Faire de la transition socioécologique un plan de carrière
Un vent de changement souffle sur les programmes d’études en environnement
L'ampleur des enjeux environnementaux et la nécessité d'agir entraînent la création de nouveaux emplois. Ces professionnelles et professionnels au profil multidisciplinaire sont en grande demande. C’est pourquoi le Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) de l’Université de Sherbrooke actualise régulièrement ses programmes de formation en environnement.
Depuis plusieurs années, diverses sources spécialisées dans le domaine de l’emploi et des métiers d’avenir nous indiquent que de nouveaux emplois apparaîtront au Québec : les fameux emplois verts. Dans les faits, de nouvelles professions sont déjà présentes dans nos organisations qui ouvrent, par exemple, des postes pour des personnes conseillères en environnement, en développement durable, en responsabilité sociale d’entreprise ou en mobilité durable.
En 2021, plus de 10 000 personnes professionnelles occupaient un emploi vert au Québec, selon l'Institut de la statistique du Québec.
Les besoins en ressources professionnelles spécialisées en environnement sont en constante augmentation. Les municipalités, les entreprises, les instances gouvernementales et les OBNL ont besoin de personnes détenant une formation universitaire en environnement pour les accompagner à travers la transition socioécologique et, notamment, à se conformer aux nouvelles exigences gouvernementales en matière de développement durable.
Leur formation est assurée par des programmes universitaires spécialisés comme ceux offerts par le CUFE de l’Université de Sherbrooke. Trois de leurs programmes viennent tout juste d’être actualisés : le baccalauréat en études de l’environnement, la maîtrise en environnement et le diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion de l’environnement.
Si l’essentiel de ces formations demeure, celles-ci sont bonifiées par l’acquisition de nouvelles compétences professionnelles qui répondent encore mieux aux réalités d’aujourd’hui et aux défis que devront relever nos sociétés.
Ces programmes en environnement, axés sur la pratique, forment des personnes professionnelles au profil multidisciplinaire depuis 50 ans! Plus de 3000 diplômés et diplômées évoluent dans le domaine au Québec et ailleurs dans le monde.
Pour les personnes ayant à cœur l’environnement et souhaitant faire carrière dans un domaine d’avenir, les programmes du CUFE s’avèrent un choix d’études stratégique.
Un baccalauréat riche en apprentissages et en expériences
Toujours sous la forme d’un parcours graduel d’apprentissages multidisciplinaires, le baccalauréat en études de l’environnement intègre désormais de nouvelles compétences professionnelles : situer un enjeu environnemental dans le système socioécologique, poser un diagnostic, proposer et concevoir des solutions, gérer un projet et, finalement, informer, sensibiliser et éduquer.
En pratique, l’acquisition de ces compétences se fait par l’entremise de trois stages rémunérés et de diverses activités pédagogiques.
Dès le début du bac, les étudiantes et les étudiants se plongent dans l’organisation d’un événement écoresponsable. En cours de cheminement, ils réalisent des diagnostics complets de problématiques réelles et proposent des solutions sur des enjeux allant de l’adaptation aux changements climatiques à l’aménagement durable des communautés, en passant par la gestion des matières résiduelles et la gestion environnementale dans les organisations. Ils sont également amenés à réfléchir aux meilleures façons d’informer, de sensibiliser, voire d’éduquer différents publics sur ces enjeux afin de favoriser leur mobilisation.
Carole Corriveau, conseillère à la formation en environnement, programmes de 1er cycle.
En fin de parcours, les compétences développées se consolident dans le cadre d’un mandat réel auprès d’une organisation partenaire du CUFE.
Des études de 2e cycle toujours à l’avant-garde des méthodes pédagogiques
À compter de 2024, la maîtrise en environnement et le diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en gestion de l'environnement proposent le développement de compétences permettant de mieux accompagner les organisations et les communautés dans les transformations nécessaires à la transition socioécologique.
