Pierre Hébert
Écrire en 2021 une biographie où le mot nègre apparaît 26 fois : d’un essai sur Louis Dantin à un projet d’Observatoire de la liberté universitaire
Conférence virtuelle par Zoom le 19 mai 2021 par Pierre Hébert
Présentation en format powerpoint ,
Capsule vidéo Zoom enregistrée en format mp4 ( téléversable)
Pierre Hébert est professeur émérite de l’Université de Sherbrooke, membre de la Société royale du Canada (2006) et récipiendaire du prix Guy-Rocher (2016). Il a publié, seul et en collaboration, des ouvrages sur Lionel Groulx, Jacques Poulin, La Gazette littéraire de Fleury Mesplet, entre autres. Il est aussi auteur ou coauteur de cinq livres sur la censure, dont le Dictionnaire de la censure au Québec (littérature et cinéma). Il dirige une équipe interuniversitaire qui prépare l’édition annotée de la correspondance de Louis Dantin. Le premier tome (de quatre), la correspondance entre Dantin et Alfred DesRochers, est paru en 2014. Il a fait paraître en 2020, avec Bernard Andrès et Alex Gagnon, un Atlas littéraire du Québec (Fides) ; et, en 2021, Vie(s) d’Eugène Seers/Louis Dantin, une biochronique littéraire (Presses de l’Université Laval).
Résumé de la présentation : « Après avoir présenté brièvement Dantin, je traiterai de l’étrangeté d’écrire la biographie d’un Blanc qui utilise le mot ‘nègre’ et qui est l’un des ardents défenseurs de l’égalité des Noirs. Étrangeté au moment où ce mot est honni, bien sûr. Situation trouble de conflit entre mon entreprise intellectuelle (cela dit sans prétention) et le contexte, le discours social qui cherche à gommer ce mot qui, néanmoins, apparaît 26 fois dans ma biographie. Étant témoin des débats parfois acrimonieux qui sont soulevés par certains mots et thèmes, je me suis longtemps demandé quelle solution pourrait permettre de protéger la liberté académique de manière à la fois sérieuse, crédible et pérenne. Je partagerai donc, en conclusion, ce projet d’un espace de documentation, d’information et de prises de position, un “Observatoire de la liberté académique”, qui protégerait la liberté de recherche et d’enseignement. »