Journées des sciences humaines 2017
Des chants de gorge inuits aux humanités numériques
Peu d’évènements permettent de se plonger dans le monde des jeux vocaux inuits, où deux femmes exécutent leurs prouesses vocales afin de prouver leur fertilité, ou encore de discuter des enjeux soulevés par l’évolution des humanités numériques. Cependant, très prochainement, un évènement de ce genre sera présenté au Centre culturel de l’UdeS.
Du 7 au 9 mars prochain, la Faculté des lettres et sciences humaines présentera la 2e édition des Journées des sciences humaines. De la gérontologie à l'auteure Anne Hébert en passant par le féminisme et les sophistes, les sujets abordés seront des plus variés, mais aussi des plus intéressants. Ayant pour objectif la valorisation des différentes disciplines en lettres et en sciences humaines, cette seconde édition offrira la possibilité de découvrir le savoir-faire et les réalisations de chercheuses et de chercheurs dans ces domaines. Conférences, expositions, tables rondes, projections… Il y en aura pour tous et pour tous les goûts.
Toutes ces activités sont gratuites!
Voici un bref aperçu de la programmation :
Le Katajjaq, un bref regard anthropologique et musical des chants de gorge inuits - 9 mars
Venez découvrir les chants de gorge inuits! Vous pourrez, pour un court instant, vous plonger dans le monde de ces jeux vocaux où deux femmes exécutent leurs prouesses vocales afin d'établir celle qui est la meilleure et la plus fertile d'entre elles.
On pourra y entendre une performance instrumentale de l'œuvre Fertility Rites, de Christos Hatzis, dont la bande magnétique d'accompagnement renferme des chants de gorge inuits. Par la suite, il y aura une courte conférence illustrant la portée anthropologique qu'ont les chants de gorge au sein de la communauté inuits. [Lire l'article à ce sujet pour en savoir davantage]
Mario Boivin, professeur, École de musique, Université de Sherbrooke
Claude Gélinas, professeur et directeur, Département de philosophie et d’éthique appliquée, Université de Sherbrooke
Humanités numériques et sciences humaines : enjeux disciplinaires et interdisciplinaires - 7 mars
Nous sommes à l'ère des plateformes numériques interactives, du moissonnage des données des médias, du Web sémantique, etc. Nous sommes à l'ère des humanités numériques. Cette table ronde, réunissant les professeurs François Claveau, Sylvain Rocheleau et Léon Robichaud, portera sur les enjeux que soulèvent, dans une perspective disciplinaire et interdisciplinaire, les humanités numériques. Suivra une discussion ouverte avec les personnes présentes à la rencontre. [Lire l'article à ce sujet pour en savoir davantage]
François Claveau, professeur, Département de philosophie et d’éthique appliquée, Université de Sherbrooke
Sylvain Rocheleau, professeur, Département des lettres et communications, Université de Sherbrooke
Léon Robichaud, professeur, Département d'histoire, Université de Sherbrooke
Animée par Patrick Snyder, professeur, Département d'histoire, Université de Sherbrooke
La recherche en sciences humaines à l'heure de l'austérité : obstacles et solidarités - 9 mars
Cette table ronde abordera plusieurs problèmes liés aux mesures actuelles d'austérité budgétaire et à la perspective entrepreneuriale qui les sous-tend. L'accent sera mis sur les dimensions économiques et législatives de ces mesures et sur les solidarités (entre disciplines, facultés, catégories de personnel) qui, d'hier à aujourd'hui, se dégagent pour y faire face.
Animée par Anthony Glinoer, cette table ronde permettra à plusieurs experts de se prononcer. Michel Seymour est professeur titulaire au Département de philosophie de l’Université de Montréal. Il est notamment l’auteur de L’institution du langage (2005), Profession : philosophe (2006) et Une idée de l'université. Propositions d'un professeur militant (2013). Pierre Hébert est, quant à lui, professeur retraité de l'Université de Sherbrooke. Spécialiste de l'histoire de la censure, il s'est par ailleurs longtemps impliqué au sein du SPPUS et de la FQPPU, dont il a écrit l'histoire. Philippe Hurteau, chercheur à l'IRIS, est politologue et complète actuellement un doctorat à l'Université d’Ottawa en pensée politique. Ses travaux s'attardent à mieux comprendre les transformations néolibérales de l'État et du marché du travail.
