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Semaine de la recherche 2025

Sur le terrain de la justice sociale

Souvent méconnue ou mal comprise, la recherche en arts, lettres, sciences humaines et géomatique prend de multiples formes. Pourtant, elle est susceptible d’inspirer les chercheurs et chercheuses d’autres disciplines, par ses sujets, ses méthodes et ses approches, souvent originales et innovantes.

Afin de mieux faire connaître ses projets et les personnes qui les mènent, la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) organise une semaine de la recherche du 17 au 20 mars 2025. Elle se tiendra dans ses pavillons du Campus principal, sous le thème « Sur le terrain de la justice sociale ».

Toutes les activités auront lieu à l'Espace Anne-Hébert (A3-330).

Entrée libre

Sujet récurrent dans nos disciplines, la justice sociale est intimement liée à l’idée de changer le monde. La justice sociale, telle que définie par les Nations Unies, est fondée sur l'égalité des droits pour tous les peuples et la possibilité pour tous les êtres humains, sans discrimination, de bénéficier du progrès économique et social partout dans le monde. Avec ce thème, il est bien sûr question d'équité et de solidarité, mais aussi de dignité, de liberté d'expression et de développement durable.

Comment abordons-nous ce thème dans nos travaux, nos créations et nos collaborations? Dans nos objectifs et nos processus? Comment, et à quel moment, faire preuve de vigilance face aux injustices? Tant dans leur objet ou leur méthodologie que dans nos expériences ou nos sensibilités, nos créations et nos recherches contiennent des clés, des réponses, pour réfléchir aux divers aspects liés à ce thème et passer à l’action. Cet événement vise à les explorer et à les mettre en valeur.

  • Philippe Apparicio, professeur au Département de géomatique appliquée
  • Audrey Brassard, professeure au Département de psychologie
  • Benoît Grenier, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures à la FLSH
  • Isabelle Lacroix, vice-doyenne au développement et à l’international à la FLSH
  • Marie-Pier Luneau, professeure au Département des arts, langues et littératures
  • Fanie St-Laurent, adjointe à la direction à la FLSH

Pour nous écrire : recherche.flsh@USherbrooke.ca

Programmation

Lundi 17 mars

12 h à 13 h | SÉANCE 1 | Anim.: Pre Audrey Brassard (psychologie)

La géomatique de terrain en Arctique : entre le sublime et l’inconfortable

  • Pr Frédéric Bouchard (géomatique appliquée)
  • Lucile Cosyn, 3e cycle (géomatique appliquée)
  • Loek Pascaud, 2e cycle (géomatique appliquée)
  • Gaël Machemin, 2e cycle (géomatique appliquée)

On n’a généralement pas trop de mal à s’imaginer une géomaticienne ou un géomaticien au bureau, devant l’écran, à peaufiner une carte ou analyser une image satellite. Mais qu’en est-il du travail de terrain? Ça fait quoi, une personne qui fait de la recherche en géomatique en-dehors de son « environnement intérieur »? 

À chaque été, notre équipe de recherche fait son « pèlerinage » vers les paysages spectaculaires de l’Arctique canadien afin d’y effectuer toute une série de mesures et récolter divers échantillons. Un petit groupe s’envole vers l’ouest du Nunavut (Ikaluktutiak ou Cambridge Bay), tandis qu’un autre embarque dans le train, direction Churchill au nord du Manitoba, dans les immenses basses-terres de la Baie d’Hudson. 

Notre objectif est de comprendre et documenter les impacts des changements climatiques sur les écosystèmes naturels et les infrastructures nordiques, où vivent des communautés aux premières loges du réchauffement en Arctique. En collaboration avec ces communautés locales et certaines organisations gouvernementales comme Parcs Canada, nous ne reculons devant rien – moustiques, ours et autres représentants de la faune locale, manque de sommeil, sols mous presque « mouvants » – afin de réaliser nos objectifs scientifiques. Le tout, dans la bonne humeur autant que possible. Cette présentation s’attardera donc surtout au « géo » dans « géomatique ».

