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Tournée des facultés – Entrevue avec la doyenne de la Faculté d'éducation

Colette Deaudelin prône un meilleur arrimage entre la recherche et la formation

Colette Deaudelin, doyenne de la Faculté d'éducation
Colette Deaudelin, doyenne de la Faculté d'éducation
Photo : Michel Caron

La direction de la Faculté d'éducation a connu un changement de garde en mai avec l'élection de Colette Deaudelin à titre de doyenne. La nouvelle direction amorce un processus de planification stratégique visant à définir les orientations stratégiques et les objectifs à mettre de l'avant dès juin prochain. La doyenne se montre enthousiaste à prendre les rênes d'une faculté qui s'est taillé une réputation enviable : «Notre faculté continue à se démarquer par l'innovation et la qualité du partenariat avec les milieux de pratique. Bien que le processus de planification n'en soit qu'à ses débuts à la Faculté, de grandes orientations relatives à la formation et à la recherche ont été annoncées lors de la campagne électorale. Il faut nous assurer que nos programmes continuent d'offrir une formation tout au long de la vie. Nous devrons aussi poursuivre dans la voie de l'ouverture sur le monde, tout en veillant à ce que les résultats de recherche nourrissent nos programmes de formation.»

Continuer à offrir une formation innovante et partenariale

Depuis des décennies, la Faculté d'éducation a démontré sa flexibilité pour répondre avec des programmes de qualité aux besoins de formation des réseaux scolaires et de la société dans une perspective de formation tout au long de la vie. Dans cette veine, elle vient d'obtenir des autorités compétentes l'agrément d'un programme visant à pallier la pénurie d'enseignants en mathématiques, en sciences et en technologies.

«Ce programme de maîtrise, le seul à être offert complètement à distance au Québec, constitue une voie alternative pour accéder à la profession enseignante, dit la doyenne. Une telle offre complètement en ligne est bien adaptée non seulement aux besoins de la société, mais aussi à la réalité des candidats qui sont en emploi et qui, souvent, ont de jeunes enfants.»

Par ailleurs, dans le secteur de la formation continue, la doyenne rappelle que l'UdeS a fait figure de pionnière avec ses programmes de pédagogie destinés aux enseignantes et enseignants du collégial (Performa), ainsi qu'avec l'Université du troisième âge. Colette Deaudelin évoque également les programmes de formation offerts aux gestionnaires du milieu de l'éducation : «Des programmes de 2e et 3e cycles sont constamment adaptés de manière à répondre aux besoins évolutifs des gestionnaires de l'éducation et de la formation.»

Signalons que les programmes de gestion de l'éducation, offerts dans tout le Québec, seront bientôt entièrement gérés depuis le Campus de Longueuil. Le déploiement des activités à Longueuil fait d'ailleurs partie des dossiers qui seront analysés de près par la nouvelle direction de la Faculté d'éducation au cours des prochains mois.

Par ailleurs, la Faculté s'est taillé une place enviable au Québec sur le plan de la formation à l'enseignement professionnel. À l'échelle nationale et internationale, ses travaux sur la pédagogie de l'enseignement supérieur sont également reconnus.

Enfin, l'équipe du décanat veut aussi développer davantage les projets à caractère international, contribuant ainsi à ouvrir la Faculté d'éducation sur le monde, que ce soit par des programmes de formation conjoints ou dans l'offre de stages faite aux étudiantes et étudiants du Québec ou d'ailleurs, dans la suite des activités déjà réalisées dans les baccalauréats en enseignement au secondaire ainsi qu'en enseignement au préscolaire et au primaire.

Exploiter la synergie entre la formation et la recherche

«Assurer un meilleur ancrage de la formation dans la recherche constitue peut-être le défi le plus stimulant de la nouvelle équipe de direction de la Faculté», de l'avis de la doyenne. Celle-ci dit souhaiter que les étudiantes et étudiants soient davantage mis en contact avec les projets de recherche qui sont menés à la Faculté d'éducation : «Il paraît de plus en plus pertinent que les activités de nos chercheuses et chercheurs se répercutent dans leurs activités d'enseignement. Cette proximité avec la recherche permet à des étudiantes et étudiants d'être en contact avec les résultats des études qui ont mené aux stratégies d'enseignement qu'on voudrait qu'ils intègrent à leurs pratiques.»

