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Une discussion dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs

La fraternité humaine : ce lien qui nous unit

Dans le cadre du Mois de l'histoire des Noirs, cinq personnes étudiantes issues de diverses facultés se sont réunies pour discuter de leurs réalités.
Dans le cadre du Mois de l'histoire des Noirs, cinq personnes étudiantes issues de diverses facultés se sont réunies pour discuter de leurs réalités.
Photo : Michel Caron - UdeS

« On est appelé à vivre ce moment de fraternité par le simple fait que nous sommes tous des humains. Quand je vois Brillele, Mahoro, Adama et Laurie aujourd’hui, je sens cet esprit de fraternité. » Ces paroles de l'étudiant Ansadou Cherenfant, prononcées lors d'une discussion à l'occasion du Mois de l'histoire des Noirs, nous rappellent que nous sommes toutes et tous des membres égaux de la grande famille humaine, dans un monde où il est essentiel de faire preuve d’ouverture d’esprit et de compréhension mutuelle.

Dans la grande pièce où se tient la rencontre, une ambiance calme, cordiale et détendue s’est installée. Assis à proximité, quatre étudiants et étudiantes qui se connaissent un peu ou pas du tout ont accepté de se dévoiler à propos de sujets qui les touchent de près.

À titre d’étudiante stagiaire au Service des communications, j’ai eu la chance de rencontrer ces personnes inspirantes :

  • Brillele Verdie Jogo Guédia, Camerounaise et étudiante au doctorat en éducation;
  • Mahoro Nibaruta, Rwandaise et étudiante à la maîtrise en administration des affaires;
  • Adama Bocoum, Sénégalais et étudiant à la maîtrise en génie logiciel;
  • Ansadou Cherenfant, Haïtien et étudiant au doctorat en droit.

L’UdeS, une famille accueillante

Pour briser la glace, Brillele, Mahoro, Adama et Ansadou racontent comment ils ont vécu leur arrivée à l’Université. Selon eux, leur accueil a été « cool », « exceptionnel » et même « extraordinaire », grâce à USherbrooke International, au parrainage étudiant, aux guides facultaires et aux tours de ville et visites de campus. Pour Brillele, qui s’intéresse à l’éducation des tout-petits, c’est l’accueil personnalisé de deux professeures qui l’a profondément touchée.

Brillele, doctorante en éducation, raconte qu'elle a été surprise d'avoir été accueillie par sa directrice, la professeure Gabrielle Garon-Carrier, dès son premier jour à l'UdeS.
Brillele, doctorante en éducation, raconte qu'elle a été surprise d'avoir été accueillie par sa directrice, la professeure Gabrielle Garon-Carrier, dès son premier jour à l'UdeS.
Photo : Michel Caron - UdeS

Lorsque je suis arrivée, ma directrice m’attendait déjà. Elle m’a menée à la professeure Angélique Laurent. Elles m’ont présenté ma chambre et elles avaient apporté des bagages avec tous les produits de première nécessité. Elles m’ont dit : "c’est pour toi Brillele! " . Pour moi, ça, c’est extraordinaire.

Brillele Verdie Jogo Guédia, étudiante au doctorat en éducation

Mahoro, qui se spécialise en gestion des entreprises, explique qu’elle a rapidement tissé des liens d’amitié avec ses camarades de classe. Bienveillantes, ces personnes lui ont démontré qu’elles se souciaient de son intégration, mais aussi de son bien-être.

Avec ma gang de gestion, le premier jour, on était juste 15. Donc, c’était facile de se connaître. Ils ont vraiment été aidants en m'apprenant comment on s'habille contre le froid du Québec et en me demandant " est-ce que tu as besoin de manteaux? ". Il y avait vraiment cet esprit d’aide et de volonté que je fasse partie de la famille. Je ne me suis même pas sentie étrangère.

Mahoro Nibaruta, étudiante à la maîtrise en administration des affaires

L’accueil à l’UdeS de ces quatre personnes étudiantes internationales a donné le ton à ce qu’elles allaient vivre au cours des prochains mois : une intégration dans un milieu où le respect, la tolérance, l’ouverture à l’autre et la diversité culturelle sont mis à l’avant-plan. C’est d’ailleurs ce qu’a ressenti Adama le premier jour où il a visité le Département d’informatique.

Adama, étudiant à la maîtrise en génie logiciel, décrit le sentiment de sécurité qu'il a ressenti lors de sa première visite au Département d'informatique.
Adama, étudiant à la maîtrise en génie logiciel, décrit le sentiment de sécurité qu'il a ressenti lors de sa première visite au Département d'informatique.
Photo : Michel Caron - UdeS

« Je marchais dans un corridor, et j’ai vu une affiche qui faisait la promotion de l’apport des femmes en sciences. La femme qui était sur l’affiche était une femme magrébine voilée. C’est cette affiche qui m’a fait me sentir en sécurité. J’ai senti l’esprit d’ouverture », raconte Adama.

