Composition et musique à l’image
Une trame sonore de jeux vidéo avec l’OSS
Avoir la chance de travailler avec un orchestre pour réaliser un projet de composition est une expérience que plusieurs étudiantes et étudiants en composition musicale aspirent à vivre un jour. La composition de pièces musicales pour un jeu vidéo ou encore pour une trame sonore de film est le genre de projet qui en fait rêver plus d’un.
C’est le cas de Corinne Philippon et Gabriel Campos-Santos, étudiants en dernière année au cheminement en composition et musique à l’image qui ont pu vivre cette expérience unique dans le cadre de leur parcours scolaire. En partenariat avec l’Orchestre symphonique de Sherbrooke (OSS), les deux étudiants ont eu la chance de composer de la musique orchestrale pour différentes scènes de jeux vidéo développés par les étudiantes et les étudiants du DESS en développement du jeu vidéo de la Faculté des sciences. Ces compositions furent ensuite interprétées par l’OSS, dirigé par le chef Stéphane Laforest.
« C’est une expérience très enrichissante », note Corinne Philippon, finissante au baccalauréat en musique. « Toutes les notions acquises dans le baccalauréat m’ont permis d’assurer le succès de cet enregistrement. Je me sentais réellement prête à faire face à toutes éventualités et à gérer les imprévus. »
Les pièces furent enregistrées directement dans les nouvelles installations de l’École de musique de l’Université de Sherbrooke pour être ensuite intégrées aux jeux vidéo auquels elles étaient destinées.
« Il s’agit de la dernière étape dans le parcours des étudiants en composition. C’est une étape lors de laquelle ils sont appelés à remplir une commande précise et réelle en lien avec l’ambiance sonore d’un jeu », explique Thierry Pilote, chargé de cours à forfait responsable de la théorie appliquée et de la pratique en composition à l’École de musique.
Se préparer au marché du travail
Le travail des deux étudiants en musique consistait d’abord à recueillir les demandes des concepteurs de jeux afin de bien cibler leurs besoins. La compositrice et le compositeur ont ensuite produit différentes maquettes de propositions musicales afin de donner un aperçu des pièces et d’obtenir une approbation. Il leur fallait ensuite planifier le niveau des compositions pour une séance d’enregistrement de 30 minutes avec l’OSS en lecture à vue.
« Cette expérience colle à la réalité du marché du travail. J’ai eu des discussions très instructives avec le chef Stéphane Laforest et j’ai reçu plusieurs commentaires forts pertinents de la part des interprètes », souligne Corinne Philippon. « C’est assez spécial d’entendre nos compositions jouées par des musiciennes et des musiciens professionnels. Pour ma part, c’est une première et je considère que c’est un atout pour mon portfolio. »
Ce partenariat démontre bien la nouvelle vision de l’École de musique dans son approche pédagogique professionnalisante. Lancée à l’automne 2018 simultanément avec les nouvelles installations, cette approche orientée vers la pratique et la mise en situation en milieu de travail a déjà charmé les nouveaux étudiants.
« Le but est de permettre aux étudiantes et aux étudiants d’apprendre à interagir et collaborer avec des professionnels du milieu. Le compositeur doit servir l’équipe de création de jeux, mais il peut aussi être un guide pour l’exploration musicale », explique Thierry Pilote.
Les classes de maîtres et les collaborations avec les acteurs du milieu musical sont appelées à se multiplier dans les années à suivre. Ce genre de projet est loin d’être le dernier pour l’École de musique qui souhaite en faire une norme au sein de son cursus.