Utilisation des lasers
Les lasers sont de plus en plus utilisés en recherche, tant dans les sciences fondamentales comme la physique ou la chimie que dans les sciences appliquées du génie et de la médecine. La prévention et la sécurité laser sont essentielles à un environnement sain et sécuritaire. Une lésion à un œil est souvent permanente et irréversible. Nous n’avons que deux yeux, en perdre un est irréparable.
Le comité de sécurité laser a pour mandat d’encadrer l’utilisation de lasers de classe 3B et 4. Dans le cadre de ce mandat, le comité établit les normes relatives à la formation et à l’expérience des utilisateurs, traite les demandes d’utilisation de lasers à l’Université, met sur pied et révise le programme de sécurité laser.
Ce comité est formé de la personne responsable de la sécurité laser, des conseillers en radioprotection, du directeur de la Division de la santé et de la sécurité en milieu de travail et d'études (SSMTE), des représentants du personnel professionnel (APAPUS) et technique (SEESUS) et d’au plus quatre professeurs utilisateurs de lasers.
Les normes auxquelles il est d’usage de se référer en sécurité laser sont celles américaine (ANSI Z136.1 – 2007) et internationale (IEC 60825-1 – 2007). Le Canada s’est doté de sa propre norme (CAN/CSA-E60825-1 :03), qui est basée principalement sur la norme internationale.
Le programme de sécurité laser de l’Université de Sherbrooke stipule que tous les utilisateurs de lasers de classe 3B et 4 doivent au préalable suivre la formation en sécurité laser et se soumettre à un examen ophtalmologique. Cet examen a pour but d’avoir une image au temps zéro des yeux des usagers et d’identifier les lésions déjà existantes. Advenant un accident, un nouvel examen sera prescrit qui permettra l’évaluation de la situation.
La formation en sécurité laser couvre les principes de base des lasers, la classification de ceux-ci, l’évaluation des risques, la notion d’exposition maximale permise (EMP), les dangers non reliés au faisceau, l’historique des accidents laser et les mesures de contrôle et de protection. Cliquez ici pour télécharger les documents de formation.
Pour des informations complémentaires, connaître les prochaines dates de formation, planifier un examen ophtalmologique ou pour une analyse de risques de vos lasers, contactez la Division de la SSMTE.
Il existe divers types de laser : lasers à solide, lasers semi-conducteurs (diodes), lasers à liquide, lasers à gaz. Ils sont classés selon leur puissance et en fonction des dommages qu’ils peuvent causer aux tissus biologiques et à la matière.
L’EMP (exposition maximale permise) est la valeur de rayonnement, exprimée en W/cm2 ou en J/m2, à laquelle les personnes peuvent être exposées dans les conditions normales sans subir d’effets nuisibles. Cette EMP dépend de la longueur d’onde et permet de définir la puissance maximale de chaque classe de laser.
- Classe 1 : Lasers sécuritaires intrinsèquement sans danger en raison de leur conception technique ou dispositif d’utilisation. Les énergies transportées par le faisceau sont ainsi toujours inférieures à l’EMP. Certains puissants lasers sont suffisamment confinés pour être de classe 1.
Exemples : imprimante laser, lecteur CD, microscope confocal.
- Classe 2 : Lasers visibles (400-700 nm) présentant un faible risque, car la protection est assurée par le réflexe d’aversion (fermer les yeux et tourner la tête) qui limite ainsi l’exposition à un temps inférieur à ~ 0,25 seconde. La puissance émise en continu est inférieure à 1 mW.
Exemples : pointeurs lasers permis en classe, lecteurs de code-barres.
- Classe 3R : Lasers pouvant émettre de l’UV à l’IR (180 nm à 1 mm), dangereux s’ils sont utilisés avec un instrument d’optique et qui peuvent atteindre au plus 5 mW en continu. La vision directe du faisceau est potentiellement dangereuse mais le risque est inférieur à celui présenté par les lasers de classe 3B. Les réflexions diffuses ne représentent pas de danger.
Exemples : pointeurs lasers, lasers d’alignement optique.
- Classe 3B : Lasers toujours dangereux en vision directe ou en réflexion spéculaire et qui peuvent atteindre au plus 500 mW en continu.Les réflexions diffuses de ces lasers ne représentent normalement pas un danger, mais une évaluation des risques doit être faite en fonction du type de montage et de son utilisation. Ces lasers ne représentent pas de danger pour les incendies.
Exemples: certains lasers militaires, lasers utilisés en recherche et en médecine.
- Classe 4 : Lasers toujours dangereux. Ces lasers ont une puissance en continu supérieure à 500 mW et peuvent être continus ou pulsés. Ils présentent des risques d’incendies, de lésions à la peau et aux yeux, en vision directe et en réflexion spéculaire et diffuse. Leur utilisation requiert de très grandes précautions.
Exemples : Lasers utilisés pour couper, percer ou marquer des matériaux, lasers chirurgicaux.
La protection des utilisateurs est à la base du concept de sécurité laser. La notion de zone de laser contrôlée, définie comme zone où le rayonnement est susceptible de dépasser l’EMP, entre alors en jeu. La conception de la zone laser exige que la hauteur du faisceau soit inférieure à celle des yeux d’un utilisateur assis ou debout. Le faisceau doit être dirigé loin des bureaux, écrans d’ordinateurs, portes et fenêtres. L’accès à cette zone doit être contrôlé et identifié par une affiche normalisée et une verrine lumineuse.
Une fois à l’intérieur de la zone contrôlée, les protections collectives sont à privilégier afin d’éviter toute exposition oculaire ou cutanée au faisceau direct et aux réflexions spéculaires et diffuses. Ces protections consistent à confiner le faisceau et les réflexions potentielles par des équipements de capotage, de tubage et de barrage physique qui protègent toutes les personnes présentes.
Le port de lunettes de protection est requis pour toute personne se situant à l’intérieur de la zone de laser contrôlée si les protections collectives ne sont pas totales. Cet équipement de protection individuelle doit être spécifique pour le laser utilisé et dépend ainsi de la longueur d’onde et de la puissance du laser. Il est à noter que si un laser d’alignement optique est utilisé, une paire de lunettes différente est de mise. Le choix des lunettes est primordial pour une protection maximale. En fonction des caractéristiques de vos lasers, la Division de la SSMTE sera en mesure de calculer les EMP et les densités optiques (DO) requises et de vous guider par la suite dans le choix de vos lunettes.
Vous êtes témoin d’un accident laser ou vous êtes la première personne sur les lieux, voici ce que vous devriez faire :
- Couper le contact du laser (bouton d’urgence).
- Faire asseoir la personne blessée (ne pas la coucher).
- Appeler le 811 (Campus principal) ou le 511 (Campus de la santé).
- Noter les caractéristiques du laser (puissance et longueur d’onde).
- Donner les premiers soins (mettre une compresse sèche et stérile sur les deux yeux).
- Attendre l’arrivée des agents de sécurité (les agents sont formés en premiers soins).
- Emmener la personne blessée à l’urgence du CIUSSS de l'Estrie - CHUS (Hôtel-Dieu de la rue Bowen) :
- Par ambulance, si la situation le requiert.
- Par taxi, avec un collègue, un membre du personnel ou la personne ayant donné les premiers soins.
- Réaliser le suivi après l’accident :
- S’assurer que le formulaire de déclaration d’accident a été complété.
- Communiquer avec la Division de la santé et de la sécurité en milieu de travail et d’études (SSMTE) de l’Université.