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Journée internationale des femmes et des filles de science

Adina Panchea : la robotique au service de la dignité humaine

Adina Panchea
Adina Panchea
Photo : fournie

Récipiendaire d’une bourse postdoctorale Claire-Deschênes, la postdoctorante en génie robotique, Adina Panchea travaille actuellement sur deux projets en robotique, avec les professeurs François Michaud et François Ferland, qui visent à aider les aînés et les personnes à mobilité réduite grâce à des robots d’assistance sociale et des fauteuils roulants motorisés intelligents. Adina aspire à redonner aux personnes dans le besoin les moyens technologiques qui contribuent à leur mobilité, ainsi qu' à leur estime.

Pourquoi avez-vous entrepris des études supérieures dans votre spécialité ?

Adina en compagnie d'une personne âgée pendant une activité avec un robot d'assistance sociale dans l'une des résidences Chartwell à Sherbrooke. 
Adina en compagnie d'une personne âgée pendant une activité avec un robot d'assistance sociale dans l'une des résidences Chartwell à Sherbrooke. 
Photo : Fournie par Age Well

Parce que je voulais mettre en pratique mes connaissances en physique et en mathématiques afin d’aider les autres. J’ai constaté que les personnes âgées et celles à mobilité réduite ont besoin d’une technologique facilitante.

Plusieurs ont besoin de fauteuils roulants, mais souvent elles restent à la maison, car l’environnement extérieur n’est pas adapté. C’est pourquoi j’ai voulu continuer à travailler sur des projets qui peuvent aider les autres.

En tant que femme, quel sentiment ressent-on d’avoir du succès dans un domaine majoritairement masculin ?

Adina et Marc-Antoine Maheux lors de l'événement Demo&Drinks de la conférence Age Well à Regina en octobre dernier. 
Adina et Marc-Antoine Maheux lors de l'événement Demo&Drinks de la conférence Age Well à Regina en octobre dernier. 
Photo : Fournie par Age Well

C’était difficile au départ, lors de mon baccalauréat à l'Université Polytechnique du Bucarest, en Roumanie, j’étais la seule fille dans mon groupe. J’avais peur parce que je me disais : « Qu’est-ce que je fais là ? », mais ce que je faisais me plaisais. Puis, j’ai compris que si mes collègues masculins étaient là, alors moi aussi je pouvais y être.

À 25 ans, j’étais l'une des seules femmes à participer à une conférence sur la robotique. Je portais une jupe, j’avais les cheveux colorés (qui étaient blonds!) et je ne ressemblais en rien au stéréotype de la femme en recherche. Lorsque j’ai pris la parole, j’ai constaté l’indifférence des hommes dans la salle; ils ne me prenaient pas au sérieux. Depuis cet évènement, j’ai décidé d’adopter un style moins féminin, pour mieux m’intégrer et changer les choses. Ayant vécu dans plusieurs pays, j’ai compris que la place qu’on accorde aux femmes n’est pas la même dans toutes les cultures.

S’il y a peu de femmes en sciences, je crois que c’est en partie car ce chemin professionnel n’est pas vraiment présenté aux jeunes filles. Lorsque je côtoie des hommes avec des préjugés, je peux leur montrer que leur jugement ne change rien au fait que j’ai ma place dans ce domaine. Depuis mon arrivée au Québec, je n’ai jamais senti que je n’avais pas ma place dans mon équipe de recherche.

Quel conseil donnerais-tu à une jeune fille qui veut se lancer dans le domaine scientifique ?

De ne pas écouter les autres ! Si tu veux faire quelque chose et que tu aimes ça, vas-y ! Des obstacles, il y en aura toute la vie, que tu sois une femme ou non. Même si tu trouves ça difficile, je te promets qu’un jour, tu vas ressentir de la satisfaction d’avoir bien choisi ta carrière.

As-tu une idole femme scientifique ?

Bien sûr, on pourrait parler des femmes d’autrefois qui ne sont plus parmi nous, parce qu’elles sont fantastiques, mais je m’intéresse davantage aux femmes de notre époque, parce que je peux voir leurs réalisations.

Puisque j’ai remporté la bourse postdoctorale Claire Deschênes, je me suis intéressée à ce que cette femme a réalisé. Je ne la connais pas personnellement, mais j’admire ce qu’elle a accompli en génie mécanique et j’espère un jour pouvoir lui serrer la main. C’est une pionnière dans son domaine et, grâce à cette bourse, j’ai l’opportunité de devenir professeure.

J’aimerai également mentionner une jeune ingénieure Québécoise qui s’appelle Farah Alibay, elle travaille à la NASA. Je l’ai connue parce que j’ai assisté à l’un de ses discours et j’étais impressionnée par la richesse de son expérience, malgré son jeune âge et ses origines multiculturelles. Cette femme a vécu des obstacles similaires aux miens et j’ai pu constater concrètement qu’elle a accompli des exploits dans un milieu masculin.


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