Que de déceptions!
Je ne sais pas si d’autres personnes vivent la même chose que moi, mais j’ai l’impression d’être trop souvent déçue dans ma vie. Par exemple, je me dis que je devrais avoir accompli toutes sortes de choses dans ma journée et, finalement, je réalise que je n’ai presque rien fait de ce que j’avais prévu et je suis alors déçue de moi-même. J’aimerais aussi changer des choses de ma personnalité, et ça me frustre de voir que je n’y arrive pas. Je me juge beaucoup quand je suis gênée ou quand je me fâche, comme si je devais toujours être parfaite.
En plus, il m’arrive souvent d’être déçue des autres. Je suis déçue quand mon chum m’appelle pour me dire qu’on ne pourra pas se voir alors que j’avais prévu faire quelque chose de spécial avec lui. Je vis le même sentiment quand j’arrive à l’appartement et que mes colocataires n’ont pas fait le ménage ou quand mes amies ne m’appellent pas un samedi soir pour sortir.
À bien y penser, je crois que j’entretiens parfois des attentes trop élevées pour être atteintes. Je pense que, plutôt que de viser toujours le sommet, je vais plutôt me donner de petits buts à court terme parce que ce sera plus encourageant pour moi de pouvoir observer mes réussites au quotidien. Je vais aussi évaluer de façon plus réaliste le temps que ça pourrait me prendre pour atteindre chaque objectif. Je ne peux pas non plus me changer du jour au lendemain pour des choses qui durent depuis toute ma vie. Je peux par contre me donner de petits défis dans certaines situations où je m’efforcerai d’adopter un nouveau comportement.
Aussi, quand j’ai des attentes envers les autres, mais que je ne les nomme pas, j’imagine que c’est normal qu’elles ne soient pas répondues. Peut-être que si mon chum avait su que j’avais planifié quelque chose de spécial, il se serait libéré. Et puis, je pourrais parfois m’arranger pour satisfaire mes besoins moi-même. Par exemple, quand je m’ennuie un samedi soir, je pourrais appeler quelqu’un ou me distraire autrement.
Au fond, c’est à moi de faire en sorte de ne pas être déçue et, quand je le suis, de m’ajuster en conséquence.
Sophie Boudrias, psychologue
Service de psychologie et d’orientation