Créateurs et créatrices d’innovation
Pr Abderraouf Boucherif : encourager le succès dans la différence
Professeur au Département de génie mécanique
Années au 3IT : 2e
Formation :
- 2010 – Ph. D, Matériaux, Institut des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon, (France)
- 2006 – M. Sc, Physique appliquée, Université de Jean Monnet, (France)
- 2004 – B. Sc. Physique appliquée, Université de Jean-Monnet, Saint-Etienne (France)
Quel est votre mandat actuel au 3IT?
Mon équipe travaille sur les nanomatériaux pour les énergies vertes. J’entends par-là ceux dont la taille varie entre 5 et 100 nm. C’est mille fois plus petit qu’un cheveu humain (30 microns)! Nous procurons de nouvelles propriétés aux matériaux, afin de générer des effets macroscopiques sur le monde. Par exemple, nous aidons à concevoir des cellules solaires, des batteries et des dispositifs en énergie thermoélectrique.
Comment la philosophie du 3IT vous rejoint-elle?
Par sa multidisciplinarité, le 3IT permet d’interagir avec d’autres experts. Ensemble, nous construisons des projets entiers. Ces derniers vont de la création d’un nouveau matériau jusqu’aux applications finales, où les concepts sont testés par des utilisateurs et partenaires d’affaires.
J’aime la philosophie de partage du 3IT, ses infrastructures ouvertes et décloisonnées. L’institut maximise l’utilisation de laboratoires hautement équipés. Les membres accèdent aussi à une multitude d’expertises : celles de professeurs-chercheurs, de professionnels de recherche et de techniciens. Ces derniers travaillent très souvent dans l’ombre, mais ils sont à la base du succès fulgurant de notre institut.
Il y a un proverbe africain qui dit : « Ça prend tout un village pour élever un enfant. » Le 3IT, c’est un peu comme un village. On y vit en communauté.
Qui représente votre chercheur ou votre chercheuse scientifique d’inspiration?
Toute ma vie, plusieurs personnes m’ont inspiré. Mon superviseur de postdoctorat Richard Arès en fait partie. C’est quelqu’un de très humain. Il a su me mener vers l’autonomie et l’indépendance intellectuelle, en plus de m’encourager à être créatif.
Richard s’est toujours porté à l’écoute et montré prêt à discuter de nouvelles idées.
À quand remonte la découverte de votre intérêt/passion pour la science?
À un très jeune âge, j’aimais démonter de petits jouets électriques ou mécaniques. Je m’amusais à les réassembler et à leur donner une forme que mes parents n’aimaient pas beaucoup (rires). Au secondaire, soit au lycée, j’ai connu un professeur de physique passionné, et c’est là que j’ai su ce que je voulais faire : étudier les ondes mécaniques. Petit à petit, je suis devenu professeur en génie mécanique.
Quel « impact » désirez-vous générer en société à titre de chercheur?
Il y en a plusieurs. L’impact le plus cher à mon cœur est de former des étudiants et des étudiantes. Cela signifie amener des gens, quels qu’ils soient, à devenir une meilleure version d’eux-mêmes. J’encourage le succès dans la différence. Je dis souvent aux étudiants que j’aime l’interdisciplinarité et la diversité scientifiques.
Mon but consiste à ce que chacun atteigne son propre objectif. Afin de devenir un vecteur de changement, il faut savoir rêver de changer le monde pour le mieux, puis croire que l’on peut y parvenir.
Je souhaite aussi avoir une influence réelle dans le domaine des énergies renouvelables et vertes. Pour ce faire, il faut continuer de travailler avec les industries locales afin d’arrimer développement durable et prospérité économique ensemble. Les partenariats aident à développer des technologies efficaces et viables sur les plans économique et environnemental.