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Leader au Canada

L'Université de Sherbrooke cent fois millionnaire

L'Université de Sherbrooke dépasse le cap des 100 M$ en redevances obtenues pour les découvertes de ses professeurs. Première université canadienne à franchir un tel seuil, elle compte à son actif 96 inventions protégées, 330 brevets déposés ou délivrés et 26 entreprises dérivées, sans oublier l'octroi de 248 licences.

« Malgré son jeune âge, l'Université de Sherbrooke est depuis de nombreuses années leader au Canada en matière de redevances sur ses inventions, explique le professeur Bruno-Marie Béchard, recteur de l'Université de Sherbrooke. L'Université a l'innovation dans le sang! Lorsque l'on fait les efforts nécessaires pour assurer un transfert rapide vers la société, la recherche universitaire devient innovation et contribue alors directement à l'amélioration de la qualité de vie dans une foule de domaines scientifiques, humains, médicaux, technologiques, artistiques et culturels. » À quoi servent les 100 M$ obtenus en redevances? Ces revenus sont systématiquement réinvestis dans la recherche et dans le renforcement des efforts de transfert à la société de manière à ce que « les succès actuels servent de tremplins pour de nouvelles réussites au bénéfice de la société », ajoute le recteur.

Plus de 44 % de ses inventions sont transférées dans l'industrie, ce qui signifie que pratiquement une invention sur deux se retrouve dans les entreprises. « Chaque année, nous établissons plus de 300 partenariats de recherche avec plus de 200 entreprises, ajoute le recteur Béchard. Depuis plusieurs décennies, nous nous employons ainsi à intensifier les transferts de l'Université aux entreprises de manière à ce que la société puisse bénéficier de nos découvertes le plus rapidement possible, tout en préservant la liberté académique de nos professeurs. Notre expertise en cette matière sert aujourd'hui de modèle à de nombreuses universités au pays et même ailleurs dans le Monde! »

Le succès retentissant de la technologie ACELP en compression de la parole contribue largement à cette réussite remarquable. Déployée partout dans le monde, elle est utilisée quotidiennement par 2,4 milliards d'usagers de téléphones cellulaires de même que par 35 millions d'utilisateurs de lecteurs mp3 et d'assistants numériques personnels. ACELP est intégrée depuis plusieurs années dans les applications de diffusion audio sur Internet, dont RealPlayer et Microsoft MediaPlayer, qui regroupent 500 millions d'usagers.

D'autres technologies importantes portent la signature UdeS, dont les chalumeaux à plasma thermiques et les seringues sans aiguille. On retrouve des avancées dans le domaine médical, notamment les bloqueurs de canaux calciques, utilisés en interventions thérapeutiques de la douleur et de l'hypertension, ainsi qu'un enzyme de chitosanase qui vise à abaisser le taux de cholestérol. Plusieurs projets d'innovation sociale ont également vu le jour, par exemple un guide de prévention du décrochage scolaire et un logiciel d'évaluation des élèves à risque de même qu'un système permettant de mieux présenter les signes employés dans les différentes langues des sourds à travers le monde.

De la découverte à la société

En vue de faciliter le transfert technologique, l'Université s'est dotée d'entités complémentaires qui forment une chaîne allant des découvertes des professeurs aux entreprises en démarrage. Le Bureau de liaison entreprises-université (BLEU) forge les collaborations entre l'institution et les entreprises en se concentrant sur le dépistage de technologies de pointe et sur les besoins des PME. La société de valorisation Gestion SOCPRA, créée au début de l'année 2007, voit à la protection et au transfert technologique des inventions émanant de l'Université. Enfin, MSBI Capital, et tout récemment iNovia Capital, investissent du capital de risque et financent des entreprises nées d'innovations provenant de l'UdeS, de l'Université McGill, de l'Université Bishop's, ainsi que de leurs centres hospitaliers affiliés.

Lorsqu'une innovation génère des redevances, 50 % des revenus nets sont remis aux inventeurs et 50 % sont systématiquement réinvestis par l'Université pour soutenir de nouvelles initiatives de recherche qui pourront engendrer d'autres innovations.