Aller au contenu

Bourses

Trois étudiantes du GRÉLQ sont boursières d'organismes subventionnaires

Karol'Ann Boivin, Mylène Fréchette et Virginie Mailhot ont toutes les trois remporté une bourse de maîtrise en recherche du Fonds de recherche du Québec Société et culture (FRQSC) d'une valeur de 35 000 $ chacune.

Karol'Ann Boivin remporte également une bourse de maîtrise du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) d'une valeur de 17 500 $.

Félicitations aux boursières!

Présentations des projets de mémoires :

Karol’Ann Boivin, En terrain miné : figures d’étudiant.e.s en lettres dans le roman québécois (1980-2010), mémoire dirigé par Marie-Pier Luneau.

« La littérature, c’est ce qui s’enseigne », a plaisanté Roland Barthes. Cette boutade, qui n’en est pas une, révèle le rôle décisif de l’université, juge dernier de la valeur symbolique des œuvres. C’est ce qui s’enseigne, mais qui ne s’apprend pas, aurait-on envie d’ajouter. Au Québec, l’intellectualisme est honni, surtout dans le monde littéraire (Michel Biron, L’Absence du maître, 2000). Appréhendées comme foyer de condensation de deux univers en tension – l’art (littéraire) et le savoir (universitaire) – les études littéraires paraissent dès lors suspectes. Pourtant, le microcosme des études en lettres est de plus en plus exploité par les romanciers.ères. Comment les créateurs.trices accommodent-ils cette irrémédiable dichotomie entre nature et culture ? Mon projet de mémoire s’attèle à cette question épineuse. En me penchant sur un corpus d’une quinzaine de romans, j’entends interroger le conflit art-savoir par le prisme du personnage d’étudiant.e en littérature. Du Politique à l’Amoureux, du Protoécrivain au Bourlingueur, comment ce personnage se défait-il du soupçon d’intellectualisme qui pèse sur lui ? Quel sens donne-t-il aux études littéraires et, ultimement, à la littérature ?

Mylène Fréchette, Le festival littéraire comme instance de légitimation : le cas des Correspondances d’Eastman, mémoire dirigé par Anthony Glinoer.

Symptomatique des changements qui affectent le métier d’écrivain, de plus en plus amené à faire des apparitions publiques, le festival littéraire amène certains auteurs à se faire connaître. Ce faisant, il agit comme une instance de légitimation en invitant au même événement des auteurs primés et d’autres peu reconnus. En analysant le cas des Correspondances d’Eastman, qui proposent aux visiteurs d’assister à des lectures publiques, mais aussi de participer à des ateliers d’écriture, ce projet de mémoire s'intéressera en particulier à la fonction qu'occupent les écrivains au sein des festivals littéraires par rapport à celle qu’occupent ceux que Barthes appelait les écrivants. Il s'attardera à la cohabitation de ces acteurs dans le même lieu, notamment à la distance physique qui s’installe entre celui qui parle et celui qui écoute.

Virginie Mailhot, Éditer les Premières Nations : le cas des Éditions Hannenorak, mémoire dirigé par Josée Vincent.

Fondées en 2010, les Éditions Hannenorak sont la première entreprise autochtone qui publie des textes en français au Québec. Située à Wendake, la maison est dirigée par Jean Sioui, poète, Daniel Sioui, propriétaire de la Librairie Hannenorak, et Cassandre Sioui. Jusqu’à présent, la maison a fait paraître 25 titres de genres variés : on retrouve à son catalogue de la poésie, du conte, de l’essai, de la nouvelle, du théâtre, de la bande dessinée, mais aussi des documentaires pour la jeunesse, des actes de colloque, un manifeste et une anthologie. Hannenorak a choisi d’afficher son identité autochtone, jouant à la fois la carte culturelle et identitaire. Ainsi, elle entend jouer un rôle d’avant-plan dans la diffusion et la reconnaissance de la littérature autochtone produite en français au Québec. Ce mémoire a comme objectif principal de déterminer la position qu’occupent les Éditions Hannenorak dans l’espace éditorial québécois. Il s’agira de retracer l’histoire de la maison, en se penchant, entre autres, sur sa politique éditoriale et ses modes de gestion et de fonctionnement, puis de voir comment sa production est reçue et interprétée.