Portrait de Charles Leclerc, un diplômé du baccalauréat en études de l'environnement
« Je ressens beaucoup de satisfaction à aider mes concitoyens »
Charles Leclerc a terminé son baccalauréat en 2014. Il fait partie de la 1re cohorte de finissants de ce programme. Son parcours professionnel depuis l’obtention de son diplôme est riche en expériences variées.
« Le premier emploi que j’ai décroché après avoir obtenu le titre de bachelier en environnement a été au sein de la firme de consultation en gestion de matières résiduelles Cycle Environnement. J’ai eu la chance d’y affuter mes connaissances en gestion des matières résiduelles, notamment en préparant le nouveau plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) de la MRC d’Argenteuil et en participant à la sensibilisation des citoyens de Beaconsfield lors de l’implantation d’une collecte intelligente des déchets très innovatrice. »
Il a ensuite fait un passage chez Ville en vert, à l’éco-quartier d’Ahuntsic-Cartierville, pour y coordonner une équipe de sensibilisation auprès des citoyens sur l’implantation de la collecte de matières organiques. Ensuite, pendant trois ans, il a été inspecteur en environnement pour la municipalité de Saint-Marc-sur-Richelieu.
« Cet emploi m’a permis d’approfondir grandement ma compréhension du milieu municipal et de son cadre réglementaire. Depuis 2 ans, je fais partie de l’équipe de Réseau Environnement et j’y mets à profit tous ces précieux apprentissages. »
Quand la polyvalence devient une spécialité
Présentement, il est coordonnateur du secteur Air, Changements climatiques et Énergie chez Réseau Environnement, la plus importante association de professionnels en environnement au Québec. Cet emploi l’amène à contribuer à toutes sortes de projets, dont l’organisation d’événements internationaux tels qu’Americana, la publication de la revue spécialisée Vecteur Environnement ainsi que la préparation de mémoires pour divers projets de règlements et consultations publiques.
Toutefois, sa fonction principale chez Réseau Environnement est celle de conseiller régional du Québec pour le programme Partenaires dans la protection du climat. Ce programme est le fruit d’un partenariat entre ICLEI Canada et la Fédération canadienne des municipalités (FCM). Le rôle de Charles Leclerc consiste à outiller et accompagner les municipalités québécoises désirant réduire leurs émissions de GES.
Cette stratégie d’accompagnement repose sur 3 axes :
Rassembler
Les municipalités membres sont invitées à se rassembler en communauté de pratique. Lors de ces rencontres, qui ont lieu une ou deux fois par année, les membres partagent leurs bons et leurs moins bons coups. Elles s’inspirent les unes et les autres et s’entraident pour surmonter les obstacles.
Outiller
Plusieurs outils développés par la FCM et ICLEI sont offerts aux municipalités membres et elles reçoivent de l’aide pour utiliser ces outils. Cela peut se concrétiser par des ateliers de formation pour les municipalités souhaitant réaliser des inventaires d’émissions de GES à l’interne.
Reconnaître et diffuser
Les municipalités membres sont invitées à collaborer à la rédaction d’un article dans le magazine Vecteur Environnement relatant leur expérience et les efforts déployés pour réduire leurs GES.
(NDLR : depuis la diffusion de ce texte, Charles a changé de poste, il est maintenant directeur technique au sein de la même organisation.)
Collaborer et accompagner plutôt que d’imposer
Son plus grand défi professionnel aura sans doute été son poste d’inspecteur en environnement.
« Personnellement, j’ai étudié en environnement avant tout parce que je ressens beaucoup de satisfaction à aider mes concitoyens et parce que j’aspire à minimiser les impacts sociaux découlant des enjeux environnementaux. »
La tâche d’imposer la réglementation aux citoyens lui est apparue très difficile parce que, bien qu’elle vise ultimement à contribuer au bien-être des citoyens, souvent, elle ne se vit pas comme une relation d’entraide, d’un côté comme de l’autre.
