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Nouvelle publication

L'archiviste dans la cité. Un vers luisant, de Édouard Bouyé

« Jacquet était dans le ministère une espèce de ver luisant qui jetait la lumière à ses heures sur les correspondances secrètes, en déchiffrant et en classant les dépêches. » Ainsi Balzac décrit-il en 1833, dans Ferragus, l’archiviste du ministère des Affaires étrangères.

Le ver luisant forme, aux côtés du rat, de la souris ou de la fourmi, le flatteur bestiaire de l’archiviste. Ce petit animal aux activités cachées a ses heures de gloire dans les soirées d’été. Bestiole modeste par sa taille et sa position, l’archiviste travaille le plus souvent dans l’obscurité, qu’il illumine pourtant à l’occasion, éclairant alors, dans l’opinion publique, une partie du présent et du passé. Dans nos sociétés à la fois hypermnésiques et amnésiques, à quoi sert un archiviste ? Ne va-t-il pas s’éteindre à tout jamais, au milieu des brillances du cloud, dans une indifférence entrecoupée, par intermittence, de la nostalgie des étés d’antan ?

L’histoire récente et les perspectives d’avenir montrent au contraire que la perception de ce métier obscur change, que son utilité et sa visibilité vont croissantes, grâce à la révolution numérique et à un engagement affirmé en direction des publics.


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