Podcast Religio
La Chaire de recherche Droit, religion et laïcité, en collaboration avec le SoDRUS, diffuse un podcast intitulé Religio.
Réalisé et animé par Loïc Bizeul, ce podcast discute d'une variété de thèmes touchant au religieux contemporain, et ce, en collaboration avec des experts de tous horizons.
Épisodes
Entretien avec André Gagné, professeur titulaire au département d’études théologiques de l'Université Concordia à Montréal. Ayant publié à l'automne 2020 un ouvrage intitulé « Ces évangéliques derrière Trump » (Labor et Fides), il s’intéresse tout particulièrement aux néo charismatiques pentecôtiste, groupe évangélique qui a compté parmi les plus fervents acteurs en soutient à Donald Trump. Il s'agit de la mouvance religieuse qui a la plus forte croissance au sein du christianisme aujourd’hui. En 2050, elles et ils seront plus d’un milliard sur Terre. Mieux vaut les connaître dès maintenant.
Entretien avec Osire Glacier Hadouche, Professeure d’histoire et de sciences politiques à l’Université Bishop’s et chercheure régulière au SODRUS. Ses travaux de recherche portent sur l’histoire des femmes au Maroc en particulier, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en général. Elle met en exergue comment les construits de la sexualité et des corps féminins et masculins produisent la dépréciation des femmes et de leur contribution à leur société. Ses deux derniers ouvrages, « Femmes, Islam et Occident » et « Le sexe nié. Féminité, Masculinité et Sexualité au Maroc et à Hollywood » parus aux éditions Pleine Lune en 2018 et 2019 vont venir nourrir les réflexions développées dans cette émission.
Entretien avec Raphaël Mathieu Legault-Laberge, coordonnateur et chercheur partenaire au SoDRUS, et Mélanie Gagné. Si les expériences de conversion religieuse sont des objets d’études privilégiés en sciences des religions, celles des déconversions le sont beaucoup moins. Les situations de déconversions représentent pourtant des moments charnières pour les individus qui les vivent. Dans cet épisode, nous allons donc nous demander quels sont les enjeux sociologiques, psychologiques et juridiques de la déconversion. Qu’est-ce que cela implique de changer son rapport personnel aux croyances ? Dans quel contexte social s’ancrent les expériences de déconversion?
Pour des personnes non initiées comme je le suis au monde de la science-fiction, plus communément appelé (SF), penser à la place prépondérante du religieux dans ce genre littéraire et artistique n’a rien d’évident. Je ne sais pas vous mais lorsque j’entends science-fiction, j’imagine tout de suite des univers futuristes, où les humains cohabitent avec des vies extraterrestres, des robots, sur des planètes d’autres galaxies.
Pourtant, en préparant cette émission, je me suis vite rendu compte que les religions et les spiritualités sont souvent des pierres angulaires des récits de SF. Le cas le plus éloquent est peut-être celui de Dune, roman de Frank Herbert, paru en 1965. Ce nom vous dit peut-être quelque chose, il est récemment revenu au centre de l’actualité, avec la très attendue adaptation cinématographique de Denis Villeneuve, faisant suite à une première adaptation au cinéma de David Lynch en 1984. Le cycle romanesque Dune use de façon explicite le vocabulaire religieux dans les titres de certains des romans qui le compose : Le messie de Dune ; L’Empereur Dieu de Dune ou encore Les Hérétiques de Dune. Frank Herbert n’est évidemment pas le seul à laisser une place importante aux thématiques généralement associée au religieux. D’autres auteurs et autrices ont développé des récits faisant référence de façon plus ou moins explicite à des mythes religieux, je pense ici à Esther Rochon, James S.A Corey, Phillip K. Dick, Dan Simmons, Ursula Le Guin ou encore Clifford D. Simak. La liste est évidemment très loin d’être exhaustive, et souligne à quel point la SF, depuis ses origines, semble avoir intégré des questionnements spirituels tels que ceux inhérent à la mort, la transcendance, le sens de la vie, la condition humaine.
Mais alors, comment la science-fiction aborde-t-elle la question religieuse ? Qu’est-ce que la SF a à dire sur le religieux ? Quelles sont les spécificités de l’œuvre science-fictionnelle qui font de ce genre littéraire un outil propice à des questionnements d’ordre religieux et spirituels ?
