Elle me plaît, mais elle me fait peur
En fait, je n’ai pas peur d’elle, mais plutôt de sa réaction si elle savait. Je la croise depuis quelques années depuis le cégep. Je l’ai toujours trouvée très belle, mais, comme plusieurs gars tournent autour d’elle, je me suis toujours dit que je n’avais aucune chance.
À l’université, on a eu l’occasion de faire davantage connaissance. Bien, disons plutôt que, lorsqu’une fille de ma gang me l’a présentée, j’ai figé. Je me suis senti devenir tout petit en dedans de moi. J’ai bafouillé quelques mots dont je ne me souviens plus. Elle, de son côté, m’a fait un sourire tellement radieux que je revois l’image de son visage quand je ferme les yeux. Wow! Je me promène depuis entre le paradis et l’enfer. Je suis tellement heureux de m’être approché d’elle, mais tellement malheureux que ce soit un amour impossible.
« Pourquoi impossible?! », s’est écrié mon grand frère, à qui je me confiais. La discussion que j’ai eue avec lui m’a fait allumer sur plusieurs choses. J’ai d’abord réalisé que, dans cette situation, j’écoute davantage mes peurs plutôt que mon sentiment amoureux et que c’est précisément ce qui m’enlève toute confiance en mes possibilités.
J’ai aussi réalisé que je n’ai pas à avoir honte de mes sentiments. Il m’est déjà arrivé de me faire dire que je plaisais sans éprouver la même chose envers la personne qui m’avouait ses sentiments et je dois dire que c’est plutôt flatteur.
Mon frère, toujours à sa manière directe, m'a demandé : « Qu’est-ce qui te ferait vraiment plaisir? » « D’être avec elle », que je lui ai répondu. « Et ta plus grande peur? » « Qu’elle rit de moi! » Et mon frère, dans sa sagesse d’aîné, m'a dit : « Alors, approche-toi d’elle pour le simple plaisir d’être avec elle et le reste suivra tout naturellement. »
Sylvain Lapointe, psychologue
Service de psychologie et d’orientation