Programme de Chaires de recherche du Canada
Des subventions de recherche totalisant 7,4 M$ en biologie, santé communautaire et génomique fonctionnelle
Quatre scientifiques de l’Université de Sherbrooke voient leur programme de recherche financé par le gouvernement du Canada dans des domaines où les nouvelles connaissances scientifiques sont actuellement vitales, dont en protection de la faune.
L’impact de l’activité humaine sur les animaux sauvages compte parmi les enjeux qui seront étudiés et documentés. Cette thématique sera d’ailleurs au cœur d’une toute nouvelle chaire dirigée par la professeure de biologie Fanie Pelletier.
Le financement offert par le programme de Chaires de recherche du Canada (CRC) soutiendra également la poursuite des travaux de trois chaires existantes en biologie (professeur Dominique Gravel), en santé communautaire (professeure Mylaine Breton) et en génomique fonctionnelle (Xavier Roucou).
Pour le vice-recteur à la recherche et aux études supérieures de l’UdeS, le professeur Jean-Pierre Perreault, l’annonce de ce financement vient confirmer la vitalité des activités de recherche à l’UdeS, qui se veulent résolument modernes et pertinentes :
Générer du savoir utile qui aidera la société à surmonter les défis qui menacent son équilibre, c’est un travail complexe. Il fait appel à de nombreuses qualités personnelles et professionnelles chez les chercheuses et chercheurs : audace, persévérance, créativité, leadership, travail d’équipe et plus encore. Je le dis souvent, l’Université de Sherbrooke fait de l’excellente science. L’obtention de ces financements le confirme une fois de plus.
Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures
Le financement est octroyé pour une période de 5 à 7 ans selon les chaires et est assorti d’un octroi de l’Université de Sherbrooke et de contributions diverses venant d’autres sources.
L’effet de l’empreinte écologique humaine sur la faune
Nouvelle Chaire de recherche du Canada sur les impacts de l'activité humaine sur la faune, professeure Fanie Pelletier, Département de biologie, Faculté des sciences.
Changements climatiques, destruction des habitats, surexploitation des ressources naturelles : l’activité humaine nuit aux populations sauvages. Or quelle mécanique relie l’activité humaine et la faune? Est-ce que les espèces peuvent évoluer assez rapidement pour s’adapter aux changements provoqués par nos sociétés?
Ce sont les problématiques auxquelles tentera de répondre la professeure Fanie Pelletier, dans le cadre de la nouvelle Chaire de recherche du Canada sur les impacts de l'activité humaine sur la faune.
Chercheuse au parcours remarquable et auteure prolifique, Fanie Pelletier est notamment membre depuis 2019 du Collège de la Société royale du Canada. En 2020, elle a reçu une bourse E.W.R. Steacie pour sa contribution exceptionnelle à l’écologie évolutive.
Pour comprendre et prévoir les répercussions des activités humaines sur les animaux, la chercheuse évaluera comment nos sociétés modernes affectent la sélection naturelle et elle mesurera les conséquences de ces nouvelles pressions sélectives sur l'écologie et l'évolution de la faune.
Le savoir généré par ces travaux contribuera, d’une part, à faire avancer la science, et d’autre part, à stimuler la création de politiques publiques en matière de gestion et de conservation des animaux sauvages.
Plongez en profondeur dans les travaux qui seront réalisés dans le cadre de cette nouvelle chaire en lisant cet article de fond sur la professeure Fanie Pelletier.
Prédire les scénarios de biodiversité pour le futur
Renouvellement de la Chaire de recherche du Canada en écologie intégrative, professeur Dominique Gravel, Département de biologie, Faculté des sciences.
Chercheur influent dans son domaine, le professeur Dominique Gravel explore comment la distribution de la biodiversité sera affectée par les changements anthropiques, c’est-à-dire l’activité humaine. Le chercheur est à la tête de la Chaire de recherche du Canada en écologie intégrative, dont le premier mandat s’est échelonné de 2015 à 2022.
Ses travaux de recherche se situent à la croisée de la biogéographie et de l’écologie des communautés. Les activités de sa chaire sont multidisciplinaires et comprennent le développement d'un système d'information sur la biodiversité et ses changements et d'une suite d'outils d'aide à la décision pour les partenaires.
Au cours du premier mandat de la chaire, le professeur Gravel a étudié l’architecture de la biodiversité au moyen des réseaux écologiques afin de mieux comprendre et prédire la distribution la biodiversité. Ces premiers travaux ont permis la mise en place d’une nouvelle infrastructure informatique pour documenter et partager les changements de biodiversité au Québec.
