L’avenir réside au cœur de soi
Allô! Je m’appelle Sophie. J’aimerais vous faire part de mon cheminement d’orientation. Après une première session en médecine, je me suis rendu compte que ce programme d’études ne me convenait pas. Je m’y étais inscrite pour répondre aux attentes de mes parents, médecins tous les deux. Depuis ma tendre enfance, ils me répétaient qu’un jour je suivrais leurs traces. Avec un conditionnement pareil, je ne me suis pas posé plus de questions.
Au début, je trouvais la matière difficile, mais je me disais que c’était normal. Après les examens, j’ai constaté que, si je n’améliorais pas mes notes, je risquais d’échouer. Malgré des efforts pour mieux adapter mes techniques d’étude, je n’arrivais à rien. Mon intérêt pour cette matière était trop faible et ma motivation à étudier s’en ressentait. J’ai réalisé que je ne m’étais jamais demandé quelle profession m’intéressait vraiment. Pendant quelque temps, j’ai paniqué. D’une part, de réaliser que je n’avais aucune idée de ce que je voulais vraiment faire dans la vie, et, d’autre part, d’avoir à annoncer à mes parents que je n’aimais pas la médecine. Lorsque je me suis décidée à leur parler, comme je m’y attendais, ils ont mal pris la chose. Ils ont évoqué toutes sortes d’arguments devant lesquels je ne pouvais qu’acquiescer : que les études de médecine sont ardues et que je ne devais pas céder à la première difficulté; qu’être médecin constitue une profession honorable, bien rémunérée, etc. Devant la force de leur réaction, je me suis repliée sur moi-même et j’ai fait de mon mieux pour continuer.
Toutefois, à la fin de ma première année, je me suis retrouvée en situation d’échec. Leur réaction a été horrible. Curieusement, la mienne se teintait de déception, bien sûr, mais aussi de soulagement. Je me sentais libre de pouvoir réfléchir à ce que j’aimerais faire dans la vie. J’ai consulté en orientation pour finalement choisir une carrière en enseignement. J’ai dû tenir bon devant mes parents, mais ma ténacité m’a bien servie : j’ai rapidement vu que j’étais à ma place. Je me suis sentie renaître. C’est à me voir heureuse et passionnée par mes nouvelles études que mes parents ont finalement compris que, malgré tout le bien qu’ils me veulent, mes goûts et mes choix m’appartiennent et qu’il ne peut en être autrement.
Jean Lafontaine, psychologue
Johanne Bernatchez, psychologue
Service de psychologie et d’orientation
819 821-7666