Dans le rôle de Philippe-Olivier Provost, professionnel de recherche

Créatif dans l’âme, Philippe-Olivier Provost a un parcours très varié et un champ d’expertise très large : mécanique, électrique, entrepreneuriat… Du début de sa maîtrise en génie mécanique en 2012 à aujourd’hui, il a fait plusieurs allers-retours entre le 3IT et le monde des affaires avant de revenir officiellement à l’institut à titre de professionnel de recherche il y environ cinq ans.

Pourquoi avoir choisi le domaine scientifique?

Je me souviens, au secondaire, le conseiller en orientation disait que je devrais devenir ingénieur. Moi, je ne connaissais pas tant le domaine, ça ne m’inspirait pas vraiment, et en plus, ce métier n’était pas encore très valorisé. J’aspirais plus à me diriger en médecine ou en cinéma.

Au cégep, j’ai découvert l’aspect créatif du génie, puis j’ai commencé à faire de la mécanique automobile avec un ami pour le plaisir, et j’ai eu une révélation : c’était ce que je voulais faire dans la vie.

Au baccalauréat, j’ai toutefois failli lâcher au milieu de la première session, car je ne me sentais pas à ma place.

Heureusement, j’ai continué, et au fur et à mesure que je découvrais le domaine, j’ai réalisé que j’étais bon, que j’étais bien et que j’aimais ça. Ce qui me passionnait à l’époque me passionne encore aujourd’hui, alors c’est bon signe!

En quoi consiste votre travail?

Je joue principalement le rôle de concepteur. Dans les projets, c’est moi qui conçois les appareils ou les outils pour différents groupes œuvrant au 3IT.

Aussi, la majorité du temps, je suis chargé de projet. C’est très général, mais je travaille surtout avec des entreprises externes. Elles amènent une problématique, et moi je procède à l’analyse, la recherche, la proposition, la fabrication… J’ai travaillé avec une dizaine d’entreprises depuis que je suis de retour au 3IT.

Bref, je suis une ressource partagée entre différents groupes, autant en mécanique qu’en électrique ou dans les salles blanches.

De quelle manière se manifeste la créativité dans votre quotidien?

Quand je me fais proposer une problématique à solutionner, j’ai toujours le choix de prendre une approche standard ou bien d’opter pour quelque chose de différent. Je peux adopter un angle original que ce soit en ce qui concerne l’esthétique, la fabrication, les affaires, etc.

Il y a toujours moyen de s’approprier un problème et d’avoir du plaisir en prenant une approche innovante. C’est ce qui est le fun avec le génie : tout le monde peut trouver son compte, car ça laisse place à différents profils et personnalités!

Qu’y a-t-il de plus stimulant dans votre travail?

Ce que j’aime le plus de mon travail, c’est vraiment de toucher à tout. En effet, j’ai travaillé pour pratiquement tous les groupes du 3IT, de sorte que je sais désormais comment utiliser le 3/4 des machines qu’on a ici.

Même si je dois parfois faire des tâches qui me ressemblent moins, c’est très valorisant de participer à chacune des étapes d’un projet, et je peux en profiter pour agrandir mon champ d’expertise. Parfois, on me confie de petits mandats, d’autres fois, de plus gros projets, alors c’est très varié!

Quelle place l'interdisciplinarité occupe-t-elle dans votre travail?

Faisant partie de différents groupes (Createk, l’équipe de porosification de crystal (PEELER) et l’équipe d’épitaxie), je touche de manière directe ou indirecte à tous les domaines, et je constate quotidiennement la force de l’interdisciplinarité.

C’est comme en musique : c’est bien rare que celui qui joue de tous les instruments va être aussi fort que celui qui a décidé de n’en maîtriser qu’un seul. Parfois, ça prend un bon drummer, un bon guitariste et un bon chanteur pour faire la plus belle musique, en autant qu’ils veuillent jouer ensemble, et c’est ce qu’on a au 3IT : plusieurs experts de différents domaines qui travaillent main dans la main pour accomplir de grandes choses.

De quoi a l’air une journée typique dans votre rôle au 3IT?

Ces temps-ci, je passe beaucoup de temps dans l’atelier mécanique. Souvent, je vais designer différents produits, les fabriquer et les tester, ou bien les donner aux groupes qui l’utilisent pour ensuite recevoir de la rétroaction de leur part.

En ce moment, j’ai un projet avec le Pr David Rancourt, avec qui je fais des tests sur un procédé minier. Je fais donc beaucoup de tests actuellement, mais ce n’est pas nécessairement représentatif des huit dernières années.

Outre votre métier, possédez-vous d’autres passions?

Je joue de la basse et du piano pour le groupe Karaoke Band depuis environ cinq ans. Notre concept est de donner la chance à certaines personnes de la foule de monter sur scène pour chanter avec un groupe de musiciens.

Je fais également pousser des ananas depuis quelques années. Mes amis et moi, on a parti l’entreprise Hakuna Ananas, et on vend désormais nos plants dans plusieurs points de vente!