Faire grandir collectivement notre indice de santé organisationnelle
L’automne dernier, l’Université de Sherbrooke a pris le pouls de sa communauté étudiante et de son personnel en vue de constituer son indice de santé organisationnelle (ISO). Elle dévoile ces jours-ci les résultats de cette vaste enquête. En tout, 4197 personnes ont pris le temps de répondre au questionnaire de l’équipe d’experts mandatée par l’UdeS. Une première étape d’une démarche collective à la fois ambitieuse, innovante, rigoureuse, inclusive… et humaine.
L’Université de Sherbrooke puise sa force dans la qualité des gens qui composent sa communauté. Et le bien-être de la communauté UdeS est une préoccupation réelle pour l’institution, au point d’en faire une priorité de son plan stratégique Oser Transformer, en 2018.
« Il faut oser prendre le pouls, identifier nos bons coups et nos défis, puis travailler ensemble à des solutions pour faire croître collectivement notre indice de bonheur », soutient la professeure Denyse Rémillard, responsable du comité ISO, rectrice adjointe et vice-rectrice à l’administration et au développement durable.
Un indice fiable, une démarche rigoureuse
Pour qu’il soit vraiment révélateur, un indice de santé organisationnelle doit témoigner de la réalité. Il aura ainsi une résonance et mènera à des solutions concrètes et adaptées. C’est pourquoi l’ISO a été développé sur mesure pour refléter adéquatement les réalités et les besoins de la communauté UdeS.
Afin d’assurer toute la rigueur et la pertinence de la démarche, le comité stratégique de l’ISO a fait appel au savoir-faire de personnes expertes issues de la communauté universitaire, dont le Pr François Courcy du Département de psychologie de la Faculté des lettres et sciences humaines, le Pr Luc Touchette du Département de psychoéducation de la Faculté d’éducation, la Pre Marie-Ève Major de la Faculté des sciences de l’activité physique, de même que Patrice Daneau, doctorant en administration des affaires (DBA).
Un même ISO pour une communauté tissée serré
L’indice couvre six domaines, déclinés en 47 indicateurs, qui sont tous des leviers sur lesquels il est possible d’agir concrètement, puisque la démarche et son approche sont basées sur la mobilisation de chaque personne. L’ISO est le même pour l’ensemble de la communauté, qu’elle soit étudiante ou faisant partie du personnel, même si les indicateurs diffèrent légèrement entre les deux groupes.
L’indice servira aussi de référence pour suivre la santé organisationnelle à l’UdeS dans le temps. En effet, une collecte de données est prévue tous les deux ans, de manière à pouvoir évaluer les actions mises en place et procéder aux ajustements nécessaires, en fonction de l’évolution de la communauté universitaire et de la société. Le prochain coup de sonde est déjà prévu à l’automne 2022. C’est donc une démarche pérenne, qui reflétera les réalités et les besoins de la communauté UdeS à mesure qu’ils évoluent.
Pour la professeure Denyse Rémillard, on peut voir la communauté UdeS comme une grande famille, qui grandit et évolue au fil du temps, et la démarche doit permettre de refléter ces changements.
Tel un portrait de famille, l’indice vise à saisir l’essence de la réalité dans un espace-temps. Il permet de prendre un peu de recul, de se regarder sous une nouvelle perspective, avec lucidité et bienveillance, de reconnaître nos forces et d’identifier les points de vigilance vers lesquels nos énergies doivent être investies. Et les prochains portraits viendront se superposer aux précédents, pour nous permettre de constater tout le chemin parcouru ensemble.
Professeure Denyse Rémillard, responsable du comité ISO, rectrice adjointe et vice-rectrice à l’administration et au développement durable
Des résultats encourageants et des leviers pour s’améliorer
Les résultats du sondage de l’automne 2020 révèlent un indice global de 67 sur une échelle de 0 à 100 points. Il met en lumière bon nombre de points forts et, bien sûr, des points de vigilance sur lesquels il faut se pencher. Comme l’explique le comité stratégique, c’est une mesure de base à partir de laquelle il faut construire.