Dans la boîte noire de la Maison-Blanche : la recherche en archives présidentielles

  • Pre Karine Prémont (politique appliquée)

La professeure Prémont présentera le travail en archives qu'elle effectue au sein des bibliothèques des présidents des États-Unis, et ce, depuis plusieurs années. Elle expliquera brièvement le système des bibliothèques présidentielles, qui est unique en son genre et permet de conserver et de rendre accessible au public des millions de documents provenant de la Maison-Blanche, ce qui n’existe pas au Canada. La richesse de ces documents donne l’impression aux chercheuses et chercheurs d’entrer dans le Bureau ovale et de retracer le processus décisionnel des présidents, que ce soit sur des enjeux de politique étrangère, sur des questions de politique intérieure, lors des crises ou durant une élection. 

Il est donc possible de produire des analyses très éclairantes sur les décisions qui sont prises par les présidents, sur les rapports de force qui existent au sein de la Maison-Blanche, mais aussi sur les personnes qui exercent réellement de l’influence à différents moments d’un mandat présidentiel. Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la prise de décision aux États-Unis est l’une des plus transparentes au monde et c’est grâce, en bonne partie, à l’existence de ces bibliothèques.

16 h 30 à 18 h | SÉANCE 2 | Anim.: Pre Isabelle Lacroix (politique appliquée)

Allocutions :

  • Pr Jean-Pierre Perrault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures de l'UdeS
  • Pre Anick Lessard, doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines
  • Pr Benoît Grenier, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures 

Justice sociale dans le désert du Sahara : un terrain autour des récits et du vécu des nomades

  • Pr Adib Bencherif (politique appliquée)
  • Yacine Hamdi, 2e cycle (politique appliquée)
  • Audrey Tremblay, 2e cycle (politique appliquée)

Venez découvrir les résultats et observations collectés lors de recherches portant sur les nomades, plus particulièrement les Touaregs, au cours des périodes coloniale et postcoloniale. On s'y penchera tout d'abord sur la période coloniale et les différentes négociations entreprises par les nomades pour accéder à des ressources et à une forme de justice sociale au cours de cette période. En somme, à travers un ensemble de sources collectées lors de fouilles dans les archives coloniales françaises, l'équipe étudiante démontrera l'agencéité des populations nomades et leur capacité à influencer l'administration coloniale. 

La seconde partie de la présentation se focalisera sur le contexte postcolonial et la situation actuelle des Touaregs en milieu urbain, comme dans la ville saharienne de Tamanrasset et dans les sites de fixation et campements plus isolés dans le désert. En mobilisant les récits collectés et les observations relevées auprès des nomades dans le Sahara, on se penchera sur les politiques mises en œuvre par l'État algérien pour les intégrer, ainsi que les initiatives des Touaregs pour accéder à une justice sociale.

Étudier la neige arctique grâce à la géomatique et au partage du savoir traditionnel inuit

  • Josée-Anne Langlois, 3e cycle (géomatique appliquée)

Le projet de doctorat de Josée-Anne Langlois, codirigé par le Pr Alexandre Langlois et la Pre Cheryl Ann Johnson, s'appuie sur le partage du savoir traditionnel et local inuit avec des membres des communautés de l'Arctique canadien qu'elle a réalisé. L'objectif de son projet est de comprendre comment les changements climatiques affectent la neige et quelles sont les conséquences de ces changements pour le caribou de Peary, une espèce menacée de l'archipel arctique canadien. Venez l'entendre raconter le récit de ses recherches en Arctique!

Le projet Awikhiganisaskak : collaborer avec une communauté autochtone et travailler à la justice linguistique

  • Pr René Lemieux (arts, langues et littératures)
  • Philippe Charland, chargé de cours (arts, langues et littératures)

Le projet Awikhiganisaskak est une collaboration entre la nation abénakise, l'une des onze nations autochtones du Québec, et quelques chercheurs associés à l’Université de Sherbrooke. Se voulant une initiative pour la valorisation de la documentation des langues et cultures autochtones, la première phase du projet s’est surtout attardée à la langue abénakise (de la famille linguistique algonquienne). Face au déclin rapide des langues autochtones au cours du XXe siècle, l’abénakis n’y échappant pas, diverses initiatives de préservation ont été tentées par la nation, principalement à travers l’enseignement de la langue. Le projet Awikhiganisaskak s’est surtout concentré sur la cueillette et le traitement de la documentation écrite et orale en lien avec cette langue.

Un exemple du travail effectué par le projet Awikhiganisaskak, soit la transcription grâce à l’intelligence artificielle de manuscrits en langues abénakises, sera présenté. Les conférenciers expliqueront ensuite comment leur travail participe à la réclamation par les Autochtones de leurs langues ancestrales, un élément essentiel au respect de leurs droits linguistiques.