Toutes et tous s’entendent finalement pour dire que leur couleur de peau n’influence pas négativement leur expérience étudiante, au contraire : la diversité est vue comme une richesse par la communauté UdeS.

Doctorant en droit, Ansadou souligne la présence d'une grande diversité culturelle à l'UdeS.
Doctorant en droit, Ansadou souligne la présence d'une grande diversité culturelle à l'UdeS.
Photo : Michel Caron - UdeS

Je trouve les gens très ouverts. Dès que vous avez la capacité, l’Université le voit et voit ce que vous pouvez apporter. J’observe qu’il y a une grande diversité culturelle à l’Université, avec ses nombreuses associations étudiantes, et je me dis Wow! Quel niveau d’acceptation et de tolérance!

Ansadou Cherenfant, étudiant au doctorat en droit

S’unir pour un monde plus tolérant

Dans le cadre de cette discussion visant à souligner la cause des personnes noires, parler des épreuves qu’elles ont surmontées était un incontournable. C’est d’ailleurs Ansadou qui est le premier à se lancer dans l’énumération de plusieurs jalons et personnages historiques. La révolte des esclaves à Saint-Domingue, l’apartheid ainsi que Martin Luther King, Jessie Jackson, Nelson Mandela et Barack Obama ont marqué l’imaginaire de cet étudiant en droit.

Après s’être remémoré la contribution des communautés noires à faire de ce monde ce qu’il est aujourd’hui, les quatre personnes étudiantes constatent que la plupart des combats ont été remportés. Mais, selon elles, le plus difficile à gagner est celui de la discrimination. C’est à cet instant qu’elles avouent avoir été témoins de remarques méprisantes dans certains lieux publics, à l’extérieur de l’université. Ainsi, pour la Rwandaise Mahoro, le Mois de l’histoire des Noirs est l’occasion de s’ouvrir aux autres et de les accueillir tels qu’ils sont.

Pour Mahoro, étudiante à la maîtrise en administration des affaires, la cause des personnes noires ne devrait pas être vue comme un combat, mais comme un outil pour s'unir les uns aux autres.
Pour Mahoro, étudiante à la maîtrise en administration des affaires, la cause des personnes noires ne devrait pas être vue comme un combat, mais comme un outil pour s'unir les uns aux autres.
Photo : Michel Caron - UdeS

On a remporté la plupart des combats depuis des siècles, et il y a beaucoup de choses qui ont changé. Je trouve que c’est important de voir la cause des Noirs comme un outil pour se rapprocher et pour être tolérants envers les autres.

Mahoro Nibaruta, étudiante à la maîtrise en administration des affaires

Adama et Mahoro soulignent la nécessité d’inculquer des valeurs humaines, aux plus jeunes comme aux plus vieux, et de les sensibiliser à la diversité et à l’inclusion. À son tour, Ansadou, défenseur des droits humains, rappelle ce qui nous rassemble par-dessus tout : notre humanité.

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité », mentionne Ansadou, en se référant à l'article premier de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité », mentionne Ansadou, en se référant à l'article premier de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
Photo : Michel Caron - UdeS

Nous sommes des humains. Il peut y avoir une différence de couleur de peau, de taille, d’appartenance sociale, mais ce qui nous unit, c’est le fait que nous sommes tous des humains. Nous avons cette capacité de penser, nous avons l’intelligence, nous avons un cœur qui nous permet de respirer… Je crois que nous sommes tous des frères et des sœurs, et qu’on doit faire de notre mieux pour vivre notre vie sur cette terre.

Ansadou Cherenfant, étudiant au doctorat en droit

Et en un instant, un lien fraternel s’est scellé entre ces cinq personnes étudiantes, réunies lors de cette discussion pour le Mois de l’histoire des Noirs.

À propos du Mois de l’histoire des Noirs

Au Québec, le 23 novembre 2006, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi visant à faire du mois de février le Mois de l’histoire des Noirs. Cette loi est entrée en vigueur le 1er février 2007. Le Mois de l’histoire des Noirs permet de reconnaître et de promouvoir la contribution des Québécoises et des Québécois des communautés noires à l’histoire du Québec, à son développement économique, social et culturel ainsi qu’à la vitalité du français. Chaque année, le mois de février marque l’occasion de souligner l’enracinement de ces personnes établies au Québec et leur engagement à faire du Québec une société inclusive, plurielle et prospère.


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