« J’y perdais la reconnaissance ainsi que mon sentiment de satisfaction. J’ai réussi à m’adapter en focalisant sur la valeur de justice et sur les bénéfices pour l’ensemble de la communauté, mais j’ai tout de même fini par migrer vers mon emploi actuel qui répond beaucoup mieux à mes besoins de reconnaissance. »
Charles Leclerc voue, aujourd’hui, le plus grand des respects aux personnes qui font ce travail difficile et essentiel de faire appliquer les règlements, quels qu’ils soient.
Le pouvoir d’influencer
Au mois de juin dernier, au moment où le gouvernement élaborait un plan de relance économique post-pandémie, Réseau Environnement a publié une série de recommandations pour une relance de l’économie québécoise plus verte.
« Fruit d’une consultation de plusieurs membres de l’association et de réflexions longuement muries, ce document sur lequel j’ai travaillé avec ardeur est probablement la réalisation dont je suis le plus fier. J’espère profondément que le gouvernement en tiendra compte dans la stratégie de relance de l’économie qu’il mettra en place. »
Des compétences essentielles, de l’académique à la réalité professionnelle
Selon Charles Leclerc, les deux caractéristiques du baccalauréat en études de l’environnement les plus utiles dans sa vie professionnelle sont la multidisciplinarité et l’accent mis sur le travail d’équipe.
« Ces deux aspects de ma formation ont certainement bien servi ma carrière. Autant dans le milieu municipal – où j’étais le principal « défenseur » de l’environnement – que chez Réseau Environnement, une connaissance générale et étendue des enjeux environnementaux est requise pour bien jouer mon rôle. La maitrise des subtilités du travail d’équipe s’est également révélée un incontournable dans tous mes emplois. À cet effet, j’estime que les diplômés de l’UdeS se démarquent avantageusement par rapport à beaucoup d’autres travailleurs expérimentés quant à leur capacité à travailler en équipe. »
Lorsqu’il ne travaille pas, Charles s’adonne au triathlon récréatif. Il essaie également de limiter son empreinte environnementale en adoptant de saines habitudes de vie. Il tente notamment de limiter l’utilisation de combustible fossile lors de ses vacances, ce qui se traduit par une petite aventure à vélo avec des amis chaque année depuis maintenant quatre ans. « En 2019, nous avons pédalé jusqu’à Boston afin d’y visiter ce chef-lieu de la Nouvelle-Angleterre. Cette année, nous étions huit à faire l’aller-retour Montréal-Mont-Mégantic pour contempler les étoiles! »
À CELLES ET CEUX QUI ÉTUDIENT EN ENVIRONNEMENT EN CE MOMENT
Voici quelques suggestions de la part de Charles Leclerc pour faciliter l’envol de votre carrière :
Participez aux activités de réseautage autant que possible. L’étendue de votre réseau fait partie de votre capital professionnel. Le comité relève de Réseau Environnement pourrait être un excellent point de départ pour vous.
Prenez l’habitude de suivre l’actualité en général. Une connaissance minimale des parties prenantes en environnement et de leurs positions publiques ainsi qu’une compréhension du fonctionnement des structures de gouvernance vous servira grandement comme professionnel et comme citoyen.
Prenez le temps de bien comprendre le fonctionnement de la réglementation environnementale et soyez attentifs dans votre cours de droit! J’ai dû me servir de mes connaissances en droit dans tous mes emplois.
Selon mon expérience personnelle, la meilleure façon de convaincre est d’abord de donner l’exemple. Notamment, adopter un régime végétarien et se transporter à vélo en transpirant la bonne humeur risque de contribuer davantage aux changements de comportement de vos collègues que de tenter un processus de « conversion » en règle.
Pour finir, lors de votre arrivée sur le marché du travail après le baccalauréat en études de l’environnement, les premières années d’emploi peuvent s’avérer ardues. Vous pourriez faire face à une faible rémunération et des postes moins stratégiques que ce à quoi vous aspirez. Ne perdez pas espoir et persistez. Après quelques années, un monde d’opportunités professionnelles s’ouvrira à vous.
Parole de diplômé!