18 h à 19 h | Lancement d'une revue et vin d'honneur

18 h à 18 h 15

Lancement de la revue Recherche et politique appliquée (sous la direction du Laboratoire interdisciplinaire sur les risques et les crises)

18 h 15 à 19 h

Un vin d'honneur sera servi afin de célébrer le début de cette première édition de la Semaine de la recherche de la Faculté des lettres et sciences humaines.

Mardi 18 mars

12 h à 13 h | SÉANCE 3 | Anim.: Pr Philippe Apparicio (géomatique appliquée)

Les futurs possibles : impliquer les parties prenantes de la Zone d’innovation quantique sherbrookoise dans le développement technologique et son intégration sociétale grâce au projet Dialogues quantiques 

  • Karl Thibault, professionnel de recherche (Institut quantique)
  • Charles Verret, 2e cycle (politique appliquée)
  • Karen Poulin, 3e cycle (philosophie et éthique appliquée)

Le projet « Dialogues quantiques » cherche à anticiper les impacts sociétaux de l'intégration des technologies quantiques dans une approche intégrée basée sur un dialogue social. Pour ce faire, il rassemble les parties prenantes locales autour de la « Zone d'innovation quantique » de Sherbrooke, incluant les jeunes pousses en quantique, mais aussi des acteurs culturo-socio-économiques tels que le Cégep de Sherbrooke, la Chambre de commerce de Sherbrooke et PEPINES – Promotion des Estriennes pour une nouvelle équité sociale. L’inclusion de ces acteurs, qui ne participent pas directement à l’innovation technologique mais qui en ressentiront sans doute les impacts, offre un portrait éclairé des enjeux entourant l’intégration sociétale des technologies quantiques. 

Méthodologiquement, les rencontres de ce comité local sont basées sur le « Transformative Scenario Planning », où les personnes présentes anticipent des futurs possibles. La collecte de données consiste à mener et enregistrer ces conversations. L’anonymisation des données pose un défi lors du traitement et de l’analyse. De plus, l’interdisciplinarité des personnes mène à un défi constant de trouver un équilibre dans la maîtrise, profane ou experte, des questions abordées. Cet équilibre est apparu déterminant dans la capacité des personnes participantes à établir une compréhension mutuelle suffisante pour que chacun puisse contribuer au dialogue, par exemple avec l’établissement d’un vocabulaire commun. 

Le projet s’échelonne sur une durée de 3 ans afin de permettre aux conversations d’atteindre un niveau considérable et au groupe de développer une affinité. Rien n’assurant la motivation des partenaires à poursuivre la démarche à long terme et ce type de fonctionnement demandant un investissement important en temps, cet aspect de la conduite du projet représente le plus important défi à sa réussite. 

La traduction de ces données en outils de sensibilisation et de formation aux pratiques de recherche et d’innovation responsable sera aussi un défi considérable dans les prochains mois. 

Ce projet est dirigé par la Pre Isabelle Lacroix (politique appliquée) et le Pr Alexandre Blais (Institut quantique) et il est financé par le FQRNT, fonds STIMuleS. 

Passer des mots à l’action : la décolonisation de la recherche pour évaluer l’appropriation des outils de santé numérique dans un contexte de polycrise au Mali 

  • Pr Gabriel Blouin-Genest (politique appliquée, CIDIS)
  • Natalia Torres Orozco, professionnelle de recherche (CIDIS)
  • Jennyfer Boudreau, professionnelle de recherche (CIDIS)
  • Souleymane Sawadogo, expert en santé numérique (CIDIS)

Dans cette présentation, nous partagerons le parcours de recherche mené dans le cadre du projet Approtech sur l’appropriation des outils de santé numérique au Mali ainsi que les stratégies mises en place afin de favoriser une démarche décoloniale de la recherche. L’objectif est ici de mettre en lumière non seulement les résultats de l’étude, mais aussi le chemin parcouru pour les obtenir, qui s’inscrit dans une approche de décolonisation de la recherche. 

Ce projet a ainsi été mené dans 27 centres de santé au Mali afin de réaliser une collecte de données sur les usages et les défis rencontrés par les professionnels de la santé dans un contexte de polycrise. Quelques 130 entretiens semi-dirigés ont été réalisés.

