Mars

Le 7 mars 1902 naissait à Sainte-Éloi de Témiscouata Louis-Alexandre Bélisle. Ce journaliste, imprimeur et homme d’affaires marquera en 1957 l’histoire de la lexicographie québécoise avec la publication de son Dictionnaire général de la langue française au Canada. En plus d’être magnifiquement illustré, cet ouvrage rompt avec une tradition qui avait jusque-là influencé les premiers dictionnaires faits au Québec, ces derniers décrivant seulement les québécismes, c’est-à-dire les mots typiques du français au Québec. Bélisle est plutôt d’avis que pour bien décrire la langue des Québécois, il faut tenir compte de toutes les ressources lexicales de notre français. Il ouvre ainsi la porte à une approche qui sera encore celle mise de l’avant dans le dictionnaire Usito.

Le dictionnaire de Bélisle connaîtra un énorme succès, comme en témoignent les rééditions qu’il a connues dans les années qui ont suivi la publication de la première édition (dont une réédition bilingue français/anglais et une édition de poche). Pour souligner l’anniversaire de naissance de Louis-Alexandre Bélisle et rappeler sa contribution à la linguistique québécoise, le mot de la semaine est lexicographie ou l’étude des faits de lexique d’une langue en vue de les décrire dans un dictionnaire, comme le rappelle l’article d’Usito.

Le mot de la semaine, femme de lettres, a été choisi pour souligner la contribution littéraire d’Éva Senécal, décédée le 14 mars 1988. L’écrivaine estrienne était membre du Mouvement littéraire des Cantons de l’Est, très actif dans les années 1930 et 1940. Elle y côtoyait plusieurs autres femmes qui seront primées pour leur prose et leur poésie, dont Jovette-Alice Bernier, Myriel Gendreau et Françoise Gaudet. Éva Senécal sera aussi journaliste pour La Tribune où elle contribuera entre autres aux pages féminines.

C’est pour souligner ses qualités de femme de lettres et son implication dans la région que la bibliothèque municipale de Sherbrooke porte aujourd’hui son nom.

Nous nous inspirons d’une actualité dans le domaine de la recherche sur le français québécois pour notre choix du mot de la semaine : plateforme.

Ce mot a été choisi pour souligner la présentation officielle du Fonds de données linguistiques du Québec (FDLQ) et de sa plateforme Web qui aura lieu plus tard cette semaine. Ce projet, réalisé par le CRIFUQ en collaboration avec l’équipe Comète du Service des technologies de l’information (STI) de l’Université de Sherbrooke, a pour objectif de partager en ligne des documents qui illustrent le français au Québec dans ses usages contemporains et anciens.

En attendant le lancement du site Web du Fonds de données linguistiques du Québec, consultez l’article plateforme dans Usito pour découvrir le sens que prend ce mot dans le domaine de l’informatique et des humanités numériques.

Le 28 mars 1918, des émeutes anti-conscription éclatent dans la Basse-Ville de Québec; elles dureront 5 jours. Le 1^er avril, des militaires ontariens et manitobains envoyés par le gouvernement fédéral tirent sur la foule à la mitrailleuse après une courte sommation en anglais, faisant 4 morts et 70 blessés. Le peuple québécois a majoritairement refusé la conscription obligatoire lors des deux guerres mondiales, mais il a adopté le verbe conscrire, traité comme un québécisme par le dictionnaire Usito.