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Un stage formateur pour une étudiante de la Faculté d’éducation

Constance Denis découvre les rouages du système d’éducation suisse

Constance Denis lors d’une rencontre avec Philippe Perrenoud, sociologue en éducation rattaché à l’Université de Genève
Constance Denis lors d’une rencontre avec Philippe Perrenoud, sociologue en éducation rattaché à l’Université de Genève
Photo : fournie par Constance Denis

Étudiante en enseignement du français à l’UdeS, Constance Denis revient de Suisse où elle a terminé en décembre un stage de six semaines au cours duquel elle a pu parfaire ses connaissances auprès d’élèves de trois classes. Le stage s’est effectué en collaboration avec la Haute École Pédagogique – BEJUNE (Berne partie francophone, Jura et Neuchâtel). En fin de stage, elle accordait une entrevue à la revue Enjeux pédagogiques, une publication de cette institution de formation des enseignants. Voici un résumé présentant quelques extraits tirés de cet entretien.

Cette expérience européenne a constitué une occasion unique pour Constance Denis d’apprendre sur elle-même et de préciser ses ambitions professionnelles. «J’ai eu l’occasion de revisiter mes convictions, dit-elle. En Suisse, la configuration de l’espace classe et le fonctionnement sont différents. Ce sont les enseignants qui se déplacent d’une classe à l’autre et non les élèves. L’enseignant entre dans l’environnement des élèves. La décoration correspond ainsi davantage aux envies des élèves plutôt qu’à celles du maître. Au Québec, c’est l’inverse. Par ailleurs, les effectifs sont plus élevés au Québec : 32 élèves par classe, avec ou sans difficulté d’apprentissage! Tous ces paramètres m’ont amenée à revisiter ma façon d’entrevoir ma carrière.»

L’Ecole supérieure Numa-Droz, située à Neuchâtel, où l'étudiante a fait une partie de son stage
L’Ecole supérieure Numa-Droz, située à Neuchâtel, où l'étudiante a fait une partie de son stage
Photo : fournie par Constance Denis

Dans le cadre de son séjour, Constance Denis a eu l’occasion de mieux cerner quelques différences significatives entre les systèmes d’éducation suisse et québécois. Par exemple, la Suisse permet des disparités régionales : chaque canton développe son propre système scolaire, alors qu’au Québec la politique ministérielle est la même pour l’ensemble des régions. Sur place, l’étudiante dit aussi avoir constaté un immense respect des élèves par rapport aux enseignants : «On salue son enseignant à son arrivée en classe et on lui serre la main. Les rapports humains me paraissent privilégiés en Suisse», dit-elle.

Contact humain

Constance confie avoir choisi de devenir enseignante pour le contact humain et la transmission du savoir. Mais pour elle, ce choix ne commande pas d’avoir la vocation : «Non, ce n’est pas une vocation. Il convient aussi d’avoir certaines habiletés que certains appellent vocation. En revanche, il faut avoir travaillé énormément sur soi pour devenir une bonne enseignante. Il faut prendre conscience des multiples facettes de cette profession. Nous sommes appelés à jouer différents rôles : tantôt mère, tantôt éducateur, psychologue, confident…», dit-elle.

Constance Denis entourée de son groupe d’élèves de la classe préprofessionnelle
Constance Denis entourée de son groupe d’élèves de la classe préprofessionnelle
Photo : fournie par Constance Denis

«Il est essentiel d’avoir un vaste champ de connaissances de ce que l’on enseigne, poursuit l’étudiante. Lorsque ce n’est pas le cas, j’estime que c’est manquer de respect envers les élèves qui sont sous notre responsabilité. Ce n’est pas par intervention divine que l’on devient soudainement conscient de tout ce qu’implique la profession enseignante.»

À cet égard, l’étudiante pose un regard lucide sur le métier qu’elle a choisi, se disant bien consciente que chaque métier a ses privilèges, ses avantages et ses inconvénients, comme un horaire en apparence léger qui commande beaucoup de travail en dehors des heures de classe. Cependant elle s’attache surtout à la mission fondamentale de l’enseignement : «Je crois que les enseignants ont le privilège d’être en contact avec les jeunes, dit-elle. Tous les jours, nous cherchons à contribuer à leur bien-être. De plus, les enseignants, à l’intérieur de leur programme, ont une liberté d’action rare dans les autres métiers.»

Questionnée sur la crédibilité de la profession enseignante aux yeux du public en général, l’étudiante de l’UdeS répond que les enseignants ont surtout une grande responsabilité envers leurs élèves : «Sans enseignants, il n’y aurait pas de médecins! L’enseignant est responsable de la transmission des valeurs d’une société. Il est important que chaque enseignant s’en souvienne», dit-elle.

Constance Denis estime que l’avenir de l’enseignement sera modelé par l’introduction des nouvelles technologies d’information, lesquelles apportent une valeur ajoutée à l’enseignement. Quant aux enjeux québécois, elle souligne celui de la protection de la langue française et celui des effets indirects des nouveaux canaux de communication comme l’usage du courriel ou des textos, notamment.

En conclusion, Constance Denis réitère la passion qu’elle éprouve pour son domaine professionnel. D’ailleurs, au terme de sa formation initiale, elle compte entreprendre une maîtrise en sociologie de l’éducation. «Peu importe le revenu et la reconnaissance sociale, ce qui me motive avant tout, c’est l’étincelle qui s’allume au fond des yeux d’un élève lorsqu’il fait une découverte ou acquiert une nouvelle compétence.»

Tiré d'un entretien réalisé en décembre 2009 pour la revue suisse Enjeux pédagogiques de la Haute École Pédagogique – BEJUNE


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