Portrait de la doctorante Marzieh Nodeh
Une détermination de génie, de Téhéran à Sherbrooke
« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. » Cette célèbre maxime résume parfaitement le parcours de Marzieh Nodeh, qui a quitté son Iran natal pour poursuivre des études doctorales en génie mécanique à l’Université de Sherbrooke, séduite par la possibilité de faire de la recherche appliquée pour répondre concrètement aux besoins de l'industrie.
C’est que d’où elle vient, les liens sont plutôt ténus entre les milieux universitaire et industriel. Et lorsque, comme Marzieh (prononcez « Marzi »), l’on souhaite élargir ses connaissances dans le domaine du génie mécanique en concevant des projets pouvant être appliqués à l’industrie, il s’agit d’un frein important. Détentrice d’une maîtrise en génie matériel d’une université iranienne, elle occupait un poste d’enseignante en physique et en mathématiques au niveau secondaire avant de s’envoler pour le Canada, en 2018.
Son arrivée au Centre des technologies avancées (CTA) BRP-UdeS, où du personnel de recherche de l’Université côtoie des personnes ingénieures, techniciennes et mécaniciennes de l’entreprise BRP, fut une véritable révélation pour elle :
C’est vraiment extraordinaire d’être à ce point près du milieu industriel et de travailler ensemble. C’est ce que je souhaitais faire en venant étudier le génie ici.
Dans le cadre de ses études de doctorat, elle travaille sur des concepts pouvant être appliqués aux véhicules récréatifs.
Marzieh s’est d’ailleurs illustrée plus tôt cette année en figurant parmi les trois personnes lauréates aux cycles supérieurs qui se sont vu attribuer une bourse BRP pour leur projet de recherche mené au CTA. Le directeur général du Centre, Pascal Ranger, souligne l’impressionnante détermination de la doctorante, qui jamais n’a baissé les bras devant les défis auxquels elle a dû faire face.
Saisir les défis à bras-le-corps
Et des défis, celle qui ne parlait pas un mot de français avant d’atterrir à Sherbrooke en a connu depuis le début de son aventure chez nous!
C’est difficile, le français, mais je peux compter sur des professeurs incroyables au Centre de langues et sur mes collègues au CTA, qui m’aident à m’améliorer. Ma télévision est toujours allumée en français.
Marzieh Nodeh, étudiante au doctorat en génie mécanique
Outre l’apprentissage d’une toute nouvelle langue, dont les rudiments n’ont rien à voir avec ceux de son perse maternel, c’est seule qu’elle a dû amorcer sa nouvelle vie à Sherbrooke, alors que son mari était dans l’attente d’un visa en Iran. « Je me rappelle que certains propriétaires me raccrochaient au nez quand je cherchais un appartement, et que je m’exprimais en anglais », raconte celle qui ne s’est pas découragée pour autant, et a fini par trouver un logement confortable.
Une fois le couple réuni, l’époux, aussi ingénieur de formation, s’est heurté à un long processus de reconnaissance de ses équivalences pour pouvoir travailler dans son domaine. Puis, les études de Marzieh ont été interrompues il y a tout juste un an, lorsque la cigogne est venue déposer un petit Adrian tout neuf dans le giron familial.
L’étudiante est d’ailleurs de retour au CTA depuis janvier 2022, après avoir profité d’un congé parental dans le cadre d’un programme de bourse du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). Elle se dit très heureuse de pouvoir travailler à nouveau dans les laboratoires et les ateliers, malgré le contexte pandémique qui prévaut encore aujourd’hui… et les aléas de la conciliation études et vie familiale.
De l’importance d’être heureuse et d’avancer
En plus du lien étroit entre les personnes étudiantes, le corps professoral et les gens de l’industrie, Marzieh apprécie le côté accueillant et chaleureux qu’elle a pu trouver à l’Université de Sherbrooke :
C’est un milieu accueillant pour les étudiantes et étudiants internationaux. Beaucoup de gens sont là pour aider à s’installer et à apprendre.
L’étudiante originaire de Téhéran est d’ailleurs littéralement tombée amoureuse de la nature estrienne, avec ses nombreux parcs, montagnes, lacs et rivières à proximité. « Il y a même un lac en plein milieu de la ville, c’est magnifique », s’exclame-t-elle, en faisant référence au lac des Nations, situé au cœur de Sherbrooke.
La fierté et la joie de vivre sont bien palpables chez Marzieh, qui, de son propre aveu, vit actuellement ce rêve qu’elle avait de venir étudier le génie au Canada.
Le plus important pour moi, c’est d’être heureuse, satisfaite de mes choix et de toujours avancer, ajoute-t-elle. Quand on essaie, on peut accomplir tout ce que l’on veut.
Pour le moment, elle consacre toutes ses énergies à ses études de doctorat et à sa nouvelle vie familiale. Et après le doctorat? Si elle n’exclut rien, entre rester ici, retourner en Iran ou partir ailleurs, elle est confiante qu’elle saura saisir les occasions qui se présenteront pour tirer profit de nouvelles expériences qui enrichiront son parcours personnel et professionnel.