Finales internes de Ma thèse en 180 secondes et Three Minute Thesis
18 thèses de doctorat brillamment vulgarisées
Près de vingt doctorantes et doctorants ont fièrement ouvert les portes de leur univers scientifique à l’aide d’analogies, de métaphores et d’explications imagées aux finales de Ma thèse en 180 secondes (MT180) et de Three Minute Thesis (3MT), deux concours internationaux qui font valoir une aptitude très prisée en recherche : la vulgarisation scientifique.
Superhéros, boutades, clins d’œil à l’actualité : l’originalité était visiblement le point commun des prestations lors de l’événement tenu le 14 mars à l’Agora de l’information, au Campus principal.
En tout, 18 doctorantes et doctorants de l’UdeS ont rivalisé de créativité et d’éloquence sur une variété de sujets, et c’est la pharmacologie et l’informatique qui ont brillé à travers les présentations gagnantes de Nada Zoubdane (MT180) et Alitzel Lopez Sanchez (3MT). Les deux finalistes iront représenter l’UdeS aux finales nationales ce printemps.
Les autres disciplines qui se sont illustrées sont la biologie, le génie chimique et biotechnologique, le génie mécanique, et le génie civil et bâtiment grâce aux exposés de Florence Deschênes, Vaibhavi Bele, Rita Ghawche et Ibrahim Zidan.
Voyez les moments clés dans cet album photos de l’événement.
Les prouesses oratoires ont été évaluées par un jury composé de six membres du corps professoral : Fabrice Jean-Pierre, Baptiste Royer, Marie Brunet, Samuèle Rémillard-Boilard, Annabelle Berthiaume, Bruna Rego De Vasconcelos. Ces personnes ont eu la délicate tâche de comparer les performances entre elles sur le plan de la structure, de la vulgarisation et de l’éloquence.
Vous avez raté l’événement? Rendez-vous sur la page YouTube de l’UdeS pour voir toutes les présentations.
Le volet francophone, MT180, était tenu pour une 13e année consécutive, alors que le volet anglophone, 3MT, en était à sa 3e édition. Ce dernier est réservé aux étudiantes et aux étudiants qui ont obtenu l’autorisation de rédiger leur thèse en anglais.
Ma thèse en 180 secondes
1er prix : Nada Zoubdane, médecine et sciences de la santé
La meilleure présentation de la compétition francophone était celle de Nada Zoubdane, qui portait sur la prévention de l’athérosclérose par une diète riche en polyphénols et par la consommation d’un « remède ancestral, divin », l’huile d’olive extravierge.
Déployant un habile talent de raconteuse, Nada nous a fait voyager dans les méandres mystérieux de nos artères à l’aide d’un récit lyrique et imagé.
À l’aide d’un visuel époustouflant, elle a mis en scène d’ignobles personnages, le stress oxydatif et le mauvais cholestérol, qui s’allient au fil du temps à l’inflammation, le protagoniste, pour corrompre davantage les cellules de nos artères.
« Pourtant, nous ne perdons pas espoir parce qu’en ayant un mode de vie approprié, nous pouvons effectivement esquiver les griffes de cette maladie », dévoile l’étudiante, avant de décrire sa méthodologie de manière créative : un chercheur « armé d’un radiotraceur émetteur de positrons » cartographie le développement de ces plaques dans l’espoir de diriger la prise en charge thérapeutique « des autres aventuriers de ce monde périlleux ».
Sa présentation lui a valu un prix de 500 $ du Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS). Nada ira représenter l’UdeS au 91e Congrès de l’Acfas le 15 mai, à Ottawa.
2e prix : Florence Deschênes, sciences
La deuxième place a été accordée à Florence Deschênes pour son sympathique exposé traitant de la lutte contre la multirésistance aux antibiotiques.
La doctorante étudie la conjugaison bactérienne, un mécanisme par lequel les bactéries se transmettent et propagent leurs « superpouvoirs », c’est-à-dire leur capacité à résister aux traitements antibiotiques.