Pour aborder ces questions, Sara Teinturier sera l’invitée de cette émission. Chargée de cours à l’Université de Sherbrooke, chercheure associée au SODRUS, elle vient récemment de publier un chapitre co-écrit avec David Koussens intitulé « Les religions dans Dune : émanciper l’ordre politique et la paix galactique » dans l’ouvrage collectif dirigé par Isabelle Lacroix, Les enseignements de Dune, publié aux Presses Universitaires du Québec en 2020.
Depuis maintenant deux décennies, le terme « laïcité » s’est invité de manière durable dans le débat public au Québec. Lorsqu’il en est question, la laïcité est souvent réduite à des enjeux relatifs à la visibilité et au port de signes religieux. Cette compréhension est cependant bien éloignée de celle qui prévalait à ses origines.
Dans cette émission, nous reviendrons ainsi sur la polysémie du terme laïcité qui semble aujourd’hui être à l’œuvre dans la société québécoise comme ailleurs dans le monde, et notamment en France.
C’est ce qu’a analysé dans un tout nouvel ouvrage mon invité d’aujourd’hui, David Koussens. Titulaire de la Chaire de recherche Droit, Religion et Laïcité, professeur titulaire agrégé à la faculté de Droit de l’Université de Sherbrooke et chercheur régulier au SODRUS, il vient de publier un ouvrage collectif en collaboration avec Valérie Amiraux et Charles Mercier en décembre 2020 intitulé « Nouveaux vocabulaires de la laïcité » paru chez Classiques Garnier. Cet ouvrage analyse comment des entrepreneurs de cause (re)définissent la laïcité en fonction de leur projet idéologique ou électoral et observe comment les citoyens se la réapproprient, donnant ainsi naissance à de nouveaux vocabulaires de la laïcité.
Comment définir la laïcité ? Quelles évolutions le terme a-t-il connu en contexte québécois ? À qui profite ces évolutions ? Telles sont les questions qui seront abordées dans cet épisode.
Il y a un fait qui est difficilement ignorable dans la majorité des pays en Afrique francophone subsaharienne, c’est que la majorité des citoyens et citoyennes se réclament d’une croyance religieuse. Terre de spiritualité et de coexistence entre différents courants religieux et animistes, le continent africain regorge de diversités en matière de religieux. Cependant, la plupart des pays africains peinent à réguler leur système de rapports religions-États. Le religieux est partout et influe sur les débats politiques, figure au cœur de pleins de conflits mais tisse aussi souvent des liens entre acteurs sociaux. Cette complexité des relations religions-État ne peut se comprendre que dans une large perspective historique et dans le contexte spécifique du continent africain.
Dès les indépendances, les États d’Afrique francophone ont cherché à se construire sur le modèle des États “modernes”. La modernité, dans la construction de l’État africain, a consisté en l’appropriation d’idéologies importées, la réception des techniques juridiques de l’ancienne puissance coloniale (ici, la France) et l’accession à une conception de l’État construit sur le modèle occidental. La construction de l’État démocratique en 1990 en Afrique francophone s’est également caractérisée par un lourd passif , en ce qui concerne les principes et les techniques du droit constitutionnel français auxquels les élites africaines semblaient attachées lors de ce processus démocratique.
Entretien avec Guy Bucumi, chercheur post-doctoral à l'Université de Sherbrooke à la Chaire Droit, religion et laïcité. Il est également professeur associé à la Faculté de Droit de l'UdeS.
Plusieurs questions se posent en 2022 en regard des enfants qui sont nés ou qui sont arrivés en bas âge dans des groupes sectaires. Plusieurs de ces jeunes, maintenant adultes, sont sortis de leur communauté et voilà maintenant 17 ans que notre invitée s’intéresse à eux et à ce qu’ils ou elles ont à dire. Son plus récent ouvrage Ces enfants oubliés - Grandir dans une communauté sectaire qui vient de paraître aux Éditions de l’Homme donne la place à ces enfants dans une société qui les a oubliés. Que peut-on apprendre de leur expérience? Telle sera la question que nous traiterons dans cet épisode.
Pour y répondre, mon invitée d’aujourd’hui sera Lorraine Derocher, sociologue et chercheuse au Centre de recherche sur l’enfance et la famille (CREF) de l’Université McGill. Elle est également professeure associée au Centre d’études du religieux contemporain (CERC), rattaché à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke
Dans cet épisode, nous examinerons comment la liberté religieuse s’exerce dans un lieu bien précis de nos sociétés, l’hôpital. À travers le recours à différentes situations que peut rencontrer le personnel soignant en pratique, nous verrons comment les soignants et soignantes agissent lorsqu’ils et elles sont confronter à des demandes religieuses particulières de la part de patient.e.s ou de leurs proches.
