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Projet original pour un finissant en génie biotechnologique

La production de sirop de bouleau mise à l'épreuve

Charles Gaudreault a terminé son baccalauréat en génie biotechnologique cet hiver à l'UdeS.
Charles Gaudreault a terminé son baccalauréat en génie biotechnologique cet hiver à l'UdeS.
Photo : fournie

En cette saison où les Québécois se ruent vers les érablières, des gens de la Haute-Côte-Nord expérimentent la production de sirop de bouleau. Charles Gaudreault vient de terminer – en décembre – son baccalauréat en génie biotechnologique à l'UdeS. Il participe à ce projet qui vise à déterminer si l'exploitation et la production de ce sirop méconnu sont envisageables dans la région de Forestville. Le sirop de bouleau a un goût assez différent du sirop d'érable, avec une pointe de caramel, une odeur de mélasse et une couleur assez foncée. Mais sa production est considérablement plus coûteuse, la sève de bouleau étant moins sucrée que celle d'érable.

Une étape à la fois

C'est à la suite d'une rencontre avec le Centre de formation professionnelle de Forestville que le projet de production de sirop de bouleau a débuté pour Charles Gaudreault. «On m'a expliqué que le Centre cherchait un chargé de projet pour pouvoir lancer la production de sirop de bouleau et j'ai accepté, mentionne-t-il. On veut voir si l'on est capable de produire un produit de qualité qui pourrait être commercialisé et si ça peut être rentable.»

Questionné à savoir si sa formation en génie biotechnologique l'aide beaucoup dans ce projet, le principal intéressé répond que bien qu'il ne soit pas nécessaire d'être un ingénieur en biotechnologie pour comprendre le procédé de fabrication du sirop de bouleau, ses acquis obtenus par le biais de sa formation universitaire l'ont grandement aidé. «Avec nos travaux de fin de baccalauréat, on développe une approche qui nous permet de diriger un projet et d'avoir une bonne vision d'ensemble», conclut l'ingénieur.

Sirop de bouleau ou sirop d'érable?

Proche cousine de l'acériculture, la culture de l'eau de bouleau en est à ses premiers balbutiements au Québec. Durant les années 90, des producteurs de l'Alaska ont été les premiers à exploiter la sève de bouleau pour en faire du sirop. Le procédé d'exploitation fut ensuite repris un peu plus tard dans l'Ouest canadien et ce n'est que tout récemment, au Québec, que cette culture a fait son apparition. «Le Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent, la Beauce et la Gaspésie ont été les premières régions à exploiter l'eau de bouleau», spécifie Charles Gaudreault.

Le procédé de production du sirop d'érable est assez similaire à celui du sirop de bouleau. Malgré tout, ce dernier comporte quelques spécificités. D'abord, il faut savoir que l'on récolte l'eau de bouleau plus tard que l'eau d'érable. «Il faut attendre que la base de l'arbre soit dégagée; qu'il n'y ait plus de neige», précise Charles Gaudreault.

Autre nuance, la quantité requise d'eau de bouleau pour produire un seul litre de sirop est beaucoup plus élevée. «Pour faire un litre de sirop de bouleau, on a besoin de 125 litres d'eau de bouleau tandis que pour faire un litre de sirop d'érable on aura seulement besoin de 40 litres d'eau d'érable», explique l'ingénieur. Cette proportion explique en grande partie le coût élevé du sirop de bouleau, qui peut avoisiner les 100 $ le litre.

L'exploitation et la production étant seulement au stade de l'expérimentation pour l'instant, on ne saura que l'année prochaine si la commercialisation de ce sirop sera possible.