L’expertise de Dominique Gravel jouit d’une belle renommée. En 2022, il a joué un rôle de premier plan dans le lancement du portail Biodiversité Québec en 2022. Deux ans plus tôt, une de ses découvertes s’est taillé une place au palmarès des 10 Découvertes de l’année 2019 de Québec Science.
Bien plus qu'une liste d'espèces, la biodiversité est aussi l'ensemble des interactions entre elles qui régissent les écosystèmes et soutiennent la diversification de la vie. Pour ce deuxième mandat qu’il entame grâce au renouvellement du financement, le professeur Gravel poursuivra ses travaux en visant, à long terme, à comprendre et prédire les multiples dimensions des changements de la biodiversité. Il étudiera notamment comment les pertes de biodiversité et les changements climatiques affectent le fonctionnement des écosystèmes et les bienfaits qu’ils procurent à la société.
L’accès aux soins : quels sont les modèles qui fonctionnent?
Renouvellement de la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance clinique des services de première ligne, professeure Mylaine Breton, Département des sciences de la santé communautaire, Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Enjeu de l’heure, l’accès à un médecin demeure un défi pour plusieurs. Comment améliorer la situation? Pour la professeure Mylaine Breton, cela passe par l’étude des pratiques novatrices en matière d’accès aux soins primaires. Les soins de santé primaires comprennent les services offerts par les médecins, mais également ceux donnés par d’autres professionnelles et professionnels de la santé (infirmières et infirmiers, travailleuses sociales et travailleurs sociaux, etc.).
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance clinique des services de première ligne depuis 2017, la chercheuse s’intéresse à l’amélioration de l’accès aux soins de santé. Lors du premier mandat de sa chaire, elle s’est notamment penchée sur l’analyse des listes d’attente centralisées pour les patientes et patients orphelins.
La chaire en sera ainsi à son deuxième mandat, qui vise l'amélioration des pratiques managériales et professionnelles. Cela passera par l’introduction de pratiques réflexives régulières avec les personnes clés impliquées dans la conception et la mise en œuvre d'innovations prometteuses pour les soins de santé primaires.
L’expertise de la professeure Breton est sollicitée à l’international. En effet, la chercheuse est régulièrement appelée à présenter ses travaux lors d’événements virtuels s’adressant à des chercheuses et chercheurs de partout.
L’objectif principal de cette chaire est de contribuer à la création de connaissances et de pratiques innovantes en soins de première ligne. Le programme de recherche de ce deuxième mandat prévoit six études, dont des projets comparatifs dans trois provinces canadiennes et un autre à l’international.
Des outils pour mieux annoter le génome humain
Renouvellement de la Chaire de recherche du Canada en protéomique fonctionnelle et découverte de nouvelles protéines, professeur Xavier Roucou, Département de biochimie et de génomique fonctionnelle, Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Bien connu du public grâce à sa découverte majeure sur les protéines alternatives qui avait remporté le concours Découverte de l’année 2013 de Québec Science, le professeur Xavier Roucou est aussi un grand nom dans le domaine de la génomique fonctionnelle. En découvrant l’existence de ces molécules jusque-là ignorées, le chercheur avait fait la démonstration que les gènes humains sont multicodants et donc que notre génome renferme beaucoup plus d’information génétique que ce que nous croyions. Une mine d’or pour la science!
Le professeur Xavier Roucou a découvert l’existence des protéines alternatives en 2013, une percée qui suscite aujourd’hui un grand intérêt au sein de la communauté scientifique.
Le programme de recherche de la Chaire de recherche du Canada en protéomique fonctionnelle et découverte de nouvelles protéines vise justement à mieux comprendre l’ensemble des protéines exprimées par le génome humain. Actuellement, la détection des protéines est largement basée sur la spectrométrie de masse utilisant un processus nécessitant que les protéines soient prédites et annotées dans une base de données avant qu'elles ne soient réellement détectées. Les protéines qui ne sont pas prédites ne sont ainsi pas détectées.
En misant sur l’annotation fonctionnelle et en créant des outils bio-informatiques, le professeur Roucou espère rendre accessibles cette nouvelle génétique et les informations protéomiques, en plus d'élucider les fonctions biologiques et pathologiques de ces protéines.
L’objectif de ce programme de recherche est de jeter les bases pour le développement d’applications médicales diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques grâce à une connaissance approfondie du protéome.