Adaptation à l'université
L’année dernière, mon entrée à l’université a été difficile. Quand je me suis retrouvé ici, je n’arrivais pas à me sentir à ma place. Je ne sais pas ce qui se passait ou ce qui ne passait pas, mais rien n’allait. Je n’arrivais pas à me lier au monde. La matière des cours me décevait. Je n’arrivais pas à m’organiser dans mes études et dans ma nouvelle vie en appartement. Je me retrouvais incapable de m’ajuster comme j’avais toujours réussi à le faire face à de nouvelles situations. Je me sentais déraciné.
Je ne me reconnaissais plus, moi qui suis plutôt fonceur habituellement. Je me suis mis à douter de mon choix de programme puis à penser que l’université n’était pas pour moi. J’étais complètement démoralisé. Je me suis alors donné un temps de réflexion sur ma vie, sur moi, sur ce que je trouvais difficile en ce moment. J’ai pris aussi le temps de retrouver la raison pour laquelle j’avais choisi de venir à l’université.
Toute cette réflexion m’a fait prendre conscience qu’à cette nouvelle étape de mon existence, j’abandonnais la sécurité d’une vie bien établie et que je me retrouvais confronté à me reconstruire une vie mieux adaptée à ma nouvelle réalité d’universitaire. Je me suis demandé ce dont j’avais besoin afin que cette transition se passe au mieux pour moi. J’avais besoin de me sentir actif dans quelque chose de déjà structuré. Ce n’était pas facile, car il fallait que je surmonte l’état d’inertie dans lequel je stagnais depuis quelque temps. Je me suis d’abord mis à la recherche d’une activité parascolaire. Comme le sport a toujours été important pour moi, les ligues intra-muros se sont avérées toutes indiquées.
À partir de là, j’ai commencé à créer des liens. Puis, il m’a été plus facile de me rapprocher de mes collègues du département. À l’appartement, je me suis établi de nouvelles habitudes de vie à partir de mes différentes activités. Puis progressivement tout s’est replacé et mes doutes se sont dissipés. Après plusieurs mois, j’ai compris que l’arrivée à l’université constitue un plus grand effort d’adaptation qu’il n’y paraît. Tout ce que nous laissons et tout ce que nous avons à rebâtir sont autant de stress que nous avons à surmonter.
Cette année, ça va bien. Je me sens pleinement à ma place à l’université et j’ai du plaisir à faire ce que je fais. Savez-vous dans quoi je me suis impliqué? Dans le comité d’intégration des « p’tits nouveaux »…
Cette histoire est fictive, mais s'inspire de faits vécus.
Johanne Bernatchez, psychologue
Service de psychologie et d'orientation