Avec une grande aisance, Florence a expliqué comment ses travaux pourront ralentir cet enjeu majeur de santé publique grâce à une technique qu’elle a baptisée de manière humoristique « l’enfant qui fait de la peinture », qui lui permettra d’identifier tous les membres de « l’équipe de relaxation », soit les protéines participant à la conjugaison bactérienne.
Grâce à sa vulgarisation réussie, Florence a reçu un prix de 250 $ du Vice-rectorat à la vie étudiante de l’UdeS.
Prix du public : Rita Ghawche, génie
La présentation francophone préférée du public a été livrée par Rita Ghawche, qui a su vulgariser avec cœur ses travaux portant sur le stockage d’énergie dans des batteries contenant du CO2 comprimé.
La solution « écologique et très durable » était présentée sur une trame de fond rappelant l’urgence d’agir face aux changements climatiques et s’est conclue de manière vibrante sur une incitation à la mobilisation.
Rita a mérité une paire de billets pour le spectacle de Mehdi Bousaidan, du Centre culturel de l'Université de Sherbrooke.
Three Minute Thesis
1er prix : Alitzel Lopez Sanchez, sciences
La personne s’étant le plus démarquée dans la compétition anglophone est Alitzel Lopez Sanchez grâce sa dynamique présentation sur la résistance aux antibiotiques.
C’est avec une mise en situation percutante que la doctorante en informatique a introduit l’aspect révolutionnaire de la découverte des antibiotiques, il y a près d’un siècle : « Imaginez que vous partez de la maison avec des chaussures de la mauvaise taille et que cette décision vous tuait une semaine plus tard. Difficile à croire, mais c’était la réalité avant l’arrivée des antibiotiques. »
Sa créativité s’est transportée jusque dans l’explication de sa méthodologie, dont la vulgarisation impliquait un pot de confiture… et les problèmes matrimoniaux d’une chanteuse populaire! « Shakira était la seule à aimer la confiture dans sa famille. Après une tournée, si elle constatait qu’il restait moins de confiture, elle savait qu’il y avait eu infidélité pendant son absence. »
Le récit habilement construit amenait à comprendre que les bactéries s’adonnent à des tromperies pour devenir résistantes aux antibiotiques, et que l’algorithme développé par l’étudiante est programmé pour dépister ces comportements louches.
Sa prestation convaincante lui a valu un prix de 500 $ du Vice-rectorat à la recherche et aux études supérieures. Alitzel représentera l’UdeS le 26 avril à la finale virtuelle de la Northeastern Association of Graduate Schools (NAGS). Elle prendra aussi part à la finale régionale de l'Est du Canada de l’ACES (l’Association canadienne pour les études supérieures) le 7 juin, à Québec.
2e prix : Vaibhavi Bele, génie
Le deuxième prix a été accordé à Vaibhavi Bele, dont la présentation portait sur les biocarburants.
Dans le cadre de ses travaux, l’étudiante propose d’utiliser les microorganismes qui participent à la digestion des ruminants (vaches, chevaux, etc.) pour fabriquer de grandes quantités de biométhane lors de la fermentation des matières organiques (compost domestique, résidus agricoles ou forestiers, etc.).
S’appuyant sur un visuel rigolo, Vaibhavi mettait en scène son « équipe de rêve », composée de microorganismes sélectionnés spécifiquement selon les types de substrat à décomposer. Ce procédé efficace permettrait de fabriquer un biocombustible, le biométhane, sans l’émission de CO2.
Pour sa présentation, Vaibhavi a reçu un prix de 250 $ du Vice-rectorat à la recherche et aux études supérieures.
Prix du public : Ibrahim Zidan, génie
Le coup de cœur du public dans le volet anglophone était la prestation d’Ibrahim Zidan, qui a vulgarisé sa solution de rechange aux structures d’acier vulnérables à la corrosion dans le milieu de la construction.
« Les réparations nécessaires aux garages multiniveaux au Canada seulement s’élèvent à six milliards de dollars », explique l’étudiant pour contextualiser sa problématique de recherche.
Pour réduire les coûts liés au remplacement des structures rongées par la rouille, le doctorant propose un matériau plus résistant et mieux adapté à notre climat, le GFRP.
En guise de récompense, Ibrahim a reçu un panier-cadeau de la Coop de l’Université de Sherbrooke.