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Autoroutes du cerveau : les spécialistes connectés aux quatre coins du monde grâce au leadership de l’UdeS

Le professeur Maxime Descoteaux (à droite) et le stagiaire postdoctoral Graham Little (à gauche) ont cofondé avec d'autres experts du domaine la Société internationale pour la tractographie.
Le professeur Maxime Descoteaux (à droite) et le stagiaire postdoctoral Graham Little (à gauche) ont cofondé avec d'autres experts du domaine la Société internationale pour la tractographie.
Photo : Michel Caron - UdeS

La création d’une société savante de tractographie dirigée à l’UdeS par le professeur Maxime Descoteaux va accélérer les découvertes et les connaissances en matière d’imagerie de la connectivité du cerveau.

La connaissance de l’anatomie et du fonctionnement du cerveau humain a fait d’énormes progrès depuis les dernières décennies, mais plusieurs mystères demeurent. Un des outils utilisés pour comprendre la façon dont le cerveau est fait et notamment comment il est connecté est la tractographie. C'est une technique d’imagerie médicale qui permet de créer des images en trois dimensions des grandes voies de communication du cerveau, les réseaux de connexions ou le « connectome ».

Cet outil en développement pourra permettre de grandes avancées en sciences et en médecine, puisque les images pourront nous aider à mieux comprendre et identifier des pathologies, telles que l’Alzheimer, la sclérose en plaques ou des troubles de santé mentale. Afin d’accélérer les découvertes et le partage des connaissances, des spécialistes de recherche ont décidé de se regrouper. À l’initiative du professeur Maxime Descoteaux, une nouvelle société savante regroupant des personnes expertes dans le domaine a ainsi vu le jour en juin 2024 : la Société internationale pour la tractographie.

Une société savante est une organisation universitaire ou professionnelle regroupant des personnes expertes et passionnées d'un domaine spécifique, favorisant la recherche, l'échange de connaissances et la promotion des avancées dans ce domaine.

Le professeur Maxime Descoteaux voit les choses en grand pour l'avenir de la société savante. 
Le professeur Maxime Descoteaux voit les choses en grand pour l'avenir de la société savante. 
Photo : Michel Caron - UdeS

Pour la première fois, nous voulons réunir des experts autour du sujet de la tractographie du cerveau. Un des objectifs de la société savante est de mieux former et communiquer la recherche, afin de faire adopter ses avancées en industrie et en clinique. Nous voulons créer une plateforme de collaboration, d'échange de connaissances, de formation de futurs tractologues (radiologue spécialisé en tractographie) et de développement de la tractographie.

Professeur Maxime Descoteaux

Un premier pas franchi

C’est en Corse en mars 2024 que les premiers jalons du projet de la Société internationale de tractographie ont été placés. Cinquante expertes et experts de partout sur la planète se sont réunis pour discuter de l’avenir de la tractographie. Des gens des domaines de l’imagerie, de la neuroanatomie, de la clinique et d’autres disciplines connexes se sont rencontrés pour discuter des algorithmes de tractographie et de leurs applications en sciences de la santé, notamment pour le diagnostic et le traitement de maladies.

C'est en mars 2024 que les premiers jalons du projet de la Société internationale de tractographie ont été placés, lors d'une rencontre en Corse réunissant une cinquantaine de spécialistes du domaine.
C'est en mars 2024 que les premiers jalons du projet de la Société internationale de tractographie ont été placés, lors d'une rencontre en Corse réunissant une cinquantaine de spécialistes du domaine.

Photo : Fournie

Lors de la rencontre de mars, nous avons discuté des objectifs de la société et de comment nous entrevoyons l’avenir de la tractographie. Historiquement, de grandes choses ont été accomplies dans de tels consortiums, et les collaborations internationales animées par la société nous mèneront vers des avancées concrètes en matière de santé du cerveau humain. Par exemple, l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), fondée en 1954, a joué un rôle crucial dans l'avancement de la science moderne en menant le projet du Grand collisionneur de hadrons, ce qui a conduit à la découverte du boson de Higgs en 2012, confirmant ainsi des prédictions fondamentales du modèle standard de la physique des particules.

Laurent Petit, Directeur de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique, Université de Bordeaux, cofondateur de la société savante

Vers un observatoire de la connectivité structurelle du cerveau

L'objectif de la société savante est d'observer la connectivité du cerveau sous toutes ses couleurs.
L'objectif de la société savante est d'observer la connectivité du cerveau sous toutes ses couleurs.
Photo : Michel Caron - UdeS

Un des projets de la Société internationale pour la tractographie est notamment de créer un observatoire virtuel de la connectivité du cerveau, soit une plateforme et un réseau de chercheuses et chercheurs partageant leurs données et dissections virtuelles, afin d’augmenter les possibilités de navigation, de questionnement et d’exploration de l’anatomie du cerveau et de ses fonctions.

Nous voulons fonctionner un peu comme les observatoires de l’espace : les télescopes internationaux partagent leurs données grâce à des partenariats et des collaborations mondiales qui visent à maximiser l'utilisation des ressources astronomiques. Ces initiatives permettent aux chercheurs du monde entier d'accéder aux données, favorisant ainsi la découverte scientifique et l'innovation. Pour les données du cerveau, à ce jour, l’information que nous avons est fragmentée. Avec un observatoire virtuel de la connectivité du cerveau, nous pourrons comparer des données de partout dans le monde et comprendre quelles sont les similitudes et les différences de notre cerveau selon une pléthore de facteurs, tels que l’environnement, la culture, la langue, le genre, l’âge et, bien entendu, certains diagnostics.

Professeur Flavio Dell’Acqua, King’s College London, Royaume-Uni, cofondateur de la société savante

Selon Alexander Leemans, cofondateur, la société offre un contexte parfait pour faire avancer les connaissances et former du personnel hautement spécialisé :

Une société savante permet de mettre en commun les connaissances, mais nous aussi encourage à confronter de nouvelles idées et façons de faire. Aussi, la formation au sein de la société est importante : nous allons former des radiologues spécialisés en tractographie afin de faire avancer la médecine personnalisée.

Professeur Alexander Leemans, University Medical Centre Utrecht, Pays-Bas, cofondateur de la société savante

Maxime Descoteaux et Graham Little espèrent que ce projet révolutionnera la tractographie.
Maxime Descoteaux et Graham Little espèrent que ce projet révolutionnera la tractographie.
Photo : Michel Caron - UdeS

La société encourage un partage de connaissances et des collaborations multidisciplinaires uniques :

La société formera une nouvelle génération de chercheurs et d’experts qui feront avancer le domaine de la tractographie. En prenant part à la société, les scientifiques et cliniciens du futur pourront communiquer, s’entraider et collaborer avec des partenaires de l’industrie et de nombreux experts mondiaux en neuroanatomie, en développement d’algorithme de tractographie et en applications cliniques.

Graham Little, Ph. D., postdoctorant et cofondateur de la société savante

La Société internationale de tractographie vise à recruter, à terme, plus de 2000 membres.

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