Portrait d'un pédagogue
Marc Olivier reçoit le prix Reconnaissance de la qualité de l’enseignement
Pourquoi n’est-ce plus possible de prendre l’eau de la rivière dans le creux de sa main pour la boire? Pourquoi dans certaines grandes villes faut-il circuler dans les rues avec des masques? Pourquoi de grandes zones de sols industriels ne permettent plus la croissance des plantes?
« J’étais chimiste principal en santé-sécurité, responsable de l’implantation du SIMDUT dans une université montréalaise, donc en service-conseil aux usagers de tous les laboratoires de recherche et d’enseignement pour diminuer les risques d’accident. J’ai réalisé que tous les laboratoires rejetaient des matières dangereuses dans les lavabos et que celles-ci finissaient au fleuve. Pour contrer cela, il a fallu instaurer dans l’institution des circuits de récupération, de transport et de gestion des déchets dangereux universitaires », relate M. Olivier.
Sensibiliser, comprendre, agir et éduquer sont les moyens privilégiés par Marc Olivier pour changer les choses : « Nous devons tous modifier nos façons de vivre. Sinon, la société devra de plus en plus s’isoler tels ces enfants sévèrement immunodéficients condamnés à vivre dans une bulle de plastique. »
Ces personnes qui œuvrent pour le développement des autres
Vous souvenez-vous d’un professeur qui vous a marqué, touché? Un enseignant qui a fait une différence dans votre parcours? De telles personnes engagées et passionnées méritent d’être reconnues.
Marc Olivier enseigne au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) depuis près de 20 ans. « À l’époque, je me suis joint à un groupe qui a modelé, avec le doyen Pierre-Yves Leduc, les 10 nouvelles formations sur mesure en environnement au Campus de Longueuil. Celles-ci sont devenues par la suite le programme de diplôme en gestion de l’environnent du CUFE. »
Reconnu comme le « père » de la chimie de l’environnement, il réussit, entre autres, à faire comprendre et aimer la chimie à des non-scientifiques grâce à sa capacité de vulgarisation et ses exemples concrets. Il aime offrir à ses étudiantes et étudiants des expériences enrichissantes et sait transmettre sa passion. Une soixantaine de candidates et candidats à la maîtrise en environnement du CUFE ont complété leur essai sous sa direction.
Les activités pédagogiques qu’il dispense touchent la gestion des matières résiduelles, les fondements des sciences naturelles et la chimie de l’environnement. Dans le cadre de ses cours au CUFE, il amène ses étudiantes et étudiants à collaborer avec des organismes et entreprises afin qu’ils puissent confronter leurs idées à la réalité (acceptabilité sociale, pérennité économique, réalité du développement durable) et… les sortir de leur zone de confort!
Dès le début d’une session d’études, M. Olivier lance ce défi à ses étudiantes et étudiants : « Vous avez choisi un programme en environnement et développement durable, ce n’est pas pour perpétuer ce qui se fait maintenant, c’est plutôt pour améliorer notre monde un pas à la fois. Il ne suffit pas d’être des gestionnaires de l’environnement présent, nous devons être des entrepreneurs du développement durable vers l’avenir. »
Les multiples rôles d’un acteur du changement
Ses implications au niveau pédagogique au Québec sont variées. Il a, entre autres, collaboré à la création du diplôme d’études collégiales (DEC) en environnement, hygiène et sécurité au travail au Cégep de Sorel-Tracy. Son grand intérêt à sensibiliser les gens au sujet de l’environnement l’a amené à donner plusieurs entrevues et conférences, notamment dans le cadre d’émissions de télévision telles que L’épicerie et La Facture ainsi que dans la presse écrite, comme Le Devoir et La Presse. « La qualité de l’eau, de l’air et du sol est seule garante de l’avenir des générations. Plus nous sommes nombreux et densément urbains, plus nous devons protéger la qualité du milieu en faisant des petits gestes supplémentaires au quotidien », évalue Marc Olivier. « Chacun de nous doit accepter de faire les petits gestes au quotidien, d’ajuster son mode de vie pour repousser les impacts négatifs. »
Comme chercheur en gestion des matières résiduelles, il participe aux activités du Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) et développe la chimie verte de concert avec le Laboratoire des fluides supercritiques et membranes de la collaboration franco-québécoise. Il interagit en écologie industrielle comme membre-chercheur du Centre interdisciplinaire de recherche en opérationnalisation du développement durable (CIROD).
Membre de l'Ordre des chimistes du Québec et de l'Association québécoise pour l'hygiène, la santé et la sécurité du travail, il participe à la réflexion environnementale dans les milieux professionnels. Il est, depuis plusieurs années, le répondant des dossiers « matières résiduelles » au Conseil régional de l'environnement de la Montérégie. Il est auteur et coauteur de plusieurs monographies portant sur la chimie de l'environnement, la gestion des matières dangereuses, la gestion des matières résiduelles, ainsi que d'une centaine d'articles dans les revues scientifiques et les revues professionnelles.
Prix facultaires Reconnaissance de la qualité de l’enseignement
Chaque année, les facultés et centres sont invités à désigner des personnes ou des équipes qui se sont distinguées par la qualité de leur enseignement. L’innovation en pédagogie universitaire, les retombées sur l’apprentissage des étudiantes et étudiants ainsi que la qualité de l’encadrement qui leur est offert comptent parmi les éléments d’évaluation. Une forte reconnaissance des pairs est requise pour devenir admissible à ce concours prestigieux.
Avec ce prix, l’Université de Sherbrooke honore des membres du personnel enseignant ainsi que des équipes qui se sont distingués de façon exceptionnelle, en reconnaissance de leur grande contribution à l’enseignement.