Michel Seymour, professeur, Département de philosophie, Université de Montréal
Pierre Hébert, professeur retraité, Université de Sherbrooke
Philippe Hurteau, chercheur, IRIS, politologue
Animée par Anthony Glinoer, professeur, Département des lettres et communications, Université de Sherbrooke
De briques et d'idées : imaginer la maison intergénérationnelle de demain - 8 mars
Atelier de travail collaboratif de deux heures réunissant des chercheurs et des citoyens sherbrookois dans l'objectif d'imaginer une maison « kangourou » idéale, soit un modèle d'habitation intergénérationnel valorisant le développement de liens entre des aînés et des étudiants universitaires de Sherbrooke. Cette activité est organisée par le Laboratoire vivant ami des aînés du Centre de recherche sur le vieillissement.
La « maison kangourou » est une expression décrivant un modèle d'habitation où jeunes et ainés habitent sous un même toit. Ce modèle australien, de plus en plus populaire en Belgique, constitue une stratégie innovante – avec ses espaces partagés et privés, sa philosophie valorisant l'entraide – en habitation, dont le Québec pourrait s'inspirer afin de répondre à la fois aux besoins de certains individus ainés (sécurité, autonomie, rapprochement, etc.) ainsi qu'à ceux des jeunes adultes (soutien financier, soutien familial, mentorat, etc.). Sherbrooke, reconnue comme une ville amie des aînés et universitaire, accueillante et favorisant l'intégration de ses nouveaux résidents, a-t-elle le potentiel de devenir un chef de file dans l'habitation intergénérationnelle? Participez à un atelier collaboratif où les idées, audacieuses comme pragmatiques, constitueront peut-être les premières briques de la maison intergénérationnelle idéale. L'inscription est recommandée à jsh@USherbrooke.ca
Nathalie Delli Colli, professeure, École de travail social, Université de Sherbrooke
Un dialogue entre l’histoire et la littérature : Anne Hébert et l’héritage seigneurial - 7 mars
Anne Hébert naît en 1916, dans un Québec en voie d'entrer dans la modernité. Pourtant, la société d'alors continue d'être fortement imprégnée de réminiscences d'un régime seigneurial qui a survécu, à bien des égards, à son abolition (1854). Issue de deux éminentes familles seigneuriales, les Taché, d'origine bourgeoise, et les Juchereau-Duchesnay, d'ascendance noble, Anne Hébert appartient à deux lignées qui ont « fait » l'histoire du Canada-français. Les racines seigneuriales de sa famille se plongent dans le sol des régions de Kamouraska et de Portneuf. À Sainte-Catherine de Fossambault, où elle séjourne régulièrement, le manoir familial continue de symboliser une distinction sociale des membres de la famille. Dans la première moitié du 20e siècle, non seulement le lieu est-il encore habité par les siens, dont son cousin Hector de Saint-Denys Garneau, mais dans la seigneurie de Fossambault comme dans quelque 250 autres fiefs du Québec, on continue de payer des rentes seigneuriales, comme aux belles heures de la féodalité.
Produit dans le cadre des recherches menées sur l'identité et la mémoire seigneuriale par le professeur d'histoire Benoît Grenier, un documentaire sur le sujet sera présenté lors de cet événement. Ce film, réalisé par l'historienne et cinéaste Stéphanie Lanthier, chargée de cours en histoire et en politique appliquée, donne la parole à plusieurs témoins associés à l'univers seigneurial d'Anne Hébert, mais également à la spécialiste de l'œuvre de l'auteure, la professeure Nathalie Watteyne.
La projection sera suivie d'une discussion animée par la directrice du Centre Anne-Hébert, la professeure Patricia Godbout.
Benoît Grenier, professeur et directeur, Département d’histoire, Université de Sherbrooke
Stéphanie Lanthier, documentariste et chargée de cours, Département d’histoire et École de politique appliquée, Université de Sherbrooke
Patricia Godbout, professeure, Département des lettres et communications, Université de Sherbrooke
Nathalie Watteyne, professeure, Département des lettres et communications, Université de Sherbrooke