Procrastination
La procrastination est un phénomène très présent dans le contexte universitaire. En effet, des études rapportent qu’entre 80% et 95% de la population étudiante de l’Amérique du Nord a déjà eu recours à un comportement procrastinateur.
Il est plutôt commun de recourir à ce type de comportement dans notre quotidien. Cependant, dans quelles sphères, la procrastination devient-elle nuisible à la personne étudiante? Quelles stratégies peuvent être déployées pour diminuer les comportements de procrastination? La vidéo ci-dessous explique bien ce phénomène dans son ensemble.
La procrastination est l'action de retarder volontairement des tâches et/ou des comportements en dépit des conséquences négatives afin de prioriser les tâches qui apportent des bénéfices immédiats.
Pour qu’un retard soit considéré comme de la procrastination, trois caractéristiques sont nécessaires :
- Il doit être volontaire
- Il doit y avoir un écart entre l’intention et l’action effectuée
- L’individu doit ressentir un inconfort, se traduisant par de la culpabilité ou de l’inquiétude, face aux conséquences négatives potentielles engendrées par son retard.
Il n’y a pas de moment précis où se produit la procrastination. Elle peut survenir en lien avec différentes tâches, et ce, dans plusieurs sphères de vie. Il a été remarqué que lorsque la personne a l’impression de ne pas avoir les capacités ou les ressources à l’égard d’une tâche, elle la repousse. Cependant, le fait d’accepter les émotions liées à la tâche permettrait de réduire l’évitement, ce qui diminuerait la procrastination et permettrait ainsi d’engendrer une expérience positive. Par exemple, un examen de fin de session engendre souvent une peur de l’échec et un stress. Ainsi, une personne étudiante qui reconnaît la part de stress en lui peut alors en faire quelque chose et utiliser des stratégies pour le gérer plutôt que de chercher à fuir ce ressenti en faisant autre chose, soit en procrastinant.
En poursuivant, différents facteurs peuvent expliquer le recours à la procrastination chez un individu. Ceux-ci sont regroupés en deux catégories : les facteurs internes et les facteurs externes.
Les facteurs internes suivants sont généralement liés à la présence de comportements de procrastination :
- le perfectionnisme qui demande souvent plus de temps pour effectuer une tâche et qui vient souvent avec des objectifs inatteignables;
- l’autocritique;
- une faible ou trop grande confiance à soi et en ses capacités qui peuvent avoir été en partie causée par le perfectionnisme et l’autocritique;
- l’impulsivité;
- la peur de l’échec;
- une capacité moindre à tolérer un délai de gratification;
- une mauvaise gestion de temps;
- un intérêt et une motivation moindre envers la tâche.
Pour ce qui est des facteurs externes, on y retrouve notamment :
- les caractéristiques de la tâche (ex. : sa durée) vont affecter l’engagement de la personne étudiante envers celle-ci. La procrastination est plus probable si la tâche est plus désagréable ou si les récompenses qui y sont associées sont éloignées dans le temps;
- les caractéristiques de l’environnement;
- le programme et le niveau d’études peuvent avoir un impact. La procrastination serait plus élevée à l'université.
- l’attitude de l’entourage. Par exemple, lorsque celui-ci a une attitude négative face aux comportements de procrastination, ceux-ci ne font que s’accentuer, généralement en lien avec un sentiment de culpabilité.
- les nombreuses responsabilités reliées au domaine académique. Par exemple, l’inscription au cours, le suivi des horaires et les remises fréquentes de devoirs.
La procrastination, lorsqu’elle devient une tendance, est généralement nuisible au bon fonctionnement. La présence de certaines de ses conséquences pourraient vous indiquer qu’une réflexion serait nécessaire.
Par exemple, dans la sphère affective :
- des émotions désagréables (frustration, culpabilité, peur ou honte);
- une diminution de la confiance en soi;
- la perte d’un sentiment d’auto-efficacité;
- un sentiment d’échec.
Dans la sphère comportementale :
- l’abandon d’un cours;
- une diminution du rendement et de la performance scolaire;
- une augmentation du risque des problèmes de santé physique et mentale;
- des conflits interpersonnels.
Procrastiner de temps en temps, peu importe la sphère de votre vie, est normal. Cependant, si vous observez des conséquences négatives ou que la procrastination prend une place importante dans votre vie, sachez qu’il existe des stratégies concrètes qui peuvent vous aider à la surmonter. Voici quelques suggestions :
- la méthode Pomodoro;
- la planification d'un horaire;
- l'environnement d'études, etc.
Vous pouvez aussi entamer une réflexion sur le sujet en prenant, par exemple, le temps d’observer votre posture face à vos études :
- Quels sont vos objectifs, vos attendtes, vos motivations?
- Est-il possible que certains de ces éléments soient plutôt élevés, voire irréalistes?
- Comment agissez-vous envers vous-même, face à une erreur ou un échec?
Ce sont toutes des questions qui peuvent nourrir votre démarche.
Faire preuve de bienveillance envers soi-même est fondamental. Chaque fois où une personne décide d’étudier plutôt que de procrastiner, doit être perçu comme une victoire en soi, même si des comportements de procrastination continuent d’arriver de temps à autre.
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