Fonds des leaders John-R.-Evans de la FCI
Ce jeune professeur de chimie veut faire avancer la médecine de précision
Imaginez un appareil médical qui, à la manière d’un glucomètre maison, analyse en quelques secondes la concentration d’une molécule dans le sang, l’urine ou la salive. Pour les médecins, ce serait un pas de plus vers des diagnostics plus précis et plus rapides.
C’est ce que conçoit le professeur Philippe Dauphin Ducharme, qui vient de recevoir un financement de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) servant à acquérir de l’équipement de pointe.
Avec un tel outil, les médecins pourraient, par exemple, évaluer le fonctionnement d’organes comme les reins ou le foie à partir d’un échantillon sanguin, mais sans passer par le laboratoire.
Ce qu’on veut développer, c’est un outil qui permettrait de mesurer des molécules dans des matrices complexes, comme le sang, au chevet du malade ou dans le confort du domicile d’un individu. On veut simplifier et accélérer la manière dont sont faits les diagnostics et la prise de décision en médecine sur une base quotidienne.
Professeur Philippe Dauphin Ducharme
Présentement, il n’existe pas vraiment d’outils autres que le glucomètre pour faire de la détection de molécules aussi rapidement.
Grâce au montant qu’il reçoit du Fonds des leaders John-R.-Evans de la FCI, le professeur Dauphin Ducharme pourra se doter de l’équipement nécessaire pour poursuivre ses travaux : « Ce qu’on conçoit, ce sont des biocapteurs électrochimiques. On a besoin d’instrumentation pour les fabriquer, mais aussi pour caractériser les éléments de reconnaissance qui sont utilisés dans ceux-ci. »
Ce financement est accueilli avec enthousiasme tant par le jeune professeur que par le groupe de recherche qu’il a soigneusement constitué à son arrivée en poste à l’UdeS en janvier 2020.
Une interdisciplinarité tissée serrée
Dans le laboratoire du professeur Dauphin Ducharme, on parle de chimie, mais aussi d’ingénierie et de pharmacologie, puisque le groupe de recherche qu’il a mis en place a la particularité d’être interdisciplinaire : « Ma thématique de recherche fait appel à plusieurs sphères de la science. »
Ainsi, outre des chimistes, son équipe accueille des spécialistes d’autres domaines, dont un pharmacien de formation : « Les connaissances sur le médicament sont également importantes pour nos travaux. J’aimerais éventuellement recruter également des personnes en biochimie, en ingénierie et en pharmacologie. »
Ce groupe tissé serré fait d’ailleurs la fierté du jeune professeur : « J’ai vraiment l’habitude d’aller chercher des gens qui ont des expertises diverses, mais je recrute aussi en fonction de la personnalité, parce que le but, c’est d’avoir un écosystème qui va venir favoriser l’interdisciplinarité. »
Celui qui est membre de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke (IPS), du consortium Acuité-Québec et du Centre de recherche du CHUS (CRCHUS) éprouve une grande satisfaction à superviser des étudiantes et étudiants : « J’aime voir comment, à travers le temps, un étudiant est capable d’avancer sur le plan professionnel, mais aussi au niveau personnel, à travers son expérience avec moi. »
C’est l’aspect innovant et prometteur de ses travaux qui lui ont valu un soutien de la FCI, lequel représente un solide coup de pouce pour le jeune professeur qu’il est.
Qu’est-ce que le Fonds des leaders John-R.-Evans de la FCI?
C’est un outil d’investissement stratégique essentiel qui aide les universités à recruter et à maintenir en poste les meilleurs chercheurs et chercheuses d’aujourd’hui et de demain. Il offre le financement nécessaire pour acquérir les outils et équipements de pointe en recherche innovante.