Par ailleurs, le Programme de soutien à la réussite de l'élève, mis sur pied il y a un peu plus d'un an grâce à la Fondation de l'Université de Sherbrooke, procure de beaux exemples de projets intégrant la recherche et la formation. Alimenté par divers travaux de recherche, dont ceux de la Chaire de recherche sur la lecture et l'écriture chez le jeune enfant, ce programme comprend des chantiers de formation et des cliniques d'intervention. «Ces projets servent les objectifs de formation initiale et continue des praticiennes et praticiens, mais ils permettent également à la Faculté de jouer un rôle important auprès de jeunes qui ont des besoins spécifiques», explique Colette Deaudelin.

Une clinique permet aux étudiantes et étudiants inscrits dans des programmes en orientation professionnelle ainsi qu'en adaptation scolaire et sociale d'acquérir de l'expérience dans des contextes authentiques d'intervention. Très prochainement, les étudiantes et étudiants en psychoéducation pourront profiter d'une telle possibilité de formation pratique par le biais des activités de leur propre clinique. Dans la foulée de ces activités du Programme de soutien à la réussite des élèves, la doyenne évoque la mise sur pied de la «clinique mobile» qui permettra de rejoindre des communautés plus éloignées en Estrie.

Le Programme de soutien à la réussite des élèves comprend aussi le volet École en chantier qui amène les étudiantes et étudiants à collaborer avec leurs collègues d'autres programmes de formation, en intervenant auprès d'élèves dans leurs classes respectives. Ces chantiers, soutenus par des professeurs de la Faculté et par le personnel expérimenté des milieux de pratique, laissent la plupart du temps des traces dans le milieu où ils ont été réalisés, le plus souvent sous la forme de matériel pédagogique.

Soutenir la recherche

La doyenne souligne que le secteur de la recherche a connu une forte progression depuis le tournant des années 2000, alors que les montants versés sous forme de subventions ou de contrats ont triplé, voire quadruplé. La Faculté d'éducation regroupe plus d'une dizaine de centres d'excellence et de chaires de recherche.

«Notre secteur de la recherche est très dynamique et comprend des activités dans des sphères très diversifiées, dit Colette Deaudelin. D'une part, certaines équipes mènent d'importants projets liés à des partenaires du milieu, comme les commissions scolaires, et s'intéressent à des problématiques très concrètes et actuelles. D'autre part, plusieurs projets de recherche portent sur des problématiques plus fondamentales axées sur des objectifs de plus long terme. Aussi, nous croyons beaucoup au déploiement de projets de recherche multidisciplinaires, comme en fait foi le lancement de l'Institut de recherche sur les pratiques éducatives.»

La Faculté d'éducation entend poursuivre ses efforts de structuration pour soutenir une recherche de qualité et pertinente. D'ailleurs, le Pavillon de la recherche en sciences humaines et sociales, dont la construction a été annoncée tout récemment, soutiendra considérablement les efforts de structuration par l'ajout d'espaces adaptés aux besoins de la Faculté d'éducation.

Orientations stratégiques

La Faculté d'éducation peut donc compter sur des expertises établies en recherche et en formation de même que sur des programmes solidement implantés pour continuer d'assurer son développement en misant sur l'équilibre entre les composantes recherche et formation de la tâche professorale. Colette Deaudelin et son équipe comptent poursuivre les travaux sur les orientations stratégiques, lesquelles seront arrimées au Plan d'action stratégique de l'Université qui sera connu au cours des prochains mois.

«Une chose est sûre, conclut la doyenne, nos grandes orientations reposeront sur deux assises claires : celles de la santé organisationnelle et financière de la Faculté d'éducation.»