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Lac Louise : un plan d'action pour réduire la prolifération des algues et plantes aquatiques

Présenté par des étudiantes et des étudiants de la maîtrise en environnement

Lac Louise - Municipalité de Weedon
Lac Louise - Municipalité de Weedon

Photo : Municipalité de Weedon - Josée Bolduc


« C’est une opportunité incroyable de pouvoir aller toucher directement le public, de sentir que l’on peut lui apprendre quelque chose et peut-être, qui sait, de faire une petite différence! »
- Mélanie Bourque, étudiante à la maîtrise en environnement.


Dans un souci de service à la collectivité et devant l’importance que la société accorde aux enjeux environnementaux et de développement durable, le Centre universitaire de formation en environnement (CUFE) de l’UdeS contribue à offrir un éventail de collaborations profitables qui se traduisent notamment par la réalisation de projets concrets avec les organisations.

Ainsi, depuis plus de 15 ans, dans le cadre de l’activité pédagogique Projet Intégrateur, plusieurs organisations de différents secteurs d’activité ont pu bénéficier gratuitement de l'expertise des étudiantes et étudiants de 2e cycle du CUFE pour la résolution de problématiques ou la mise en place de projets spécifiques en environnement et développement durable.

Les projets, de nature variée, peuvent entre autres consister en la rédaction de politiques, stratégies, plans d’action ou en la réalisation d’études plus complexes portant sur une problématique réelle (gestion des matières résiduelles, développement durable, gestion d’un milieu naturel, etc.). Les organisations intéressées par un tel partenariat sont assurées de bénéficier du professionnalisme des étudiants du CUFE. Et pour ces derniers, cela représente une opportunité unique de vivre une expérience concrète par l’élaboration de projets appliqués en environnement!


Une expérience mémorable pour des étudiantes et des étudiants de la maîtrise en environnement!

Dans ce contexte, des étudiantes et étudiants de la maîtrise en environnement ont vécu une expérience hors du commun récemment en présentant le fruit de leurs recherches à leur client… dans le cadre d’une séance publique des citoyens de la municipalité de Weedon! Un résumé de cette rencontre a par ailleurs fait l’objet d’une couverture dans le journal La Tribune du 30 avril dernier.

Mélanie Bourque, étudiante à la maîtrise en environnement
Mélanie Bourque, étudiante à la maîtrise en environnement
Photo : Martin Blache

Mélanie Bourque, étudiante à la maîtrise en environnement, ainsi que M. Gaston Lacroix, promoteur du projet à l’Association des plaisanciers de Weedon, ont bien voulu nous faire part de leur expérience!


CUFE :   Mélanie, pourrais-tu expliquer quelle était la nature du projet qui vous a été confié?

Mélanie :

Le projet sur lequel nous avons travaillé nous a été confié par l’Association des plaisanciers de Weedon. Le président de l’association, M. Gaston Lacroix, a approché le CUFE car les riverains du lac Louise (à Weedon) sont aux prises avec une problématique importante de prolifération d’algues et de plantes aquatiques et veulent trouver une solution. Ils veulent pouvoir récupérer l’usage de leur lac pour la pratique des activités de baignade et promenade en bateau, sans les désagréments majeurs causés par une surabondance d’algues et de plantes aquatiques.

Notre équipe multidisciplinaire, formée principalement de biologistes et d’un géographe (Nicolas Latouche-coordonnateur du projet, Louis Laferrière, Marjorie Peyric et moi-même), s’est donc vu confier le mandat de produire un plan d’action à l’intention de l’association qui leur permettrait d’agir afin de réduire la prolifération des algues et plantes aquatiques, pour que les riverains puissent récupérer leurs usages.

CUFE :   Quelles sont les principales conclusions et recommandations émises?

Mélanie :

Afin de soumettre un plan d’action qui tienne la route, il nous fallait d’abord cibler les causes de la prolifération. Nous avons cherché principalement pour les sources de phosphore et de sédiments dans le lac. Ainsi, nous avons émis un plan d’action qui se divise en cinq grands axes.

Un premier concerne des actions directes de retrait des algues et plantes aquatiques, où nous proposons un arrachage manuel des végétaux dans des zones restreintes aux secteurs habités. Nous croyons que cela peut permettre de récupérer rapidement l’usage du lac, bien qu’il ne s’agisse pas d’une solution de longue durée. C’est pourquoi nous proposons en parallèle d’autres actions pour réduire la problématique à sa source.

