Supervision : une relation de confiance
La supervision est un processus relationnel complexe qui repose sur une relation de respect, de collaboration et de confiance mutuelle.
Elle comporte différentes fonctions en lien avec la pédagogie, le soutien au développement professionnel, l’évaluation ainsi que l’éthique et la déontologie (protection du public).
La supervision s’appuie sur un processus continu d’échanges et de rétroactions permettant l’élaboration d’une pensée réflexive face à soi et sa pratique.
La personne superviseure et la personne supervisée doivent s’engager activement et intentionnellement pour faciliter le développement d’une alliance de travail de qualité basée sur la confiance mutuelle.
Présenter explicitement les différents paramètres de la supervision et inviter la personne supervisée à participer à cet échange afin de s’assurer de répondre à ses besoins et à ses attentes.
Solliciter une rétroaction authentique de la part de la personne supervisée en demandant régulièrement son avis et en se montrant ouvert à ses commentaires.
Traiter les résistances de la personne supervisée de manière productive en les considérant comme inhérentes au processus de développement professionnel.
Aider la personne supervisée à s’approprier et à gérer de manière adéquate ses états internes pouvant affecter son développement et la relation de supervision (exemple : anxiété de performance).
Aborder les tensions, les ruptures d’alliance ou les situations plus conflictuelles d’une façon productive dans une optique d’apprentissage.
Être sensible et conscient des facteurs personnels pouvant influencer la relation de supervision et de l’impact du rôle d’évaluateur de la personne superviseure.
Offrir régulièrement et de façon diversifiée de la rétroaction en lien avec la progression de la personne supervisée.
Inviter la personne supervisée à participer activement à son évaluation par différents moyens, dont l’auto-évaluation.
Rendre explicite, l’implicite!
L’entente de supervision constitue une pratique efficace pour établir et maintenir les paramètres entourant la relation et le contexte de supervision. Elle regroupe l’ensemble des aspects importants à discuter et permet d’orienter rapidement le travail de la personne supervisée, d’avoir une compréhension partagée des différentes fonctions de la supervision et d’obtenir le consentement éclairé de la personne supervisée.
À la suite d’une récente recension des écrits, tel que recommandé par l’Ordre des psychologues du Québec, nous vous proposons un modèle d'entente de supervision adapté au contexte de la supervision au sein de nos programmes de doctorat. Ce modèle vous est proposé comme outil de travail et peut être bonifié selon vos besoins et votre cadre de travail.
Pour aider à rendre plus explicite la façon d’être, d’apprendre et de travailler de chacun, voici quelques pistes pouvant enrichir votre préparation.
Pour la personne superviseure, réflexion en lien avec :
- sa pratique actuelle comme psychologue;
- ses motivations à offrir de la supervision;
- le mandat reçu du programme d’études;
- ses outils d’accompagnement;
- ses stratégies pédagogiques;
- son style de superviseur.
Pour enrichir votre pratique, vous pouvez consulter et adapter ces fiches tirées de la formation Sherpa+ :
Quelles sont les stratégies à mettre en œuvre pour favoriser l’apprentissage de la personne stagiaire?
Comment s’assurer d’être prêt à accueillir une personne stagiaire dans son milieu?
Guide d’entretien afin de mieux connaître la personne stagiaire et d’établir les bases d’une relation pédagogique de confiance
Pour la personne supervisée, réflexion en lien avec :
- ses objectifs spécifiques d’apprentissage;
- ses façons d’apprendre;
- sa façon de recevoir la rétroaction et son rapport à celle-ci;
- ses forces connues et les défis anticipés;
- son niveau d’autonomie et ses attentes en termes de soutien;
- ses besoins et ses attentes face au processus de supervision;
- informations sur soi qu’il serait important que la personne superviseure sache.
Pour aider la personne superviseure à vous connaître, vous êtes invité à échanger avec elle quant au contenu de votre Bilan initial.
Le psychologue qui supervise doit rendre compte de son action professionnelle qu’est la supervision dans un dossier qu’il tient de son client (la personne supervisée), conformément au Règlement sur la tenue de dossiers et des cabinets de consultation des psychologues.
Il revient également à la personne superviseure d’en assurer la conservation, de voir à son utilisation et à sa transmission s’il y a lieu.
Le dossier de supervision propre à chaque personne supervisée devrait contenir les informations suivantes :
- données nominatives, dates des rencontres et signature;
- type de supervision (individuelle, individuelle en groupe, de groupe);
- plan de supervision et démarche entreprise;
- thèmes abordés;
- évolution de la personne supervisée en lien avec les objectifs définis;
- évaluations réalisées;
- ententes contractées;
- tout document relatif au consentement donné par la personne supervisée (contrat de supervision).
Il est aussi de la responsabilité de la personne superviseure de s’assurer que les dossiers clients du supervisé sont complets et conformes.
La personne superviseure doit :
- contresigner les différents rapports ou notes de fermeture en spécifiant la nature de son implication (superviseur.e, co-intervenant.e);
- signer les notes évolutives seulement si elle était présente à la rencontre;
- attester et signer globalement à la fin des notes évolutives qu'elle a revu l’ensemble du dossier et qu’il apparait conforme aux normes de l’Ordre des psychologues du Québec.
Pour s’aider dans sa tenue de dossier, la personne superviseure peut utiliser différents outils, comme le compte-rendu de séance de supervision.
Le codéveloppement est une méthode simple et structurée visant à améliorer la pratique et le développement professionnels. Cette méthode peut être utilisée par la personne qui supervise, qui assure alors le rôle d’animateur, dans le contexte de la supervision de groupe pour favoriser la pratique réflexive et la résolution de problèmes chez la personne stagiaire. Cette méthode contribue également au développement d’habitudes de collaboration et de partage des connaissances entre les pairs. Développé pour tous, ce guide de codéveloppement présente une synthèse des étapes de la méthode, des astuces pour l’animation et d’autres informations pertinentes.
En présence de problèmes ou de difficultés dans le cadre d’une activité de formation pratique (anxiété importante, apprentissage difficile, relation tendue dans le cadre de la supervision, etc.) la première chose à faire est d’ouvrir rapidement le dialogue entre la personne superviseure et la personne supervisée afin de favoriser la communication et l’identification de solutions possibles. À ce propos, l’entente de supervision vient définir dès le début de la relation de supervision les mécanismes prévus en cas de préoccupations de la part de la personne supervisée ou superviseure.
Si les préoccupations de l’une ou l’autre des parties persistent malgré les pistes de solutions mises en place, nous vous invitions à entrer en contact avec les responsables de la formation pratique de votre cheminement d’études.
Quoi faire quand une personne supervisée éprouve des difficultés ?
Si la personne superviseure constate des difficultés en lien avec le développement de certaines compétences, elle se doit, dans son rôle d’accompagnateur/évaluateur, d’aviser la personne supervisée dans les meilleurs délais, dans un langage clair et constructif. Elle doit s’assurer que la personne étudiante comprend les défis identifiés et travailler avec elle à mettre en place des moyens pour l’aider à corriger la situation. Elle doit également en informer la personne responsable de la formation pratique du cheminement d’études qui pourra venir soutenir les deux parties dans cette démarche et s’assurer que tout est mis en place pour favoriser le développement des compétences de la personne étudiante.
Responsables de la formation pratique
Cheminement PTO et CA : Mylène Ouellet
Cheminement psychologie de l’enfant, de l’adolescent et des parents : Julie Camiré