Les principaux enseignements tirés du projet seront présentés, avec un accent sur les inégalités d’appropriation des outils numériques selon des facteurs tels que le genre, l’âge, le type de centre de santé et les conditions du terrain ainsi que leur potentiel d’amélioration de la qualité et de l’accès aux soins de santé dans un contexte qualifié de « polycrise ».

La collaboration étroite avec les partenaires locaux, selon une approche de décolonisation de la recherche, a permis de garantir une approche respectueuse des coutumes et des spécificités culturelles locales tout au long du projet. Cette collaboration a non seulement enrichi la qualité des données collectées, mais elle a également été essentielle pour l’interprétation des résultats en phase avec la réalité du terrain. 

Une évaluation rigoureuse, tenant compte des spécificités locales, s’avère essentielle pour adapter les projets de santé numérique aux besoins réels des communautés desservies et déployer effectivement une perspective décoloniale de la recherche. Cette présentation offrira ainsi une réflexion sur la décolonisation de la recherche en contexte réel, en soulignant l’importance de l’équité dans le processus de recherche même et la nécessité d’une approche sensible aux dynamiques locales pour réduire les inégalités.

16 h 30 à 17 h 30 | SÉANCE 4 | Anim.: Pr Emmanuel Choquette (communication)

Reconstituer une scène de crime du 18e siècle : du document au modèle 3D 

  • Pr Léon Robichaud (histoire)
  • Dominic Martin, 3e cycle (histoire) 

À l'époque de la Nouvelle-France, les dossiers des procès criminels apportent beaucoup de détails sur les événements. Il est toutefois difficile de les interpréter sans connaître la configuration des lieux. 

Dans le cas du meurtre de Jean Favre et de Marie-Anne Bastien en 1752, la modélisation en trois dimensions de la maison aide à mieux comprendre le déroulement des événements ainsi que les déplacements des victimes, de leur assassin et de leurs jeunes filles, qui ont échappé à la mort. Les témoignages ayant laissé de côté certains détails concernant la maison, un inventaire après décès permet de combler certaines lacunes et de mieux comprendre la relation entre les sources. Cette présentation fera mieux connaître la justice criminelle d’Ancien Régime, les archives judiciaires, leur interprétation et la démarche nécessaire pour passer du manuscrit à une représentation virtuelle.

La sciences ouverte : ouvrir la recherche en sciences humaines 

  • Pre Erin Nora Quirk (arts, langues et littératures)
  • Pr Julien Eychenne (arts, langues et littératures)

Les chercheuses et les chercheurs de toutes les disciplines adoptent de plus en plus de pratiques ouvertes de recherche et d’enseignement, telles que le pré-enregistrement des projets de recherche, le partage des données, la publication en libre accès ainsi que l'utilisation et le développement de ressources éducatives ouvertes. 

En plus d'améliorer la qualité des travaux académiques en termes de transparence, de reproductibilité et de collaboration, ces pratiques contribuent également à la justice sociale en démocratisant l'accès au savoir et en rendant le discours académique plus inclusif. C'est pourquoi les organismes de financement canadiens et québécois s’efforcent de favoriser l'adoption généralisée de ces pratiques, en subordonnant le financement à certaines d'entre elles (par exemple, la Politique de libre accès 2022 du FRQ). Pourtant, les chercheuses et chercheurs en sciences humaines peuvent se demander dans quelle mesure ces pratiques sont réalisables et applicables à leurs propres recherches et à leur enseignement. 

En effet, la science ouverte - la terminologie la plus largement utilisée - semble impliquer que ces pratiques sont limitées aux sciences. Les personnes conférencières soutiendront qu'au contraire, l'érudition ouverte est très pertinente, faisable et bénéfique pour les universitaires en lettres et sciences humaines.

Ils proposent de partager leurs propres expériences individuelles d'intégration et de transition des pratiques de recherche traditionnelles vers la pratique de l'érudition ouverte dans le domaine de la recherche sur le bilinguisme. Ils présenteront ensuite plusieurs exemples de recherche ouverte dans d'autres domaines des lettres et sciences humaines. Enfin, ils discuteront de quelques mesures initiales pratiques que l'on peut prendre pour intégrer la pratique de l’érudition ouverte dans la recherche, la publication et l'enseignement.

