’intégration des connaissances, l’autonomie de l’apprentissage et le travail en équipe, les programmes de baccalauréat en génie électrique et en génie informatique ont officiellement obtenu leur accréditation du Bureau canadien d'accréditation des programmes en ingénierie (BCAPI) en juin 2005.
Ce qu’est l’APPI
La réforme en profondeur des deux programmes a été amorcée en 1998 et mise en application à partir de l’automne 2001. Elle repose sur une approche par compétences – scientifiques, techniques, de conception, interpersonnelles et intrapersonnelles – et une stratégie d’apprentissage par problèmes et par projets, lesquelles s’appuient sur des fondements professionnels largement reconnus et des fondements théoriques supportés par les progrès récents de la recherche en psychologie cognitive.
Ces méthodes mettent l’accent sur l’aptitude de l’étudiante et de l’étudiant à résoudre des problèmes concrets du monde réel. Ils se concentrent sur des projets qui demandent la solution de problèmes plutôt que sur l’étude de matières ayant fait l’objet d’un enseignement, prenant ainsi en charge leur formation, condition essentielle au succès professionnel. Cette formation se veut une meilleure préparation pour œuvrer dans des champs de compétences complexes et en constance évolution. Par l’autonomie qu’elle inculque, la formation prépare aussi au perfectionnement tout au long de la vie. « On apprend à apprendre, à aller chercher l’information. On est beaucoup plus autonomes », a appuyé Pascale Labelle, étudiante finissante.
L’engagement des étudiants et du corps professoral
Comme l’attention se porte sur l’apprentissage de l’étudiant et non plus sur l’enseignement du professeur, celui-ci est alors personne-ressource, guide et évaluateur. « Avec l’approche classique, le professeur digère la matière, retient les parties importantes du programme et les redirige vers les étudiants. Avec l’APPI, on fait nous-mêmes cette partie-là », a ajouté François Boucher-Genesse, étudiant finissant. Les programmes ne sont plus une somme d’activités pédagogiques, mais un ensemble intégré de démarches d’apprentissage dont les professeurs sont collectivement responsables.
Leader incontesté en Amérique du Nord en ce qui a trait à cette innovation pédagogique, la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke veut continuer d’affirmer son leadership notamment en donnant vie au mot «innovation» par des actions tangibles, efficaces et reconnues.