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Troisième édition du projet de recherche de l’UdeS

18e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Doha

La délégation de l'UdeS au sommet de l’ONU sur les changements climatiques: Annie Chaloux, Johan Jaquemin, Xavier P.-Laberge, Catherine Gauthier, Étienne Ravary-Ouellet, Daniela Levasseur, Mathieu Simard, Simon C. Roy, Raphaël Allard et Hugo Séguin.
La délégation de l'UdeS au sommet de l’ONU sur les changements climatiques: Annie Chaloux, Johan Jaquemin, Xavier P.-Laberge, Catherine Gauthier, Étienne Ravary-Ouellet, Daniela Levasseur, Mathieu Simard, Simon C. Roy, Raphaël Allard et Hugo Séguin.
Photo : Comité organisateur - UdeS

Huit étudiants de l’Université de Sherbrooke ont pu participer, pour une troisième année consécutive, à la Conférence de Parties des Nations Unies sur les changements climatiques à Doha au Qatar, du 26 novembre au 10 décembre 2012. Tout comme lors de la dernière édition tenue à Durban en 2011, les huit étudiants provenaient du deuxième cycle, et ce, de divers domaines dont la politique, l’économie, le droit et l'environnement.

Daniela Levasseur nous livre ses observations!




Une expérience auprès de grands décideurs mondiaux

Participer à ce type de conférence est une expérience enrichissante qui permet aux étudiants d’apprendre sur le système onusien et comprendre les enjeux internationaux des changements climatiques. Cette année, quatre sujets ont été abordés par les étudiants: le rôle des villes de taille moyenne dans les négociations climatiques internationales; la participation de la société civile aux négociations; la juste part du Canada dans la lutte aux changements climatiques et l’encadrement des émissions de carbone de l’aviation civile. En tant que membre de cette délégation, j’ai donc pu vivre une expérience hors de l’ordinaire auprès des grands décideurs mondiaux en la matière.

Tout comme la première fois que j’ai foulé le sol d’une Conférence onusienne lors de la Conférence de Cancún en 2010, cette fois-ci au Qatar la même question m’est revenue en tête: Qu’est-ce que nous faisons ici en tant qu’étudiants universitaires parmi tant d’experts mondiaux sur les changements climatiques? Cette inquiétude n’aura duré que quelques heures car les évènements passaient si vite, et sans nous en rendre compte, il était impossible de ne pas embarquer dans cette grande roue des négociations climatiques! Assister à ce type de conférence a permis à toute la délégation d’apprendre énormément sur un des processus qui définit l’avenir climatique de la planète, et ce, en seulement deux semaines. Nous avons également pu assister à des conférences parallèles sur des sujets reliés aux changements climatiques où nous avons pu tirer des informations privilégiées pour nos travaux de recherche et notre intérêt personnel. Par ailleurs, assister à cette Conférence d’envergure nous exerce à s’exprimer et à côtoyer des experts, dont messieurs Steven Guilbeault, directeur principal d’Équiterre et Peter Kent, Ministre de l’Environnement.

Centre National de Convention à Doha, Qatar
Centre National de Convention à Doha, Qatar
Photo : Daniela Levasseur

Cette année, la délégation de l’Université de Sherbrooke a été choyée en termes de rencontres avec des personnalités importantes du monde des négociations. D’abord, nous avons pu assister à la rencontre des leaders de la francophonie, ce qui a permis de mieux saisir le point de vue de cette portion de la planète. Nous avons également eu le privilège de nous entretenir avec  le Ministre de l’Environnement, M. Peter Kent, à qui nous avons pu fait part de notre inquiétude face aux coupures fédérales en recherche et l’importance d’encourager celle-ci afin de continuer la lutte aux changements climatiques. Participer à la Conférence de Doha, aura été une expérience riche en émotions, mais surtout formatrice et remplie d’apprentissages auprès d’experts passionnés de la lutte aux changements climatiques.

« La route vers la durabilité globale passe par les villes et villages du monde » - Ban Ki-moon, secrétaire-général des Nations Unies.

Le rôle des villes de taille moyenne dans les négociations climatiques internationales

Considérées comme des pôles de développement économique, les villes abritent actuellement 50 % de la population mondiale et sont l’une des plus grandes sources de gaz à effet de serre. De même, elles sont directement impliquées dans les enjeux climatiques en raison des différents pouvoirs leur étant dévolus : aménagement du territoire, infrastructures de transport et transport collectif, gestion des matières résiduelles, entre autres.

Les villes, et notamment les mégapoles, sont des actrices majeures dans la lutte aux changements climatiques. En effet, plusieurs s’impliquent dans les négociations climatiques internationales et dans les réseaux de gouvernements locaux et municipaux afin de faire valoir leur potentiel et leurs intérêts à être incluses comme partie intégrante de la solution. D’ailleurs, le paragraphe 7 de la décision 1/CP16, signée à Cancún en 2010, reconnaît les gouvernements locaux comme acteurs importants du régime climatique global. Malgré ces succès récents, on constate souvent une faible participation des villes de petite et moyenne taille au sein de ces réseaux de villes au niveau national et international. C’est pourquoi Vivre en Ville, organisme non-gouvernemental québécois spécialisé en urbanisme, nous a mandatés mon collègue Simon C. Roy (étudiant à la maîtrise en études politiques appliquées, UdeS) et moi, pour étudier le rôle que pourraient jouer des villes moyennes québécoises dans les réseaux internationaux reliés aux changements climatiques.

Après deux semaines de négociations, nous avons pu constater qu’il serait difficile pour des villes moyennes québécoises de participer à un tel rassemblement, en raison des coûts et des priorités locales des villes. Cependant, il serait très bénéfique pour celles-ci de se joindre à des réseaux internationaux de villes travaillant sur la lutte aux changements climatiques, car elles pourraient retirer énormément de connaissances pour lutter contre la crise environnementale, mais surtout elles pourraient apporter leurs connaissances à ses semblables pour favoriser une lutte plus rapide et efficace. Actuellement, les villes québécoises agissent en fonction de la politique provinciale en cours et font partie de plusieurs regroupements qui les incitent à travailler en environnement, dont l’UMQ (Union des municipalités du Québec). Or, au Québec, aucune ville moyenne ne fait partie de réseaux internationaux sur le climat, mais ceci n’est pas le cas au reste du Canada, puisque même Iqaluit fait partie du plus grand réseau mondial, ICLEI (Local governements for sustainability).

Notre recherche a déjà été présentée au gouvernement du Québec et devra l’être auprès de la Ville de Sherbrooke ainsi que de Vivre en Ville. Selon nous, il est important que le gouvernement provincial incite les villes à s’impliquer dans ces réseaux mais surtout, il est primordial que l’initiative provienne des villes elles-mêmes afin de favoriser une lutte contre les changements climatiques plus efficace et optimale. S’inspirer et apprendre des autres municipalités dans le monde, permettrait non seulement d’évoluer, mais de se comparer et de constater où se situent les villes québécoises en la matière.

Passionnée par la place de la politique en matière d'environnement ainsi que l'aménagement du territoire au Québec et dans les États fédérés, Daniela Levasseur est étudiante à la maîtrise en environnement au Centre universitaire de formation en environnement.