Mercredi 19 mars

12 h à 13 h | SÉANCE 5 | Anim.: Pre Louise Bienvenue (histoire)

La face cachée de la création musicale : les concerts comme espaces de représentation de l’égalité  

  • Pre Ariane Couture (musique)
  • Alexandra Maison, 1er cycle (musique)

Ce projet de recherche vise à analyser la programmation des organismes dédiés à la musique de création ainsi que les discours qui sous-tendent la représentation des œuvres des compositrices afin d'identifier des obstacles et des pratiques exemplaires envers l'égalité. 

Pour examiner la place des femmes en musique de création, il est essentiel de leur donner la parole pour comprendre leur trajectoire personnelle, comment elles sont soutenues (financièrement, technologiquement, humainement) et surtout leur perception de leur représentation en concert et dans les médias. La collecte des données consiste donc principalement en la réalisation d'entretiens. 

Toutes les étapes de cette recherche ont été réalisées par la chercheuse en musicologie, la Pre Ariane Couture, avec l'étroite collaboration de l'auxiliaire de recherche Alexandra Maison. Une veille documentaire préliminaire a permis d'identifier de grands thèmes par rapport au statut des compositrices, à l'évaluation de leur production, aux biais et stéréotypes vécus par les compositrices, mais aussi à des solutions mises en place par elles pour obtenir du succès dans leur carrière.

À partir des concepts clés dégagés par la veille documentaire, elles ont préparé un guide d'entretien. Puis, elles ont déposé une demande de certification éthique avant de passer à l'étape du recrutement des personnes participantes. À leur grande surprise, la principale difficulté liée à leur « terrain de recherche » se situe au niveau de la transcription des entretiens. Une partie des personnes participantes avaient des accents divers, autres que québécois : français métropolitain, anglais, espagnol, bulgare, roumain... Cela a rendu la transcription plus laborieuse, d'autant plus que les logiciels ne sont pas configurés pour comprendre le français québécois. 

À cela se sont ajoutés les acronymes, les noms propres et les termes techniques spécifiques au milieu musical. Il a donc fallu ajuster les méthodes de travail pour transcrire correctement les propos collectés. À terme, cette recherche offre une réflexion critique sur la programmation musicale qui a déjà de premières retombées puisque le chœur de l'École de musique a consacré son dernier concert entièrement aux œuvres de compositrices canadiennes et américaines.

À quoi ressemble une posture féministe en recherche? Mise en pratique d’une équipe en travail social  

  • Pre Annabelle Berthiaume, professeure (travail social)
  • Anne-Sophie Bordeleau, 2e cycle (travail social)
  • Victoria Vieira, 2e cycle (travail social)

Il est reconnu que les sciences sociales ont contribué et contribuent encore à ce jour à reproduire des inégalités sociales en recherche. L’action communautaire au Québec, pourtant majoritairement composée de femmes (intervenantes salariées, bénévoles, stagiaires et destinataires) n’échappe pas à cette dynamique - ces connaissances étant majoritairement développées par des hommes blancs (Berthiaume et al., 2022). En ce sens, la construction de la recherche est indissociable des relations de pouvoir, notamment la classe sociale, du genre et de la race, qui déterminent le rapport politique au monde de la recherche (hooks, 2000).

C’est dans cette perspective que les trois chercheuses se sont posées la question : à quoi ressemble une posture féministe en recherche? À partir de leur propre expérience d’équipe de recherche, elles déclineront cette posture de trois différentes manières dans cette présentation, soit dans (1) l’encadrement prof-étudiantes, où des pratiques collectives de collégialité sont mises de l’avant (financement SFIP-2024), (2) l’adoption de méthodologies rigoureuses et innovantes reconnaissant la partialité dans la construction des savoirs (par ex. Photovoice), et (3) le travail avec les publics concernés (parents, issus de la diversité sexuelle et de genre, stagiaires non-rémunérés, etc.).

D’abord, alors qu’il est difficile de s’identifier à l’action communautaire, notamment par la construction des savoirs par des hommes, le Laboratoire de socialisation scientifique mis sur pied par des professeures et professeurs de l’École de travail social constitue un lieu où il est possible de renverser cette dynamique. Ensuite, dans le cadre de leurs projets respectifs, l’intégration des savoirs féministes, notamment la théorie des points de vue situés, que permet l’encadrement favorise l’application de méthodologies féministes - une méthodologie rigoureuse qui, certes, demeure marginale (Blais et al., 2022). Enfin, dans un contexte universitaire, où elles sont en situation de pouvoir par leur posture, il leur revient de le redistribuer en donnant une voix aux personnes concernées, et ce, dans une visée de justice sociale (Wang et Burris, 1997). 

