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Journées du programme de doctorat en médecine

Développer un agir écoresponsable en santé

L'écoresponsabilité en santé et l'évaluation pour les apprentissages ont été au coeur des Journées du programme de doctorat en médecine les 23 et 24 octobre. Les personnes participantes des quatre sites de formation se sont réunies au Club de golf de Sherbrooke en vue d’apprendre des spécialistes de la question et de proposer des stratégies pour développer un agir écoresponsable en santé et favoriser la posture d'apprentissage dans les évaluations.

Pourquoi parler d’écoresponsabilité en santé?

La Pre Stéphanie Collard, responsable de la thématique écoresponsabilité au Bureau de la responsabilité sociale (BRS) de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, et Véronique Foley, conseillère pédagogique au BRS, ont démontré la pertinence d’intégrer l’agir écoresponsable en santé dans les programmes de formation.

Elles ont évoqué le paradoxe du pollueur-soigneur : en effet, si les systèmes de santé offrent des soins à la population, ils ont aussi un grand impact environnemental, notamment en déchets, gaz anesthésiants, médicaments, transport du matériel et des employés, imagerie médicale et sources d’énergie, etc.

Paradoxe du pollueur-soigneur : si les systèmes de santé offrent des soins à la population, ils ont aussi un grand impact environnemental

En vue de développer une approche écoresponsable dans sa pratique, les conférencières ont énoncé 10 principes soutenant l’écoresponsabilité, dont celles d’intervenir dans une vision systémique, d’agir avec éthique, de promouvoir la littératie environnementale et d’agir comme agent de changement.

Évaluation de la vulnérabilité régionale aux changements climatiques

La Pre Mélissa Généreux, médecin-conseil à la Direction de santé publique de l’Estrie (DSPE), et Anaïs Féret, agente de planification à la programmation et à la recherche de la DSPE, ont présenté le projet Évaluation de la vulnérabilité régionale aux changements climatiques et conception de plans d’adaptation régionaux (VRAC-PAC) en Estrie. Ce projet a permis d’analyser des données sur les aléas climatiques en Estrie en vue d’élaborer un plan d’adaptation régional de santé publique.

Les conférencières ont présenté les résultats de l’analyse de vulnérabilité aux aléas climatiques. La chaleur extrême, les inondations et les maladies transmises par la tique sont les aléas priorisés en raison de leur niveau de risque élevé et de leurs conséquences potentielles sur la santé de la population estrienne. Ces aléas s’accompagnent aussi de risques psychosociaux sur les populations vulnérables.

L’exemple de la chaleur extrême

Les projections climatiques démontrent qu’il y aura en Estrie une augmentation du nombre de jours chauds, de la durée des vagues de chaleur et de leur intensité. On doit donc prévoir une augmentation de cas de crampes, de syncopes et d’épuisement causés par la chaleur, sans compter les coups de chaleur. Les effets indirects de ces cas se feront sentir dans l’aggravation de certaines maladies chroniques et de problèmes psychologiques et comportementaux.

La chaleur extrême, les inondations et les maladies transmises par la tique sont les aléas priorisés en raison de leur niveau de risque élevé et de leurs conséquences potentielles sur la santé de la population estrienne

Conséquemment, la demande en soins de santé se traduira par une augmentation d’appels info-santé, de transports ambulanciers, de consultations médicales, d’hospitalisations et de décès. Des cartes représentant les îlots de chaleur urbains et les indices de défavorabilité matérielle et sociale sont autant d’indicateurs d’intervention potentielle.

Les données recueillies sur tous les aléas climatiques analysés en Estrie permettront à la Santé publique régionale d’établir des stratégies d’adaptation en prenant des mesures sociales et physiques contre les effets des changements climatiques sur la santé de la population.

Intégrer l’écoresponsabilité dans nos pratiques

La Dre Chloé Courteau-Vézina, cofondatrice de l’Éco-CMSP de Laval, a présenté la démarche de transition du CISSS de Laval vers un modèle de soins de santé durable.

En collaboration avec le comité de développement durable et le comité Éco-CMDP, le CISSS de Laval a dressé son bilan carbone. Les résultats ont démontré que l’achat de matériel (42 %) et les déplacements (39 %) étaient les secteurs engendrant la plus grande quantité d’émissions de CO2.