Deux autres axes importants concernent les eaux usées municipales qui se déversent dans le lac Aylmer (tributaire du lac Louise) et le milieu agricole, qui est une source de phosphore et de sédiments pour le plan d’eau. Conscient que l’association ne peut agir directement dans ces domaines, nous leur proposons des solutions qui vont dans le sens de la sensibilisation des citoyens, de la valorisation des bonnes pratiques et de la proposition de modèles règlementaires.

Un autre axe vise à réduire les apports en phosphore et les sédiments provenant des rives artificialisées du lac Louise. Nous proposons donc des actions pour encourager la revégétalisation des berges.

Finalement, étant donné le manque de données actuelles sur le lac Louise, entre autres sur la qualité de l’eau, nous proposons des actions qui visent l’acquisition de données, dont certaines impliquent la participation directe des membres de l’association.

CUFE :   Que retires-tu de cette expérience et quels sont les apprentissages que tu en fais?

Mélanie :

En tout, cela a représenté de nombreuses heures de travail investies, au-delà de ce qui avait été planifié au départ. Toute l’équipe a pris à cœur ce projet, et le désir de remettre au client un travail de qualité a motivé l’équipe jusqu’à la fin. Arrivé en fin de session, alors qu’il restait si peu de temps, mais qu’il semblait avoir toujours plus à faire, j’ai appris ce que signifiait travailler de manière réellement efficace! Au début de ce projet, tout de même heureux de la latitude que nous laissait notre client, nous sommes tombés dans le piège de partir dans toutes les directions! L’expérience acquise m’aura permis d’apprendre à centrer davantage mes efforts sur l’objectif à atteindre.

CUFE :  Comment as-tu vécu l’expérience de présenter le fruit de votre travail au client et, chose plus rare, devant les citoyens lors d’une séance publique annoncée dans les médias?

Mélanie :

Nous avons présenté nos résultats devant l’Association des plaisanciers de Weedon et devant les citoyens le samedi 27 avril 2013. Nous n’avions aucune idée du nombre de personnes qui allaient être présentes. Jusqu’à 13 h, heure prévue de la présentation, il n’y avait pratiquement personne. À ce moment, je me disais que cela serait peut-être plus facile ainsi même si, en réalité, ce que je souhaitais vraiment, c’était de voir des gens intéressés au travail que l’on venait d’accomplir pour eux.

Mélanie Bourque, Nicolas Latouche (coordonnateur du projet), Marjorie Peyric et Louis Laferrière.
Mélanie Bourque, Nicolas Latouche (coordonnateur du projet), Marjorie Peyric et Louis Laferrière.

Photo : La Tribune - Marc-Antoine Grégoire

Puis à 13 h, les gens se sont mis à arriver, pour atteindre une audience d’environ une quarantaine de personnes. La présentation s’est bien déroulée, les gens ont écouté avec attention et ont posé plusieurs questions. Présenter devant un groupe de citoyens est bien différent que de présenter devant un groupe d’étudiants! Il faut savoir adapter son discours, mais le défi est stimulant et il en vaut le coût. C’est une opportunité incroyable de pouvoir aller toucher directement le public, de sentir que l’on peut lui apprendre quelque chose et peut-être, qui sait, de faire une petite différence!

Une expérience positive pour le client

Quant à M. Gaston Lacroix, promoteur du projet à l’Association des plaisanciers de Weedon, l’appréciation qu’il fait de cette collaboration est toute aussi concluante :

« Le rapport qui nous a été présenté répond très bien aux attentes formulées dans l’entente. Je dirais que les résultats de l’étude vont au-delà de ce que nous avions pensé au départ et ceci est tout en l’honneur de ce groupe d’étudiants. Mon expérience avec cette équipe est des plus positives. Personnellement, je leur lève mon chapeau et les félicite pour leur travail de grande qualité.»


Pour de plus amples informations sur les collaborations possibles avec le CUFE, si vous souhaitez soumettre un projet, bénéficier de nos stagiaires ou si vous êtes à la recherche d’une ressource, nous vous invitons à nous écrire à Environnement@USherbrooke.ca


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