16 h 30 à 18 h | SÉANCE 6 | Anim.: Pr Benoît Castelnérac (philosophie)

La recherche multilingue : autodétermination, souveraineté des données et éthique de la traduction  

  • Pr Rafael Schögler (arts, langues et littératures)
  • Pre Audrey Canalès (arts, langues et littératures)

Dans cette présentation, les deux axes suivants seront explorés :

Traduction, recherche multilingue et inclusion
Nous illustrerons l’importance de la traduction dans la recherche multilingue et les milieux de recherche multilingues en raison du lien intrinsèque de la traduction avec la participation de communautés très diverses et la trouvabilité de la recherche contemporaine, notamment dans le contexte canadien. Nous évoquerons aussi diverses problématiques relatives à la traduction et à l’inclusivité.

Considérations éthiques à la croisée de la recherche et de la traduction
Nous proposerons une réflexion s’appuyant sur une série de questions et d’hypothèses fondamentales pour définir les liens entre l’éthique de la traduction et l’éthique de la recherche, que l’on étudie généralement séparément. Il s’agit notamment de réfléchir à la manière dont l’éthique de la traduction (qui, quoi, où et comment traduire sans engendrer de risques inutiles pour les parties impliquées) et l’éthique de la recherche (comment structurer nos processus pour éviter des risques inutiles pour les parties concernées) peuvent s’articuler, notamment dans le contexte canadien.

Bien-être au travail et rétention du personnel du secteur de la santé : exploration du rôle de l’autonomie, de la reconnaissance et de l’engagement affectif

  • Audrey Adam, 1er cycle (psychologie)
  • Audrey Bégin, 1er cycle (psychologie)
  • Marie-Claude Frenette, 1er cycle (psychologie)

Le parcours des deux Audrey et de Marie-Claude a commencé en mai 2023 quand un doctorant est venu présenter une étude sur la rétention du personnel dans le secteur de la santé dans un de leurs cours pour recruter quelques auxiliaires de recherches. Elles ont accepté l'invitation d’aller à la rencontre de membres du personnel dans le domaine de la santé pour recueillir des données. C’est de jour, de soir, la fin de semaine et même la nuit que cela a eu lieu. 

L'un des défis rencontrés lors de la collecte de données était que les employés avaient peu de temps aux travers leurs multiples tâches pour remplir un questionnaire. Les étudiantes ont décidé de poursuivre l’aventure pour un second temps de mesure en 2024. Un attachement s’est développé avec l’équipe de recherche ainsi que le sujet de l’étude. Après avoir participé à la collecte des données, à la saisie et l’analyse de celles-ci, elles ont eu la piqûre et elles ont souhaité poursuivre leur implication. 

N'étant pas indifférentes aux revendications du personnel de la santé, la possibilité de participer à l’avancement des connaissances en psychologie du travail semblait un bon moyen de contribuer à la cause. Par une utilisation secondaire des données, elles ont présenté une affiche à la Journée de la recherche en psychologie. Leur intérêt pour la recherche étant toujours grandissant, elles participent présentement à un stage de recherche empirique, sous la direction du Pr François Courcy, pour continuer d’approfondir leur compréhension du sujet. Le parcours continue et elles souhaitent présenter leurs résultats en congrès national, voire international. 

Jeudi 20 mars

12 h à 13 h | SÉANCE 7 | Anim.: Pre Marie-Pier Luneau (arts, langues et littératures)

« J’ai un terrain. J’en ai pu » : l’adversité comme consolidation de la relation de direction

  • Pr Dany Baillargeon (communication)
  • Véronik Lamoureux, 2e cycle (communication)

On dit souvent que les gains qui comptent dans la vie sont ceux pour lesquels il faut se battre, et le parcours aux études supérieures constitue tant un travail sur soi que sur un objet de recherche. Or quand des ennuis majeurs surviennent – perte d’un terrain, collaboration avec les participants qui achoppe, refus d’un projet, défis de financement – l’enthousiasme et l’engagement de la personne étudiante peuvent s’en trouver grandement minés, voire la conduire à remettre en question la poursuite du parcours en recherche. 

