La bourse Houle-Lefaivre en physique - Une histoire de famille
Ironiquement, c’est confiné lors de la Grande Peste de Londres entre 1655 et 1656 qu’Isaac Newton, dans le jardin de la résidence familiale, bien loin de son université de Cambridge, a vu une pomme tomber d’un pommier. C’est avec une anecdote comme celle-là que le professeur Jean Lefaivre aurait probablement débuté son enseignement en physique alors qu'il arrivait à l’Université de Sherbrooke en 1967. Ce grand pédagogue, décédé en 2011, avait l’habitude de bien placer les théories dans leurs contextes historiques et il savait transmettre sa passion pour la physique. Comme directeur du Département de physique de l’Université de Sherbrooke, il a été l'instigateur du régime coopératif en physique et coordonnateur de ce programme de 1973 jusqu'à sa retraite, en 1988. Et comme la pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre, ses quatre enfants ont tous étudié en physique à l’Université de Sherbrooke. Ils décident aujourd’hui, ensemble, de redonner à leur alma mater et de créer un fonds de bourse en physique.
Par une contribution philanthropique importante, les quatre frères, Louis, Pierre, Denis, Mathieu Lefaivre, avec Claire Houle-Lefaivre, la deuxième épouse de Jean Lefaivre, ont décidé de créer la bourse Houle-Lefaivre, destinée aux étudiantes et étudiants de physique. « Lorsque notre père a commencé ses études, c’est son oncle qui l’a aidé à payer ses frais de scolarité, précise Mathieu Lefaivre. Aujourd’hui nous redonnons pour encourager la relève en physique à poursuivre des études de haut niveau. »
La bourse se veut également être en l’honneur de leur mère, Louise Houle-Lefaivre. À l’époque, entre 1967 et 1973, madame Houle-Lefaivre a travaillé à la bibliothèque centrale, aujourd’hui nommée Bibliothèque Roger-Maltais. Elle a aussi été la présidente fondatrice du Syndicat des employés de soutien des bibliothèques de l'Université de Sherbrooke jusqu'à son décès en 1973. Ses actions ont constitué la base de ce qui allait devenir le Syndicat des employées et employés de soutien de l'Université de Sherbrooke (SEESUS). Féministe, Louise Houle-Lefaivre était reconnue pour ses convictions et sa détermination. « Nos parents étaient très présents dans leur milieu. Ils ont été à l’avant-garde dans leurs domaines respectifs, explique Denis Lefaivre. C’est pourquoi le fonds de bourse que nous créons récompense également l’engagement étudiant. »
L’UdeS toujours innovante
Lorsque Denis Lefaivre a commencé ses études en physique à l’UdeS, il avait déjà suivi quelques cours dans une autre université. Il est passé de cours à 500 personnes à des cours en petits groupes de 30 personnes à l'UdeS. À ce moment, son père Jean Lefaivre venait d’être nommé directeur du Département et le régime coop n’était pas en place. Cependant, avec ses professeurs, il a participé à des stages d’été. C’est donc dire que Denis Lefaivre est un précurseur du programme coopératif, car il a complété des stages avant même que le programme existe. Les trois frères ont suivi à l’UdeS et le plus jeune a bénéficié du programme coopératif qui lui a permis d’acquérir des connaissances pratiques dans son domaine et de poursuivre sa carrière là où il a fait l'un de ses stages.
La bourse Houle-Lefaivre est une occasion pour la famille de Louise Houle-Lefaivre et de Jean Lefaivre de commémorer leur passage à l’Université de Sherbrooke. C’est aussi l’occasion pour les quatre enfants du couple de démontrer leur engagement envers leur département et de perpétuer la valeur de l’enseignement, si chère à la famille. L’Université de Sherbrooke, sa fondation et la Faculté des sciences expriment toute leur gratitude à la famille Houle-Lefaivre pour ce geste philanthropique. Merci!