Janvier
Épiphanie
Lundi 8 janvier 2024 – Semaine 102
Lorsqu’on comprend soudainement quelque chose, on peut dire qu’on a une révélation ou encore une… épiphanie. Utilisé dans ce sens, le mot peut être défini comme la « manifestation de quelque chose qui était caché » et, selon Usito, il est surtout courant dans la langue littéraire.
Cette utilisation du mot épiphanie rappelle sémantiquement la fête catholique de l’Épiphanie. Cette fête, célébrée le 6 janvier, commémore la manifestation de Jésus aux trois Rois mages. Le mot, emprunté au latin ecclésiastique au 12e siècle, vient lui-même du grec epiphanios, mot ayant le sens de « qui apparaît ».
D’autres mots à l’origine associés à la religion perdent parfois leur connotation religieuse et ont développé, par analogie, des extensions de sens. Pensons à baptême au sens d’ « initiation » ou encore à ange au sens de « personne exemplaire ». Et ne mentionnons même pas les mots d’église désacralisés au Québec dans la langue familière pour exprimer une émotion forte ou pour ponctuer son discours.
Bordée
Lundi 15 janvier 2024 – Semaine 103
Les adeptes de sports d’hiver ont accueilli avec enthousiasme les premières chutes de neige importantes de l’année. Au Québec, nous désignons ces chutes de neige par les mots bordée de neige ou simplement bordée.
Lorsqu’il est utilisé dans le sens de « neige tombée en abondance, en une seule fois », le mot bordée peut être considéré comme un québécisme. Ce sens est rattaché métaphoriquement au sens de « grande quantité, salve » (qu’on trouve encore dans bordée d’injures), lui-même rattaché à un usage encore plus ancien de bordée, celui de « décharge simultanée de canons placés sur le même bord d’un vaisseau ».
On reconnaîtra dans le mot bordée le suffixe -ée qui évoque une certaine quantité (cuillérée), une certaine durée (année) ou encore un ensemble de personnes ou d’objets (maisonnée). Connaissez-vous d’autres mots formés à partir de ce suffixe? La réponse dans Usito.
Lave-glace
Lundi 22 janvier 2024 – Semaine 104
Avec ses décors enneigés, l'hiver est une saison magnifique, mais il peut aussi être salissant! Lorsque les conditions routières l’exigent, le lave-glace peut devenir essentiel pour garantir une conduite sécuritaire.
Le mot lave-glace désigne d'abord le dispositif permettant de projeter un liquide nettoyant sur le pare-brise. Par glissement de sens métonymique, il sert aussi à nommer le liquide contenu dans le réservoir de ce dispositif. On parle parfois de liquide lave-glace.
Lave-glace est composé d'un verbe (laver) et d'un nom désignant son objet (glace). D'autres mots, comme sèche-cheveux, cure-dents et pèse-personnes, ont aussi été faits suivant cette logique. Dans ce type de mots, c’est le nom qui prend la marque du pluriel (des lave-glaces).
Sauriez-vous repérer d'autres mots formés sur ce modèle dans Usito?
Jour de la marmotte
Lundi 29 janvier 2024 – Semaine 105
Lorsque nous avons l’impression que l’histoire se répète et que nous revenons au point de départ, nous disons au Québec que c’est le jour de la marmotte. Cette expression, qui souligne l’idée de répétition, de recommencement, trouve ses origines dans une ancienne croyance populaire.
Selon cette croyance, au jour de la marmotte (soit le 2 février), le comportement de l’animal permet de faire des prédictions sur la durée de l’hiver. Si la marmotte ne voit pas son ombre en sortant de son terrier, c’est le signal d’un printemps précoce. Dans le cas contraire, la croyance veut que l’hiver se prolonge encore de plusieurs semaines. Cette tradition est encore célébrée dans certaines localités au Québec (et ailleurs en Amérique du Nord), ce que les médias ne manquent pas de souligner.
Parlant de marmotte, nous utilisons au Québec un autre mot dans la langue familière pour désigner ce rongeur. Connaissez-vous ce nom qui rappelle le cri strident de l’animal? Le dictionnaire Usito vous permettra de trouver la réponse.