Aller au contenu

Louise Boissonnault, étudiante à la Faculté de théologie et d'études religieuses

Des soins spirituels au delà des soins physiques

Louise Boissonnault
Louise Boissonnault
Photo : Michel Caron

Louise Boissonnault a travaillé durant 20 ans comme physiothérapeute. Mais bien qu'elle se soit d'abord investie à soulager les blessures du corps, son cheminement personnel l'a amenée vers une toute autre manière d'aider les gens qui souffrent. Étudiante à la maîtrise en études du religieux contemporain, Louise Boissonnault complète sa formation en suivant un stage en soins spirituels. Il s'agit d'une profession méconnue et relativement nouvelle au Québec.

Maladie, valeurs et croyances

Le stage qu'effectue Louise Boissonnault se déroule en milieu hospitalier, où l'intervenant en soins spirituels travaille de concert avec d'autres praticiens de la santé qui tiennent des rôles précis. Par exemple, le personnel médical et infirmier s'attarde en priorité aux besoins physiques de la personne. Le travailleur social porte attention à l'aspect relationnel et le psychologue aux aspects psychiques et comportementaux.

Pour sa part, l'intervenant en soins spirituels s'intéresse à l'aspect spirituel et religieux qui sous-tend la vie du patient. L'attention de l'intervenant est concentrée sur ce que la personne vit en profondeur et sur les impacts de la maladie au regard de ses choix, de ses valeurs, de ses croyances et pratiques.

À la recherche du meilleur de soi

Comme physiothérapeute, Louise Boissonnault a oeuvré auprès d'enfants ayant des problèmes de développement moteur. «Je travaillais en milieu hospitalier dans des conditions de travail idéales, dit-elle. Mon emploi de physiothérapeute m'a permis de travailler étroitement avec des parents et leurs enfants handicapés. J'accompagnais plusieurs familles de façon naturelle et informelle, au cœur de transitions et de relations difficiles.»

Pourtant, une part d'elle-même ne trouvait pas sa place : «Tous les jours, je tenais des nouveau-nés dans mes mains, explique Louise Boissonnault. C'était magnifique de pouvoir les soulager physiquement. Mais rapidement, je me suis rendu compte que je n'étais pas satisfaite, cela n'allait pas assez loin. J'avais plus à offrir, sans être capable de l'identifier, de mettre les mots dessus.»

Ainsi, son besoin d'aider les autres l'a poussée vers un autre type d'engagement. En 2000, Louise Boissonnault fait un séjour de six mois en Haïti en tant que physiothérapeute. Rapidement, cette initiative l'a amenée à s'investir autrement : «Un partenariat avec un ami haïtien, rencontré sur place, a permis un partage de nos talents et ressources dans un village où la sécurité alimentaire était plus pressante que les besoins en physiothérapie», relate Louise Boissonnault.

Cette rencontre déterminante a marqué le début d'une collaboration qui allait la mobiliser plusieurs années : aider les plus démunis de la commune de Terrier-Rouge. Par la suite, Louise Boissonnault y est retournée une à deux fois par année pour mettre sur pied un projet de développement agricole. À la suite du séisme de 2010, elle a continué d'agir sur le terrain : «J'ai travaillé comme physiothérapeute avec l'organisme Handicap International à la suite du tremblement de terre de Port-au-Prince», précise-t-elle.

À travers ces expériences, elle découvre la possibilité d'apprendre à vivre face à une population fragilisée par la vie. Elle réalise que sa satisfaction et son épanouissement personnel passent par une aide aux personnes à un niveau plus profond.

Une autre rencontre va jouer un rôle important dans son parcours professionnel. De retour à Moncton, Louise Boissonnault demande à un ami qui travaille en soins spirituels de l'éclairer sur la nature de son travail. Elle découvre alors une profession dont elle ne soupçonnait pas la portée. Une profession près des personnes aux moments les plus dramatiques de leur existence. Une profession qui lui permettra d'exploiter son plein potentiel d'«aidante».

Aider, tout simplement

L'intervenant en soins spirituels, intégré à une équipe médicale, agit comme le spécialiste des questions d'ordre plus personnel qui surgissent en moment de crise. Le patient qui vient de vivre une grande perte, qui se retrouve avec un diagnostic grave ou encore qui s'approche de la mort exprimera sans doute le besoin de trouver un sens à sa souffrance.

Louise Boissonnault se prépare à retourner travailler dans le milieu hospitalier. La formation en soins spirituels allie son projet de carrière et son souhait de s'engager plus profondément dans le mieux-être des personnes. «Un appel intérieur, depuis longtemps en sourdine, m'a donné l'élan de poursuivre la formation nécessaire pour m'engager plus directement dans l'accompagnement spirituel, dans un désir de vivre un véritable accompagnement en profondeur auprès de personnes devenues plus vulnérables par la maladie ou la perspective d'une fin de vie prochaine», conclut-elle.

Pour communiquer avec Louise Boissonnault à propos de son implication en Haïti : Lboiss@nbnet.nb.ca