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L'IRECUS au Nunavik

Collaboration spéciale : Marie-Ève Fortin et André Martin

En décembre dernier, deux membres de l’équipe de l’IRECUS, Marie-Ève Fortin et André Martin, accompagnés de deux universitaires de l'Universidad de Chile du Chili, Mónica Rodriguez et Cristina Barria, se sont rendu à Kuujjuaq et à Kansiqsualujjuaq (George River) pour connaître l'expérience des coopératives du Nord du Québec et établir les bases d’un projet de partenariats coopératifs autochtones entre la Fédération des coopératives du Nouveau Québec et deux communautés chiliennes : les Mapuches du sud du pays et les Aymaras du Nord chilien. Le voyage de décembre fait suite à une première mission réalisée en octobre dernier par deux Inuits de Kuujjuaq qui se sont rendu au Chili visiter les deux régions autochtones, présenter le modèle coopératif du Nunavik, le rôle de la Fédération des coopératives du Nouveau Québec et constater plus concrètement le travail conjoint à réaliser.

Le but du projet de partenariats est de permettre aux autochtones du Chili de mieux comprendre le modèle coopératif inuit développé, avec succès, par la Fédération des coopératives du Nouveau Québec pour les 14 communautés qu'elle dessert. Un tel échange permettrait de consolider les associations autochtones chiliennes existantes satisfaisant ainsi leurs aspirations propres et leurs besoins économiques, sociaux et culturels. Rappelons que la coopérative est une entreprise économique qui fait la promotion explicite d’une anthropologie particulière ainsi que de valeurs fondamentales comme la prise en charge et la responsabilité personnelles et mutuelles, la démocratie, l’éducation, l'égalité, l'équité et la solidarité.

Depuis cinq ans, l’IRECUS travaille conjointement avec PRO ASSOCIA de l’Universidad de Chile sur des projets d’éducation et de recherche pour les coopératives. C’est à partir du projet actuellement en cours «Formation en gestion des coopératives» associant l'IRECUS et PRO ASSOCIA, financé par l'Agence canadienne de développement international (ACDI) dans le cadre des projets de partenariats universitaires en coopération et développement, que l’idée d’établir des contacts privilégiés entre coopératives autochtones du Nord québécois et du Chili est née. Puisque l’IRECUS possède une expérience riche et pertinente dans l’exécution de projets de coopération internationale, l’Institut mettra à contribution son expertise pour aider la FCNQ à formuler le projet et à s’outiller, au besoin, pour la coordination de ses activités futures au Chili. Son rôle en sera un d’appui technique.

Le voyage du mois de décembre dernier nous a donc permis d'une part de rencontrer et d'échanger avec les membres de deux coopératives, mais surtout, de découvrir un monde fascinant : le Nord québécois regorge d’une richesse humaine discrète, d’une culture ancestrale vivante, d’un art reconnu de part le monde, d’une géographie particulière et d’une température arctique évidemment saisissante. Bref, un ensemble qui interpelle ses visiteurs et qui secoue par le choc culturel provoqué. Côtoyer sommairement le Nunavik, c’est déjà l’aimer un peu… Cette expérience nous a aussi permis de saisir encore un peu plus toute la grandeur de la culture humaine quand à la même table se rencontrent et se rencontreront probablement des gens aux horizons complètement différents mais partageant un idéal commun : celui de voir l’avènement d’une société plus équitable et plus conviviale.