Recherche en géomatique
Une équipe étudiante en mission dans la Baie d'Hudson
Pour le deuxième été consécutif, une équipe du Département de géomatique appliquée, en collaboration avec des chercheurs et des chercheuses de l’Université de Toulouse (France) et du Minnesota, s'est rendue à Churchill dans le Nord du Manitoba.
Après un périple de 46 heures en train en partance de Winnipeg, l’équipe composée de géomaticiennes, géomaticiens, de géochimistes et de microbiologistes a posé ses valises chargées de matériel dans la communauté de Churchill, dans les basses terres de la Baie d’Hudson. Il s’agit de la deuxième plus grande étendue de tourbières en zone de pergélisol au monde; les lacs y sont nombreux et la biodiversité est riche et variée.
Le terrain c’est une des raisons si ce n’est LA raison qui fait que j’adore ce que je fais. J’avais hâte de retourner à Churchill une seconde fois, c’est vraiment une chance et je me suis préparée toute l’année. Y retourner m’a permis d’affiner mon regard sur le paysage que j’observe. J’ai gagné en confiance pour le carottage des lacs et les carottes sont vraiment belles! J’ai hâte de les analyser.
Lucile Cosyn Wexsteen, étudiante au doctorat en télédétection
Le but de la mission : échantillonner des dépôts de tourbe gelée, des sédiments lacustres et de mares, de l’eau et des gaz issus de différents systèmes aquatiques et terrestres, et effectuer des relevés de terrain par drone. Après analyse, l’équipe a pour objectif de reconstituer l’accumulation du carbone dans les basses terres de la Baie d’Hudson ainsi que la dynamique de son système hydrologique induit par les changements climatiques au cours des derniers siècles. Les données serviront aussi à prédire les effets des changements climatiques actuels et futurs sur le devenir de ces écosystèmes.
La préparation pour le terrain est passée par l’apprentissage de nouvelles compétences avec l’École de limnologie hivernale du GRIL et l’École d’été « Drones et télédétection environnementale ». Grâce à ces écoles intensives, le groupe de recherche à ajouté de nouveaux protocoles sur le terrain : la récupération de l’eau contenue dans les carottes de sédiments lacustres et le relevé par drone.
C’était aussi l’occasion de rencontrer d’autres chercheurs qui travaillent dans la zone et discuter de vive voix avec nos collaborateurs. Résultat des courses : cette mission est passée beaucoup trop vite!
Encore une fois, les basses terres de la Baie d’Hudson en ont mis plein la vue à l’équipe franco-canadienne. En plus des échantillons, l’équipe ramène de merveilleux souvenirs : aurores boréales les soirs où le ciel était dégagé, ours polaires et ours brun et même des bélugas!