Comment se présentent des enjeux liés à la dimension religieuse des patients à l’hôpital ? L’objectif de cet épisode sera de présenter comment se matérialisent, dans le quotidien de services hospitaliers, et notamment dans les salles d’urgences, la gestion du droit à la liberté de religion des patients.
Pour répondre à ces questions, nous recevrons aujourd’hui Bertrand Lavoie, Professeur adjoint à la Faculté de Droit de l’Université de Sherbrooke. Chercheur régulier au Sodrus, il a développé une expertise sur les questions d'accommodements raisonnables. Depuis 2018, ses recherches portent sur le pluralisme des valeurs dans le secteur de la santé, en particulier dans les salles d'urgence. En collaboration avec plusieurs équipes médicales, Bertrand Lavoie œuvre à répondre aux défis que pose la diversité ethnoculturelle et religieuse au partenariat patient.
Depuis plus d’une cinquantaine d’années, les populations autochtones du Canada sont engagées dans une démarche de réappropriation des acquis perdus dans le sillon du colonialisme. Cette action se retrouve à travers les multiples revendications territoriales et autonomistes ou les manifestations ou les protestations ponctuelles. Mais on la retrouve également dans une réactualisation de la culture et de la spiritualité dites traditionnelles à des fins identitaires. C’est ce dernier phénomène que nous souhaitons aborder dans cette émission, à la lumière des démarches de définition identitaire de la composante religieuse à l’œuvre au sein des communautés autochtones du Canada. En voulant s’affranchir de l’héritage colonial et de la déstructuration qu’il a engendrée, l’objectif affiché des communautés autochtones est de retrouver une cohérence sociale et une fierté à l’échelle des collectivités, un premier pas nécessaire vers l’aspiration à l’autodétermination. Ce processus de guérison appelle, entre autres, une mobilisation de la culture traditionnelle et de la spiritualité en particulier afin de redéfinir une identité signifiante. Toutefois, ces communautés sont désormais pluralistes sur le plan religieux alors que l’on peut retrouver, côte-à-côte, des adeptes des spiritualités traditionnelles, des catholiques, des anglicans, des évangélistes, ou encore des pentecôtistes.
Dans ce contexte, quels défis cette diversité religieuse pose pour la définition d’une identité culturelle et religieuse collective chez les peuples autochtones au Canada ? Peut-on parler de l’existence d’une spiritualité pan-indianiste ?
Telles seront, entre autres, les questions qui seront abordées dans cette émission. Pour y répondre, mon invité d’aujourd’hui sera Claude Gélinas, Professeur titulaire en éthique appliquée à la Faculté de philosophie de l’Université de Sherbrooke. Il est également chercheur régulier au SoDRUS.
Dans nos sociétés séculaires, le religieux a souvent été réduit au déclin supposé de la religion dans les modes de régulation des rapports sociaux. Pourtant, de nombreux.euses chercheur.euse.s ont soulignés que la diminution du pouvoir religieux dans la société ne confirme pas pour autant un rejet de croyance et d’attachement identitaire. Il existerait même une certaine vitalité religieuse toute moderne, qu’il convient de saisir en rendant compte notamment de ce que qu’est le religieux contemporain, et comment se vit-il au travers les pratiques et le vécu des personnes aujourd’hui.
L’anthropologie des religions est justement une des multiples disciplines des sciences des religions qui viennent renouveler l’approche des faits religieux afin de mieux comprendre ce qui se joue aujourd’hui quand on parle des religions et du religieux. Quelle est la spécificité de la démarche anthropologique ? Comment se mène une recherche en anthropologie des religions ?
Pour répondre à ces questions et bien d’autres encore, j’accueille aujourd’hui Raphaël-Mathieu Legault-Laberge. Raphaël-Mathieu est coordonnateur et chercheur partenaire au Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke (SoDRUS). Il est également professeur associé et coordonnateur académique au Centre d’études du religieux contemporain de l’Université de Sherbrooke (CERC). Il vient présenter entre autre son dernier ouvrage Quatre essais d’anthropologie des religions, paru en avril 2022 aux Presses de l’Université Laval.