À la maîtrise en environnement les personnes étudiantes développent les aptitudes en gestion du changement, en mobilisation et en facilitation, de même que les savoir-être essentiels pour intervenir auprès des organisations. Avec cette nouvelle posture d’accompagnement, les personnes diplômées auront tous les outils en main pour favoriser la réflexion et la prise de décision collective et développer des stratégies structurantes.
Geneviève Desroches, conseillère à la formation en environnement et en développement durable, programmes de 2e cycle
Une nouveauté qui touche cette fois tant la maîtrise que le DESS : un cours de 7 crédits abordera les enjeux complexes en environnement. « Ce cours interdisciplinaire sera donné par une équipe enseignante de six personnes d’expérience venant de domaines différents, enchaîne Mme Desroches. Dès le début du parcours de formation, les personnes étudiantes développeront ainsi une compréhension systémique des enjeux contemporains et pourront identifier les leviers d’intervention à privilégier pour transformer les systèmes dans lesquels évolue notre société ».
Maîtrise et DESS, quelle est la différence? La maîtrise mène au grade de maître en environnement (M. Env.) et forme des personnes en mesure d’accompagner les organisations dans le changement, alors que le DESS propose un programme plus court visant une compréhension approfondie de différents domaines de pratique de l’environnement. Les deux programmes sont offerts à temps complet ou totalement à distance à temps partiel.
Une particularité notable à retenir, le programme de maîtrise en environnement, suivi à temps complet, inclut un stage rémunéré en milieu de parcours. Il se complète ensuite par une production de fin d’études.
« Il est maintenant possible de réaliser deux types de production de fin d’études, ajoute Mme Desroches. Le premier est un projet intervention, qui vise à accompagner ou soutenir des parties prenantes en vue d’apporter un changement dans une organisation ou une communauté. L’autre est un projet création, qui pourrait prendre la forme d’une campagne de sensibilisation ou la création d’un balado pour changer un comportement. À cette étape, on fait place à la créativité des étudiantes et des étudiants! »
Écologie, communication, éthique, droit…
La multidisciplinarité est au cœur des programmes en environnement et se déploie de diverses façons. D’abord dans les classes, puisque l’étude de l’environnement nécessite la contribution de plusieurs disciplines scientifiques.
Nos programmes sont donc ouverts autant aux personnes provenant des sciences humaines que des sciences naturelles, précise Mme Corriveau. Résultat : le groupe-classe est formé de personnes aux profils variés qui abordent les enjeux sous des angles différents et qui se complètent.
Ensuite, la multidisciplinarité s’incarne par la diversité des disciplines abordées tout au long de la formation. Les titres des cours l’illustrent parfaitement : Gestion de l'eau, Changements climatiques, Psychologie et environnement, Urbanisation et transition socioécologique, Éthique et gouvernance en environnement en sont quelques exemples.
Finalement, l’équipe enseignante est composée de personnes choisies pour leur expertise pratique et variée en environnement. « Ces personnes partagent les cas vécus et les réalités de leur pratique professionnelle dans leur domaine respectif, offrant ainsi une perspective réaliste et concrète du travail dans le milieu de l’environnement au Québec », affirme Mme Desroches.
L’inéluctable transition socioécologique qui s’amorce accroît plus que jamais les perspectives d’emploi en environnement. Détenir un diplôme en environnement est actuellement un atout sur le marché de l’emploi. Et il n’y a pas meilleur endroit pour suivre cette formation qu’entre les murs d’une université classée première étoile mondiale en développement durable!
Des professions qui ont le vent dans les voiles
- En 2020, 1 travailleur sur 26 (689 000 travailleurs) occupait un emploi vert, contre 1 sur 30 en 2019.
- L’emploi en environnement pourrait augmenter de 17 % d’ici 2025, comparativement à 5,4 % pour l’ensemble des emplois au Canada.
- En 2020, le secteur de l’environnement a bénéficié de 35 000 nouveaux emplois nets, soit une augmentation de 5 %.
- La croissance de l’emploi et les départs à la retraite se traduiront par un total de 173 000 postes à pourvoir en environnement d’ici 2025.
Source : Eco Canada