Avoir le feu (vert) sacré

À l’heure de l’urgence climatique, ces personnes ont à cœur de rendre notre monde plus beau et plus vert… envers et pour tout. En sensibilisant leurs collègues de classe et de travail à divers sujets et enjeux de développement durable, les membres du Réseau Fiers d’être verts aspirent à faire évoluer les choses en favorisant, un geste à la fois, une véritable culture de changement au sein de la communauté universitaire.

Piloté par Elizabeth Cazeault, coordonnatrice aux Services la vie étudiante, et Valérie Nantais-Martin, conseillère environnementale au Service des immeubles, les quelque 90 personnes étudiantes et employées de l’UdeS qui composent le Réseau Fiers d’être verts se déploient sur les trois campus dans la majorité des unités, services et facultés. Leur mandat consiste à informer leurs pairs sur différents aspects du développement durable et à les conscientiser à l’importance des petits et grands gestes faits au quotidien.

Le réseau agit ainsi à titre de facilitateur pour instaurer des changements de comportement au profit d’un monde meilleur. Afin de bien exercer leur rôle, ses membres reçoivent une formation, en plus d'être accompagnés par une équipe en développement durable provenant de différents secteurs, dont la gestion environnementale et la mobilité.

À l’origine, les activités des membres du réseau mis en place en 2021 se concentraient davantage sur les enjeux de gestion de tri des matières résiduelles sur les campus. De fil en aiguille, la portée de leurs actions s’est élargie autour de thèmes comme l’écoresponsabilité, l’aménagement et la biodiversité, la mobilité durable, l’approvisionnement et la consommation responsables, de même que les changements climatiques et la carboneutralité. Ces thématiques figurent d’ailleurs parmi les priorités du Plan stratégique 2022-2025 de l’UdeS.

Lactofermentation et mobilité : deux choix durables

Étudiant au doctorat en biologie, Simon Jeanneau s’implique dans le Réseau Fiers d’être verts depuis les tout débuts. Croyant en l’importance de valoriser au quotidien les petits gestes visant à réduire son empreinte environnementale, le doctorant veille notamment à éviter le gaspillage alimentaire.

À mon échelle, je tente de conserver et de transformer les aliments de saison le plus efficacement possible, à l’aide de la fermentation. Je découvre plein de bonnes recettes que j'adore partager!

Simon Jeanneau, étudiant au doctorat en biologie

Soulignant les vertus nutritionnelles du kimchi, du kombucha et autres légumes lactofermentés, ce dernier mentionne avoir été inspiré par une conférence du professeur en histoire Tristan Landry, qui s’intéresse depuis longtemps à cette technique, tout indiquée à l’ère de la crise climatique.

Par ailleurs, Simon utilise chaque jour l’autobus pour se rendre à la Faculté des sciences, un choix logique, écologique et économique. Au sein de son laboratoire, des échanges ont fréquemment lieu par rapport à l’incongruité du voiturage en solo pour accéder au Campus principal, alors que le libre accès au transport en commun est offert depuis près de 20 ans à la communauté étudiante.

Le vélo électrique pour se déplacer librement et rapidement

Les questions liées à la mobilité durable interpellent également Jérémie Bolduc, étudiant de première année au baccalauréat en études de l’environnement. Il a récemment joint les rangs du Réseau Fiers d’être verts afin d’en savoir davantage sur les différents enjeux et initiatives liés au développement durable à l’UdeS.

Habitué de se déplacer en autobus pour venir sur le campus, il a fait l’acquisition l’an dernier d’un vélo électrique, un moyen de transport efficace qu’il adore et qui lui assure une plus grande flexibilité d’horaire.

Chaque fois que je prends le vélo, je me sens ressourcé et plus énergisé au contact de la nature, ça commence vraiment bien la journée.

Jérémie Bolduc, étudiant au baccalauréat en études de l'environnement

Il apprécie par ailleurs la présence d’abris à vélos sécurisés et la possibilité de joindre une coopérative de vélos comme La Déraille, qui offre entre autres des ateliers d’entretien et de réparation à ses membres.

Celui qui représente également l’UdeS au sein du conseil de leadership étudiant sur le climat du Réseau universitaire international pour l’action climatique (UniC) se désole par ailleurs de la grande dépendance de nos sociétés envers l’automobile. Il aimerait voir poindre plus d’initiatives de transport collectif, notamment dans les milieux de stage en environnement, souvent plus éloignés des grands centres et plus difficilement accessibles sans voiture.

Recycler, valoriser et acheter local à même nos campus

Employée de l’UdeS depuis trois ans, Estelle Boudreau est une collaboratrice de la première heure du Réseau Fiers d’être verts. Actuellement secrétaire de direction au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE), celle qui a toujours eu une fibre environnementale forte a d’abord répondu favorablement à l’appel de candidatures du réseau lors de son arrivée en poste à la Faculté des sciences de l’activité physique. Elle souligne le caractère convivial et dynamique du Réseau Fiers d’être verts, qui permet facilement à ses membres d’échanger sur des enjeux environnementaux.