Or l’adversité peut-elle devenir un moteur créatif? Si oui, comment la relation de direction peut-elle devenir une composante clé de ce moteur? Et finalement, comment la résilience consolide-t-elle cette relation? 

À travers le récit d’un projet de mémoire qui n’a pu se concrétiser et l’histoire de sa reviviscence, nous explorerons les aspects de la relation qui ont été mis à l’épreuve, ceux qui ont émergés, et les opportunités qui ont pu naître de cette adversité. Elle s’amorcera sur une séquence des événements et revirements de situation – en tout respect pour garder anonymes les parties prenantes. Nous présenterons ensuite les stratégies « de réparation » qui auront permis de donner un sens aux événements et de réactiver la motivation à poursuivre la recherche. 

Cette narration sera entrecoupée d’échanges-vérités humoristiques, où le directeur et l’étudiante s’enverront mutuellement des questions, connues à l’avance, mais dont les réponses ne seront dévoilées qu’au dernier moment. La présentation fera donc office de bilan des attitudes et compétences attendues de part et d’autre, puis de leur activation lors de ce parcours complexe qui, heureusement, s’est bien terminé. Nous espérons, grâce à cette proposition, réussir à soulever des réflexions sur la direction en temps de crise, mais également sur la relation humaine qui préside à cette direction. 

Recherche partenariale à la FLSH

  • Pre Isabelle Lacroix (politique appliquée)
    Pre Joanie Bouchard (politique appliquée)

Au cours des derniers mois, dans le cadre de la mise à jour du plan d’action de FLSH, notre communauté facultaire a été consultée quant à sa vision des orientations que devrait prendre le développement des partenariats au sein de notre faculté. Dans le cadre d’une courte présentation, vous découvrirez les valeurs, critères et balises qui sont ressortis de cette consultation. De plus, cette démarche partenariale sera illustrée à partir d’un projet réalisé en collaboration avec la ville de Magog et dirigé par le Pre Joanie Bouchard de l’École de politique appliquée. Une autre belle façon de changer le monde!

16 h 30 à 17 h 30 | SÉANCE 8 | Anim.: Pr Benoît Grenier (histoire)

Allocutions :

  • Pr Jean-Pascal Lemelin, vice-recteur adjoint à la recherche et aux études supérieures à l'UdeS
  • Pre Isabelle Lacroix, vice-doyenne au développement et à l’international à la Faculté des lettres et sciences humaines

  • Pre Margot Mellet et Pre Josée Vincent, Département des arts, langues et littératures
  • Pr Nathan Ince et Pr Harold Bérubé, Département d’histoire
  • Pr Andrea Gozzi et Pr Jean-François Desrosby, École de musique 

Pour clore en beauté la Semaine de la recherche de la FLSH, nous vous invitons à découvrir trois nouvelles personnes membres du corps professoral recrutées récemment au sein de nos départements. Venez faire la connaissance de Margot Mellet (DALL), Nathan Ince (histoire) et Andrea Gozzi (musique) dans le cadre d’une causerie lors de laquelle les directions de chacun de ces départements vous présenteront ces « recrues » de leur équipe et les inviteront à présenter les grandes lignes de leur parcours et leurs projets de recherche en cours et à venir. Une occasion de connaître de nouvelles recherches qui se déroulent dans les murs de la FLSH et, pourquoi pas, un projet de maîtrise, voire, de doctorat… À ne pas manquer!

17 h 30 à 18 h 30 | Remise de prix et cocktail de clôture

17 h 30 à 17 h 45 – Remise de prix 

  • Prix de la meilleure thèse 2024 - Faculté des lettres et sciences humaines
  • Prix de la meilleure communication – Semaine de la recherche 2025  

17 h 45 à 18 h 30 – Cocktail de clôture 

Événement « En marge de la semaine »

14 et 15 mars – Musique et génie
CIRMMT@UdeS : AGORA

Coorganisée par le Pr Jean-François Desrosby (École de musique) et le Pr Olivier Robin (Faculté de génie), la 2e édition de cet événement propose des conférences et des démonstrations d'art et d'ingénierie impliquant la guitare et mettant en vedette la chercheuse et artiste Carolina Espinoza. En savoir plus