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Pénurie de main-d'œuvre dans le secteur de la santé

L'UdeS et trois établissements en santé de l'Estrie se mobilisent

Mario Roy, titulaire de la Chaire d'étude en organisation du travail de la Faculté d'administration; Patricia Gauthier, directrice générale du CHUS; Pierre Latulippe, directeur général du CSSS du Granit; Carol Fillion, directeur général du CSSS-IUGS; et Roger Noël, doyen sortant de la Faculté d'administration.
Mario Roy, titulaire de la Chaire d'étude en organisation du travail de la Faculté d'administration; Patricia Gauthier, directrice générale du CHUS; Pierre Latulippe, directeur général du CSSS du Granit; Carol Fillion, directeur général du CSSS-IUGS; et Roger Noël, doyen sortant de la Faculté d'administration.
Photo : Michel Caron

Le secteur de la santé fait face à une pénurie de main-d'œuvre de plus en plus préoccupante. Devant ce constat, la Chaire d'étude en organisation du travail de l'UdeS et trois établissements en santé de l'Estrie ont décidé d'unir leurs efforts pour pallier cette situation et continuer d'améliorer l'accessibilité, la continuité et la qualité des soins et services à la population tout en diminuant la pression sur le personnel. Le projet vise à générer de nouvelles idées sur les façons d'organiser le travail en réseau et à les expérimenter sur le terrain. Ce travail de recherche-action permet aux chercheurs et aux praticiens de résoudre ensemble des problèmes et d'apporter des changements dans les milieux.

Le projet est mené en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), le Centre de santé et des services sociaux-Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke (CSSS-IUGS) et le Centre de santé et des services sociaux du Granit (CSSS du Granit).

Communauté stratégique

Au cours des deux prochaines années, la Chaire d'étude en organisation du travail poursuivra l'expérimentation de cette nouvelle approche de changement : la communauté stratégique. Cette structure ad hoc de transformation sera composée d'une douzaine de personnes reconnues du milieu qui sont directement impliquées dans la prestation de soins et de services auprès d'une clientèle cible.

Le mandat de la Chaire consistera à générer, à expérimenter et à évaluer des initiatives de transformation de l'organisation du travail tout au long du continuum de soins, en ciblant en particulier les activités ayant une incidence entre les établissements.

«Contrairement à l'approche traditionnelle où la haute direction implante des changements vers le bas, la communauté stratégique utilise les intervenants sur le terrain pour imaginer, mettre en place et évaluer des idées nouvelles d'organisation du travail», explique Mario Roy, titulaire de la Chaire.

Des changements concrets sont attendus, notamment l'instauration de nouvelles pratiques à l'ensemble du réseau et l'élimination de dédoublements d'activités entre les établissements. Pour ce faire, l'équipe de la Chaire d'étude en organisation du travail bénéficie d'une subvention de 250 000 $ de la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé.

«Nous souhaitons transférer ces nouvelles pratiques auprès d'autres partenaires, dit le professeur Roy. En effet, cette expérience et les résultats qui en découlent devraient permettre à tout regroupement régional d'établissements de santé au Canada d'appliquer l'approche de la communauté stratégique.»

La directrice générale du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, Patricia Gauthier, ajoute : «Le projet dans son ensemble s'avère un fructueux partenariat pour la santé et le milieu de l'éducation en créant une synergie jamais atteinte auparavant entre ses collaborateurs.»

Des résultats probants en oncologie et soins palliatifs

Déjà en 2007, à la demande des trois mêmes partenaires, la Chaire d'étude en organisation du travail avait expérimenté une première fois un tel processus pour les services offerts en oncologie et en soins palliatifs.

«Ce premier projet en oncologie et soins palliatifs a permis la mise en place d'équipes de soins stables qui ont eu des effets positifs sur la clientèle et le personnel impliqué, mentionne Patricia Gauthier, ce qui a diminué la pression sur le personnel en pénurie et amélioré la continuité de services pour la clientèle.» Ce projet avait été rendu possible grâce à un financement de 500 000 $ du ministère de la Santé et des Services sociaux.

«Les travaux débutés en oncologie tendent à démontrer que cette approche constitue un levier puissant pour introduire rapidement des améliorations notables dans le fonctionnement entre les intervenants des divers établissements sur le terrain», conclut Mario Roy.