Les traducteurs fictifs dans la littérature québécoise depuis 1960
Sous la direction de Patricia Godbout
Ce projet (CRSH, FQRSC 2009-2012) se propose de brosser un portrait du traducteur tel qu’il se dégage des œuvres littéraires écrites par des auteurs québécois, de langue française et anglaise, depuis 1960. Depuis une trentaine d’années, les traducteurs comme personnages de fiction – tels qu’ils se présentent entre autres dans leurs rapports avec d’autres agents de la chaîne du livre comme l’auteur ou l’éditeur – occupent une place changeante et grandissante dans la fiction québécoise. Cette présence accrue et en constante évolution des traducteurs fictifs n’a pas manqué d’attirer l’attention des traductologues. Il importe à cet égard de situer le personnage du traducteur ou de l’interprète dans le cadre des diverses modalités d’interconnexion entre langues et littératures mises en place par divers écrivains, au Québec comme ailleurs. Le personnage du traducteur sert ainsi, bien souvent, à aiguiser la conscience de l’interconnexion incessante des cultures.
Dans le cadre de ce projet, je compte étudier les discours tenus de manière générale sur la traduction afin de comparer ceux-ci aux propos attribués par les romanciers aux traducteurs fictifs et à leur entourage. Il sera en outre intéressant d’observer l’impulsion qu’ont certains écrivains de transformer en fiction une activité de traduction qu’ils exercent ou ont exercée dans la « vraie vie » : il me paraît en effet utile d’observer ce que ces traducteurs fictifs d’un type particulier révèlent des questionnements, angoisses et frustrations de l’écrivain-traducteur.
Jean Delisle, professeur émérite à l’Université d’Ottawa, qui avait rassemblé des notes de lecture et des documents sur cette question, m’a généreusement remis ce matériel et continue de s’intéresser au projet. L’objectif est de rédiger une monographie. Déjà, certains résultats préliminaires ont été diffusés dans le cadre de colloques (Saint-Boniface, octobre 2009; Liège, juin 2010; Burlington, novembre 2010). D’autres présentations sont planifiées (Vienne, septembre 2011), de même que des publications (actes des colloques de Saint-Boniface et de Liège, notamment). Deux auxiliaires de recherche, Ghislaine Lavertu et Nicholas Giguère, collaborent au projet.