Lorsque je suis arrivée, je ne savais pas que l’Université avait son propre composteur et pouvait composter les bioplastiques PLA7; c’est une collègue qui m’a informée. J’ai souhaité m’impliquer à mon tour pour en apprendre davantage sur ce qui se faisait ici pour aider mes collègues par la suite.

Estelle Boudreau, secrétaire de direction au CUFE

Pour Estelle, l’UdeS est un milieu très inspirant et innovant en matière de développement durable. Sur le plan de la gestion des matières résiduelles, elle salue qu’il soit simple d’apporter directement sur les campus des piles et des cartouches d’encre usées, de vieux téléphones cellulaires et autres produits électroniques, des contenants de verre, etc. Elle apprécie par ailleurs de travailler au sein d’un environnement vert, qui offre à la communauté universitaire des pauses agréables devant des étangs et des canards, où il fait bon déguster des carottes locales provenant des marchés publics organisés chaque automne à même les campus.

Placer l'écoresponsabilité au cœur de ses actions

Une formule s’apparentant aux marchés publics qui ont cours au Campus principal et au Campus de la santé sera aussi mise en place au Campus de Longueuil, confirme sa directrice générale, Anne Aubriot. De juin à octobre, il sera possible de s’approvisionner sur place en produits frais et locaux auprès de deux agricultrices.

Ayant œuvré plus de 25 ans au sein d’une société en gestion de l’eau et des matières résiduelles, Anne souhaitait mettre à profit son expérience en joignant le Réseau Fiers d’être verts, il y a plus d’un an. L’approche du regroupement, centrée autour de l’information, de la sensibilisation et de l’accompagnement l’interpellait particulièrement, puisqu’elle croit que c’est de cette façon que les habitudes pourront évoluer.

Toutes les occasions sont bonnes pour mobiliser notre communauté autour du développement durable; chaque petit geste posé chaque jour et multiplié par le plus grand nombre a un véritable impact.

Anne Aubriot, directrice générale du Campus de Longueuil

Soucieuse de montrer l’exemple à même le Campus de Longueuil, celle qui effectue ses emplettes à pied et préconise l'achat local et en vrac a veillé à ce que les boîtes-repas généralement commandées lors de rencontres et d’activités avec des collaboratrices et collaborateurs soient remplacées par des buffets. En plus de réduire le nombre de contenants utilisés, cette formule contribue à contrer le gaspillage alimentaire. En effet, la quantité commandée est contrôlée plus adéquatement, et les surplus de nourriture peuvent être partagés avec la communauté universitaire par l’entremise du Frigo Free Go.

Le Guide des événements écoresponsables à l’UdeS inspire également la directrice générale du Campus de Longueuil à sensibiliser ses partenaires lors de l’organisation d’événements et de la location de salles. Des incitatifs financiers sont notamment proposés afin de décrocher des certifications liées à des actions écoresponsables, comme le recours à des produits équitables et sans emballage, la promotion de mode de transport actif ou de covoiturage pour se rendre au campus, etc.

Agir localement pour penser globalement

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Sylvie Cayouette a toujours été mobilisée par les enjeux environnementaux.  Enfant, lorsqu’elle aidait sa mère à cuisiner des litres de sauce à spaghetti, elle se rappelle les sacs de poubelle remplis de boîtes de conserve et autres rognures de légumes qu’elle allait porter au chemin. Dans les années 1990 à Montréal, alors que les bacs de recyclage n’étaient pas encore implantés dans chaque domicile, elle triait également à la source ses matières résiduelles pour les amener dans des conteneurs installés près des épiceries.

Conseillère aux opérations au Service des stages et du développement professionnel (SSDP), elle a joint le Réseau Fiers d’être verts il y a environ deux ans, parce qu’elle souhaitait contribuer à la sensibilisation de ses pairs par rapport à la gestion de tri.

On peut choisir d’être inquiet devant l’état de notre planète; moi je choisis d’agir local et de penser global pour avoir un impact.

Sylvie Cayouette, conseillère aux opérations au SSDP

En collaboration avec un petit groupe de collègues aussi membres du réseau, elle a mis en place différentes initiatives dans son service. Une réorganisation complète des fournitures de bureau disponibles pour le personnel a été effectuée, afin d’y ajouter des espaces bien identifiés pour le recyclage de crayons et marqueurs, la récupération de piles et d’appareils électroniques qui ne sont plus utilisés, comme de vieux câbles, etc. La récupération d’emballages de bonbons, la mise sur pied d’une friperie pour le prêt et le don de costumes d’Halloween, de même que la revalorisation des opercules de canettes et attaches de pains figurent parmi les récentes actions mises en place. Nouvellement inscrite à Communauto, elle aimerait que ce service d’autopartage disponible à l’UdeS puisse être davantage utilisé par les collègues de son service, notamment dans le cadre de visites dans les milieux de stage.

En conclusion, ces personnes concrètement engagées en faveur du développement durable dans leur milieu sont autant de sources inspirantes, solidaires et nécessaires face à la lutte contre les changements climatiques.

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