Créateurs et créatrices d'innovations
Pr François Grondin : faire briller l’avenir grâce à la robotique
Professeur au Département de génie électrique et de génie informatique
Années au 3IT : 1re
Formation :
- 2011-2017 - Doctorat en génie électrique, Université de Sherbrooke
- 2009-2011 - Maîtrise en génie électrique, Université de Sherbrooke
- 2005-2009 - Baccalauréat en génie électrique, Université McGill
Quel a été votre cheminement aux études supérieures?
En 2005, j’ai terminé mon baccalauréat en génie électrique à l’Université McGill et me suis spécialisé en traitement de signal. Arrivé à l’Université de Sherbrooke en 2009, j’ai complété ma maîtrise et mon doctorat en génie électrique sous la supervision du Pr François Michaud, codirecteur du laboratoire IntrRoLab du 3IT. Là, j’ai commencé à faire de la recherche en audition appliquée à la robotique.
Postdoctorat au MIT
En janvier 2018, je débutais mon post-doc au Laboratoire de recherche en informatique et en intelligence artificielle de l’Institut de technologie du Massachusetts (CSAIL du MIT). J’y ai procédé à l’analyse de scènes auditives, en utilisant des méthodes de pointe d'apprentissage machine, dont l'apprentissage profond (deep learning), à la base de la révolution de l’IA ces dernières années.
Comment la philosophie du 3IT vous rejoint-elle?
Ce que j’aime du 3IT, c’est qu’il favorise la coopération entre les groupes de recherche. L’institut est un incubateur à idées qui facilite le transfert technologique. Sans oublier qu’il offre un accès privilégié à de l’équipement de haut niveau! C’est un réel levier pour les startups et les entreprises.
Comment se manifeste l’interdisciplinarité dans vos travaux de recherche?
La robotique prend racine dans les domaines de la mécanique, de l’informatique et de l’électronique. Il est essentiel de travailler avec d’autres spécialistes. Par exemple, nous faisons équipe avec des professionnels de la santé pour concevoir des assistants techniques à la mobilité. Cela enrichit nos idées.
Quel est votre mandat au 3IT?
Notre groupe travaille à mettre en place plusieurs microphones sur un seul robot (tout comme l’humain a deux oreilles, sans les limites biologiques). Nous visons à ce que le dispositif identifie la nature et la provenance de signaux émis par des sources en déplacement, avec presque autant d’efficacité que l’être humain. Les machines ont plusieurs tâches à accomplir : voir, entendre et se déplacer. Il s’agit de minimiser les calculs nécessaires à l’exécution de ces dernières, avec des algorithmes intégrés à des systèmes embarqués, pour une interaction agréable et un délai de réponse acceptable.
Naissance d’un mandat connexe
Au doctorat, un projet auxiliaire est né de nos recherches : l’utilisation de l’audio pour détecter les drones. Au sein d'établissements carcéraux, des détenus utilisent les engins afin d’infiltrer des cellulaires, de la drogue et des armes, entre autres.
Résultat : les autorités sont débordées, puisque les caméras de surveillance échouent parfois à détecter les appareils loin en hauteur et dans la noirceur.
Le Pr Alexis Lussier-Desbiens, du Département de génie mécanique de la Faculté de génie, et moi-même avons lancé l’initiative. Depuis, deux doctorants et le Pr François Michaud ont pris le relai. Ils poursuivent la conception d’un système muni de micros, destiné à localiser les drones en mouvement par le son. Ultimement, cette solution technologique permettra de sévir plus promptement auprès des fautifs.
Qui est votre chercheur ou votre chercheuse scientifique d’inspiration?
Ça risque de sonner un peu flatteur, mais je répondrais le Pr François Michaud. Il a été mon directeur de mémoire et de thèse. En débutant les études supérieures, je croyais effectuer une maitrise, puis me diriger vers l’industrie. Voilà qu’ayant été si bien encadré, j’ai fait carrière en recherche, puis en enseignement! François a la volonté de faire bouger les choses. C’est un bon modèle à suivre.
À quand remonte votre passion pour la science?
Ça remonte à il y a très longtemps. Je fais partie des « chanceux » qui, très jeunes, ont su quel métier ou quelle profession ils voulaient exercer. Je suis ingénieur de 3e génération. Étant né en 1986, j’ai eu mon premier ordinateur à l’âge de 4 ou 5 ans, et j’en étais fasciné. Je me suis adonné à la programmation à 11 ans. Tranquillement, j’ai su que je voulais devenir ingénieur.
Outre la science, possédez-vous une autre passion?
Je joue de la guitare électrique depuis l’adolescence. D’ailleurs, j'analyse la musique par traitement de signal, afin de produire des effets audios avec l’instrument. J’aime également beaucoup les sports – je fais de la course canine avec Kalman, mon berger blanc suisse. Prendre soin de l’animal m’a permis de travailler efficacement et d’éviter la surcharge.
Quel impact désirez-vous générer en société, à titre de chercheur?
En recherche, j’espère avoir un impact positif sur le public. La robotique fait partie des solutions de demain. Elle vient en aide, notamment, au vieillissement de la population et à la longévité de notre autonomie. Cela a un effet bénéfique sur la pénurie de main-d’œuvre. Les technologies de pointe vont aider le Québec et le Canada à se positionner mondialement. Ici, nous bénéficions d’une forte économie du savoir.
Importance de l’équilibre
Dans tous les domaines, il importe d’aimer ce que l’on fait. Le professeur François Michaud me répétait : « Si tu veux être efficace, tu dois être bien où tu es. Il faut se sentir confortable pour se réaliser et exploiter son plein potentiel. »
À l’Université de Sherbrooke, nous formons une belle et grande famille. Je suis content d’être de retour, et je suis ici pour rester. L'avenir s'annonce rempli de nouveaux défis.