Les projets qui sont à portée de main ou encore les projets d’envergure qui auront un impact significatif sont ceux à prioriser

Le CISSSL a donc établi un plan d’action pour favoriser la mobilité durable et lancé des projets visant à réduire l’empreinte carbone du secteur clinique. Chloé Courteau-Vézina cite en exemple les aérosols-doseurs, qu’on peut remplacer par des poudres sèches dans certains cas; le port des gants, qui n’est pas toujours indiqué; ou encore la diminution des examens, traitements et interventions potentiellement inutiles.

La conférencière a souligné l’importance d’utiliser des outils de mesure pour prioriser les actions à mener et pour en vérifier l’impact. Les projets qui sont à portée de main ou encore les projets d’envergure qui auront un impact significatif sont ceux à prioriser.

Des carottes pour favoriser la posture d'apprentissage dans les évaluations

Christina St-Onge, titulaire de la Chaire de recherche en pédagogie médicale Paul Grand'Maison de la Société des médecins de l’UdeS, a présenté les principes de l’évaluation pour l’apprentissage et de l’évaluation programmatique.

Elle a proposé de suivre la tendance en évaluation qui consiste à mettre l’accent sur la carotte – la récompense (ou l’apprentissage) – plutôt que sur le bâton – la punition (ou l’évaluation). Pour y parvenir, une évaluation organisée de façon programmatique mettrait de l’avant les principes suivants : donner du sens à l’apprentissage, présenter la matière de façon longitudinale, donner une rétroaction continue, évaluer pour l’apprentissage et enfin, faire appel à la responsabilisation des personnes apprenantes.

Mettre l’accent sur la carotte – la récompense (ou l’apprentissage) – plutôt que sur le bâton – la punition (ou l’évaluation)

La spécialiste de l’évaluation a émis plusieurs conseils pour concrétiser ces principes, notamment créer une culture de l’évaluation qui développe l’identité professionnelle des personnes apprenantes, promouvoir l’évaluation comme un moyen pour encourager l’autorégulation de l’apprentissage, ou encore faire des évaluations fréquentes à faible enjeu et des rétroactions.

La présentation de la Pre St-Onge s’est conclue par une séance d’ateliers visant à identifier des pistes d’action pouvant soutenir l’intégration de la position d’apprentissage dans le programme de doctorat en médecine.

Cérémonie des prix de reconnaissance

Les Journées du programme ont également été l’occasion de de dévoiler une plaque en l’honneur des personnes qui ont été en poste au vice-décanat des Études médicales prédoctorales depuis ses débuts et de remettre des prix de reconnaissance du personnel.

Dévoilement d’une plaque en l’honneur des personnes qui ont été en poste au vice-décanat des Études médicales prédoctorales depuis ses débuts. Sur la photo : le vice-doyen actuel, Éric Lavoie; Ève-Reine Gagné,André Plante, Paul Grand’Maison et Jean-Pierre Bernier, anciens vice-doyens, et Patrice Perron, doyen adjoint et vice-doyen exécutif de la Faculté.
Dévoilement d’une plaque en l’honneur des personnes qui ont été en poste au vice-décanat des Études médicales prédoctorales depuis ses débuts. Sur la photo : le vice-doyen actuel, Éric Lavoie; Ève-Reine Gagné,André Plante, Paul Grand’Maison et Jean-Pierre Bernier, anciens vice-doyens, et Patrice Perron, doyen adjoint et vice-doyen exécutif de la Faculté.

Prix Innovation

  • Isabelle Bradette, professeure au Département de médecine de famille (Saguenay)

Prix César Galéano

  • Catherine Corbeil, professeure d'enseignement clinique
  • Amélie Govare, professeure d'enseignement clinique (Saguenay)

Prix Qualité

  • Yanouchka Labrousse, professeure au Département de médecine de famille (Montérégie)

Prix Humanisme

  • Hélène Lauzier, directrice académique

Prix Coup de coeur respect

  • Catherine Roy, coordonnatrice académique (Montérégie)

Prix Maurice-Groleau

  • Jean-François Fisette, coordonnateur à l'amélioration continue des programmes

Prix Denise-Théberge

  • Caroline Lefebvre, commis aux activités pédagogiques

Quelque 40 étudiantes et étudiants ont également reçu une bourse ou un prix à l’occasion de cette cérémonie de reconnaissance : voir autre texte en lien ci-dessous


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