Choisir la vie

Le suicide, on en parle de plus en plus. On en fait des statistiques. On analyse le phénomène. On en recherche les causes. Ça ne me dérange pas. Je pense même que c’est correct. Mais à un autre niveau c’est plus que cela. Il y a la souffrance.

Je sais de quoi je parle. J’ai fait une tentative de suicide à l’âge de dix-huit ans. J’avais mal en dedans, depuis trop longtemps. L’événement a eu l’effet d’une bombe auprès de mes camarades et de ma famille. C’est à travers leur agitation que j’ai réalisé que ce n’était pas la vie que je voulais m’enlever. C’était la souffrance et la solitude dans lesquelles je m’étais confinée que je voulais voir disparaître.

Puis, on a voulu m’aider. J’étais moins seule. Peu à peu, j’ai surmonté cette souffrance. J’ai compris bien des choses. Notamment, que la vie est précieuse. Que ma vie est précieuse, plus que tout, plus que la douleur intérieure. La souffrance n’est qu’un état qui demeure tant que je n’agis pas pour m’en libérer. Mais ma vie, c’est ma constante, ma continuité, c’est l’essence même de mon être. J’ai encore des moments difficiles, mais, à chaque fois, c’est la vie que je choisis.

Audrey L.

Johanne Bernatchez
Service de psychologie et d’orientation