Conseillère d'orientation au Service d’intégration au marché du travail de la Montérégie
Entrevue avec Kathy Gariépy-Delisle
Kathy Gariépy-Delisle est une conseillère d’orientation, mais, depuis la fin de ses études, son emploi au Service d’intégration au marché du travail de la Montérégie (IMTM) l’amène à occuper des fonctions variées et différentes des habituelles tâches liées à la profession. Le travail de Kathy reste néanmoins d'aider et d'accompagner les personnes afin de leur permettre de s’épanouir.
Quelles sont vos tâches principales en fonction des quatre volets identifiés?
- Le volet préparatoire à l’emploi : Je m’occupe des programmes de groupes, dont un qui vise le retour en formation et, l'autre, l’employabilité, soit le retour sur le marché du travail. La clientèle de ces programmes vit des obstacles importants. Lorsque je suis arrivée chez IMTM en tant que conseillère d’orientation, c’était dans le but de monter le programme de retour en formation Nous touchons à des différents aspects comme la conciliation travail-famille, la gestion du stress, des émotions et du budget, l'exploration des sources de financement et les méthodes d’apprentissage.
- Le volet des services en orientation (l’évaluation de l’autonomie socioprofessionnelle et l’intervention psychosociale) : Ce service vise une mise en mouvement, un maintien en formation et en emploi des gens qui ont des difficultés et qui sont déjà en formation ou en emploi. L’intervention psychosociale est un service ponctuel visant à accompagner la personne qui a des difficultés au moyen de huit à dix rencontres, qui s’échelonnent sur une période de six mois.
- Le volet d'aide à l'emploi : Mes tâches m’amènent aussi à épauler le service d’aide à l’emploi. J’accompagne la clientèle et je la dirige vers d’autres services.
- Le volet intervention : Je suis également responsable de l’intervention, ce qui signifie que je m’occupe de soutenir mes collègues lors des interventions, d’arrimer les services, d’organiser l’archivage, de préparer du codéveloppement, etc.
À quoi ressemble une journée type?
J’ai deux journées types selon l'inscription des groupes à animer. Si je ne n'ai pas d'animation de groupe, je prends mes courriels, je fais mes retours d’appels, puis j’ai, en moyenne, quatre rencontres par jour suivies de pauses d'une durée de 30 minutes chacune pour faire la mise à jour des dossiers. Si j’ai des groupes, nous faisons plutôt de l’animation de 9 h à 11 h 30, ce qui signifie que j’ai deux ou trois rencontres supplémentaires dans ma journée.
Quelles études avez-vous faites pour accéder au titre de conseillère d’orientation?
Le baccalauréat et la maîtrise en orientation à l’Université de Sherbrooke.
Pouvez-vous me décrire votre parcours professionnel?
C’est très simple, dès que j’ai fini l’école j’ai commencé à travailler chez IMTM et j’y travaille depuis maintenant six ans. Dans le cadre de mon emploi, je n’ai pas touché à d’autres domaines, par contre, je fais de la supervision à l’Université de Sherbrooke au baccalauréat et à la maîtrise depuis quatre ans et, dans mes stages, j’ai touché au milieu scolaire et carcéral.
Quelles sont les principales différences entre votre milieu et le milieu scolaire?
Je peux seulement me baser sur mon expérience personnelle, mais, ce que je constate, c’est que je touche à plusieurs aspects de la profession. Quand j’ai fait mon stage dans le milieu scolaire, je n’ai fait que de l’orientation, parce qu'il y a toujours une équipe multidisciplinaire, soit du personnel professionnel en psychoéducation et en éducation spécialisée. Dans le milieu scolaire, nous faisons vraiment de l’orientation, c’est-à-dire que nous donnons de l’information sur les formations et le marché du travail. Nous organisons aussi des journées d’accueil.
Au communautaire, je fais surtout de l’employabilité et, même si ce n’est pas toujours ce que je fais directement, l’objectif à atteindre, c’est l’autonomie financière.
J’entends souvent que le milieu communautaire c’est un peu l’enfant pauvre, qu’il y a moins de moyen. Pourtant, j’ai l’impression d’être une travailleuse autonome salariée.
J’ai des comptes à rendre à Emploi-Québec, à titre d'exemple. Mon employeur exige des statistiques sur le nombre de personnes qui ont intégré un emploi. Sinon, j’ai une grande liberté dans la façon de promouvoir et d’offrir les services de notre milieu. Par service, nous offrons au minimum 12 rencontres.
Pouvez-vous expliquer la différence entre le counseling et la psychothérapie?
J’ai souvent à faire la distinction à des personnes qui, par exemple, vivent des problèmes de divorce, ce qui affecte leur motivation au travail. Elles arrivent dans mon bureau, voient mon diplôme de conseillère d’orientation et réagissent en me signifiant qu'elles n’ont pas besoin d'une consultation orientation. La plus grande distinction, c’est qu’en psychothérapie, nous allons chercher à comprendre les sources du problème et nous allons travailler à changer la personne. Alors qu’avec moi, nous allons identifier le schéma et nous allons apprendre à vivre avec celui-ci en contexte de formation et d’emploi. À titre d'illustration :
Je vois que tu as un lien d’attachement plus ou moins favorisé par ton milieu, donc moi je ne peux pas changer ça, mais nous pouvons en discuter, voir d’où ça vient et qu’est-ce qui fait en sorte que c’est si prenant
C'est essentiel afin de trouver des méthodes concrètes pour nous adapter à la formation et au milieu du travail.
Sinon, je pense que la différence majeure entre mon travail et la psychothérapie, c’est que j'identifie le schéma, mais je ne vais pas le changer. Nous allons plutôt apprendre à vivre avec celui-ci.