Sans grande surprise, tant le personnel que la communauté étudiante s’accordent pour dire que l’éducation, le développement de compétences et la carrière sont des forces de l’UdeS. Les répondantes et répondants ont le sentiment de se développer professionnellement, ont confiance en leurs capacités. Dans le cas des personnes étudiantes, elles affirment se sentir prêtes pour le monde du travail.
L’UdeS se distingue sur le plan de l’intégration des apprentissages et du développement des savoir-faire. Stages en milieu de travail, travaux pratiques, laboratoires, apprentissage par problème ou par projet, études de cas réels, ces approches pédagogiques innovantes y sont certainement pour quelque chose dans ce sentiment d’être à la hauteur du monde du travail.
Professeure Jocelyne Faucher, coresponsable du comité ISO, secrétaire générale et vice-rectrice à la vie étudiante
Si l'UdeS aspire à devenir un milieu exemplaire sur le plan de l'équité, de la diversité et de l'inclusion (ÉDI), elle est sûrement sur la bonne voie à la lecture des réponses. Les résultats positifs sur ces indicateurs montrent que l’ensemble de la communauté apprécie le climat de diversité que l’institution a su instaurer dans ses divers milieux de vie, de travail et d’études.
L’une des forces de l’UdeS réside dans la qualité des relations humaines. La proximité, l’accueil, l’accessibilité et l'ouverture à l'autre contribuent à la qualité de l’environnement d’études et de travail. Les étudiantes et étudiants s’y sentent en sécurité. Le personnel, lui, apprécie particulièrement la qualité des relations au travail. Il faudra toutefois redoubler d’efforts en ce qui concerne la santé psychologique, qui représente un défi important, tant chez les personnes étudiantes que chez les employées et employés.
Est-ce que la pandémie qui faisait rage au moment de la cueillette de données peut avoir influencé les réponses? « Bien sûr, la période difficile que nous traversons en raison de la pandémie a une influence directe sur notre santé personnelle et organisationnelle. Tout en prenant en considération les circonstances particulières que nous vivons, nous avons demandé aux répondants de poser leur regard plus loin », explique le professeur Jean Goulet, vice-recteur aux ressources humaines et vice-recteur aux relations internationales.
Nous avons aussi choisi de faire l’exercice cet automne parce que nous voulons agir rapidement. Nous ne voulons pas attendre pour prendre soin de notre monde.
Professeur Jean Goulet, coresponsable du comité ISO, vice-recteur aux ressources humaines et vice-recteur aux relations internationales
En ce qui concerne le personnel, l’enquête révèle qu’il faudra aussi surveiller de près les conditions de travail menant à des douleurs physiques et des problèmes musculosquelettiques.
Force significative, les pratiques de gestion à l’UdeS procurent un sentiment d’autonomisation, c’est-à-dire qu’elles permettent à chacune et chacun de sentir qu’elle ou il peut exercer un pouvoir sur son propre développement dans l’organisation.
Maintenant, retroussons nos manches!
Les résultats de l’enquête montrent qu’il reste du travail à faire pour clarifier les objectifs et la mission dans certaines unités. D’ailleurs, chaque faculté et service recevra des résultats spécifiques à son milieu et devra plancher sur des actions à déployer dès l’automne 2021. Le Service des ressources humaines et les Services à la vie étudiante seront mis à contribution pour épauler les unités dans l’atteinte de leurs objectifs.
De grandes orientations et des actions sont aussi prévues pour l’ensemble de la communauté UdeS, avec le même objectif commun de résultats et d’amélioration de la santé organisationnelle, qui sera réévaluée à l’aide de l'indice dès l’automne 2022.
La santé organisationnelle est au cœur de nos priorités et elle est portée par toute la direction de l’institution. La démarche entreprise est ambitieuse et sa réussite repose sur la mobilisation des membres de la communauté. Avec notre bilan de santé organisationnelle en main, nous devons nous réjouir de nos succès et nous relever les manches individuellement et collectivement pour affronter les défis auxquels nous faisons face, et travailler ensemble aux solutions pour que notre communauté soit encore plus forte et mobilisée.
Professeur Pierre Cossette, recteur